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De la COP20 à la COP21 à la COP22

Une expérience de gestion de projet dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

Le 28 novembre 2014, Isabelle Teasdale prenait l’avion en direction de Lima, au Pérou avec sept collègues étudiants de l’Université de Sherbrooke. « J'étais plus que fébrile à l'idée de me rendre à la 20e Conférence des Parties, appelée COP20 », lance Isabelle Teasdale, étudiante à la maîtrise en environnement. Elle nous présente ici un aperçu de cette expérience.

La plus récente Conférence des Parties (la COP21) a eu lieu du 30 novembre au 12 décembre 2015, à Paris. Il s'agissait d'une échéance cruciale dans les négociations climatiques internationales. Pour en arriver là, plusieurs autres Conférences des parties ont eu lieu dont celle de 2014 à laquelle j’ai participé. La COP 20 a débouché sur un consensus entre 195 pays en vue d’un accord international à Paris, un an plus tard.

Depuis quelques années, des étudiantes et étudiants en environnement, en politique et en gestion, prennent leur envol vers les plus grandes négociations climatiques : les Conférences des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (CCNUCC). Chapeautés par l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke, ces étudiantes et étudiants réalisent des projets de recherche d'envergure sur des sujets reliés aux enjeux climatiques. Les sujets varient : la question de l'investissement dans les énergies fossiles, l'agriculture et l'adaptation ou la mise en œuvre d'initiative de la Francophonie.

Des projets de recherche menés par des étudiantes et les étudiants

Lors de ma présence à la COP20 en décembre 2014, à Lima, mon collègue et moi avons opté pour le sujet de l'émergence de l'Alliance des petits états insulaires (AOSIS) au sein du régime climatique et leur organisation à l'intérieur même des instances des Nations unies. Nous avons eu l'occasion de rencontrer des acteurs importants, tels qu'un conseiller juridique des Îles Marshall, un analyste des politiques chez Environnement Canada, le coordonnateur aux changements climatiques de chez Care International et plusieurs autres. Les entrevues menées avec ces gens du domaine nous ont permis de bonifier notre recherche et de pousser notre analyse pour répondre à notre question de recherche.

Du plus grand que soi au plus petit groupe de pression

Ce genre d’événement dépasse l’individu, c'est plus grand que soi, en fait, c'est immense. Cela a comme conséquence d’allonger le processus. Quand 195 pays essaient de s'entendre sur la formulation d'une phrase, ce n'est pas simple! J'ai été grandement inspirée par les organisations non gouvernementales (ONG) présentes à la COP. Par exemple, voir un groupe de personnes indigènes (indigenous people) manifester pour le respect de leurs droits est très frappant et émouvant. Le projet auquel j'ai participé, sur l'Alliance des petits états insulaires, m'a permis de constater ce cri du cœur de populations qui vivent déjà avec les impacts des changements climatiques. Elles seront touchées encore plus fortement dans les prochaines décennies.

Un exercice concret de gestion de projet

Afin d’organiser notre voyage, trois comités ont été mis en place : financement, logistique et communication. Ces trois groupes avaient comme mandat de préparer la mission de deux semaines au Pérou de la délégation de l'Université de Sherbrooke. Pour ma part, j'ai choisi le comité logistique pour lequel j'avais un grand intérêt. Les cours de la maîtrise en gestion de l'environnement m'ont été très utiles, notamment pour la réalisation d'un plan d'action efficient et réaliste. Aussi, notre expérience en travail collaboratif nous a permis, à ma collègue du comité logistique et moi-même, de vivre une expérience très enrichissante. Avant le départ, nous avons réalisé un guide d'accompagnement pour tous les participants et participantes.

Qu'est-ce que la CCNUCC?

La CCUNCC, adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, est une convention qui tente de cerner ce qu'est le changement climatique et trouver des solutions pour atténuer ses effets négatifs. Son organe suprême (termes utilisés par les Nations unies), la COP, rassemble les 195 États parties autour d’une même table de négociation. Les COP ont lieu annuellement, pendant deux semaines, pour discuter des enjeux climatiques : les représentants négocient le contenu des textes à adopter, pour mener à la dernière journée où les premiers dirigeants peaufinent et approuvent les détails de l'accord final. C'est à l'issu de ces rencontres qu'ont été produits des documents tels que le Protocole de Kyoto, le Protocole de Montréal, l'Accord de Copenhague et, plus récemment, l'Accord de Paris.

De Lima à Paris à Marrakech

Lima fut la COP des négociations, Paris celle des décisions. La COP22, prévue au Maroc, sera sans doute celle de l’action. Les annonces ambitieuses de l’Accord de Paris feront l’objet d’une mise en « opérationnalisation » afin de traduire en actes concrets les résultats de la COP21.

Rappelons que la COP de Paris, marquait une échéance cruciale dans les négociations climatiques. La pression était forte et les espoirs grands pour arriver à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans le but de maintenir le réchauffement mondial sous les 2 °C.  Cet « accord de la dernière chance » va-t-il donner les résultats escomptés? Plusieurs experts semblent acquiescer. En effet, dès les premiers jours des négociations, les grands discours étaient motivants et semblaient vouloir donner le ton pour le reste des négociations. L'Accord de Paris impose maintenant aux pays d'être transparents en ce qui a trait à leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Toutefois, l'aspect contraignant de l'Accord n’est que moral pour l'instant. Il n'y a aucune obligation pour les pays de respecter leurs cibles de réduction de GES. Il faudra donc attendre encore quelques années avant de pouvoir constater, ou non, la réussite des ententes prises à Paris.

Les grands de ce monde se rassembleront à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016 pour la COP22. Cette prochaine Conférence des Parties sur le climat aura pour thèmes l’atténuation aux effets du changement climatique et l’innovation en matière d’adaptation.


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