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Huit étudiantes en environnement à l’UdeS en mission au Pérou

En mai dernier, lorsqu’elles débarquent de l’avion et posent le pied sur le sol péruvien, Laura Hort-Lepage et Sophie-Laurence H. Lauzon sont surprises par leurs premières impressions. L’odeur de la ville, les couleurs du paysage, l’humidité qui se dépose sur leur peau, le bruit des conversations en espagnol, l’aspect du ciel rempli de poussières. Elles savent que ce n’est que le début, et que des nouvelles sensations, elles en auront encore durant les trois prochains mois.

Ce voyage au Pérou, elles l’ont préparé longtemps avec les six autres participantes, aussi en études de l'environnement. Leur mission couvrait trois volets et se concentrait sur le district de Comas : préparer des activités de sensibilisation à l’environnement pour la population locale, planifier et construire un parc écologique et, surtout, réaliser un diagnostic environnemental en collaboration avec la municipalité, la Table de concertation en environnement de Comas et l’organisme qui les accueille, Ayni Desarrollo.

« J’ai décidé de faire ce stage pour le défi d’adaptation et apprendre dans le contexte d’une autre culture », explique Sophie-Laurence. « Pour ma part, je voulais faire table rase de mes préjugés », indique Laura.

La coordonnatrice du baccalauréat en études de l’environnement, Carole Corriveau, souligne la pertinence d’un stage à l’étranger : « Vivre une expérience comme celle proposée par ce stage au Pérou permet à nos étudiantes et étudiants d’appliquer les compétences développées depuis leur entrée au programme, de poursuivre l’acquisition de connaissances, et surtout, de faire d’eux des professionnels sensibles aux réalités internationales ».

Il faut savoir que Comas est un des districts les plus grands et populeux de Lima Nord avec 520 000 habitants. Le climat est très aride. Sa situation géographique et la prédominance des vents du sud-ouest font en sorte que la pollution émise par les zones industrielles de Lima et par le parc automobile, se dirige directement vers Comas et se heurte aux contreforts des Andes pour ainsi stagner au-dessus des habitations du district.

Luttant constamment pour améliorer leurs conditions de vie, les habitants de Comas n’ont pas l’occasion de réfléchir aux questions environnementales. Ainsi, la disposition des déchets solides reste encore un défi de taille dans le district. Bien que les questions environnementales préoccupent la municipalité, celle-ci dispose de peu de moyens pour mettre en place un plan de gestion des déchets. La coopération avec les organisations sociales locales et internationales est une des solutions envisagées afin de susciter une conscience environnementale chez la population et favoriser des actions communes pour l’amélioration de l’environnement dans la région.

Parc écologique réalisé par les participants du stage au Pérou durant l'été 2015.
Parc écologique réalisé par les participants du stage au Pérou durant l'été 2015.

Un projet pédagogique avec des résultats concrets

Le Carrefour de solidarité internationale (CSI) est l’instigateur de ce stage avec ses partenaires : le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) et le Service des stages et du placement (SSP) de l’Université de Sherbrooke, située au Québec, ainsi qu’Ayni Desarrollo, une ONG péruvienne ayant comme but de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être social des populations en situation de pauvreté.

Le CUFE a un programme de formation en environnement axé sur le développement de compétences qui répondent très bien aux problématiques environnementales de Comas. « Les cours sur l’analyse de projets de développement durable, la communication orale et écrite, les milieux hydriques et les sols, la gestion de projet et la planification figurent parmi les formations spécifiques que les étudiants ont reçues et qui leur permettent de mener à bien leur mandat », indique Carole Corriveau.

« Le CSI se charge quant à lui des formations qui touchent au développement international, la santé-sécurité et l’interculture », complète Daniel Vanoverschelde, agent de projets et de stages pour le CSI.

Le CUFE travaille en partenariat avec le SSP pour la gestion du stage. « Le rôle du SSP consiste à assurer un suivi constant des stagiaires à distance puisque la réussite du  stage est obligatoire pour les étudiants qui y participent. Aussi, je m’assure qu’il y ait un lien entre les projets de stages et le programme d’études. Je fais un suivi des objectifs et compétences développées avec les participants pendant le stage. Puis, il y a la synthèse de tout ça à la fin du stage et au retour au Québec », précise Annie Ménard, conseillère en développement professionnel au SSP. « Nous portons une attention particulière dans la sélection des stagiaires. Nous devons identifier des candidats qui ont le potentiel requis pour ce genre d’expérience. »

Les enjeux environnementaux ont une portée globale

Après son baccalauréat, Laura souhaite compléter ses études universitaires avec une maîtrise en économie. Elle envisage de travailler à  l’internationale sur des enjeux environnementaux. Ce stage lui offre l’occasion de « voir » l’environnement ailleurs que dans un pays développé. « Évidemment, on le sait avec notre tête que les enjeux liés à l’environnement sont différents d’un pays à l’autre, surtout en fonction du niveau de développement. Mais, avec ce stage, j’ai vraiment vécu et compris ce que cela implique, ce n’est plus seulement que de la théorie, c’est intégré. »

Sophie-Laurence s’intéresse à la dimension communautaire et à la sensibilisation. Sortir de sa zone de confort et s’adapter à des façons de faire différentes l’intéresse. « C’est un beau défi de communication. Nous avons développé des outils éducatifs qui ont été utilisés par des enseignants péruviens. Nous avons aussi monté des ateliers adaptés selon l’âge des participants. Le projet de diagnostic nous a permis d’intégré les compétences apprises durant notre première session du baccalauréat. Ainsi,  nous avons élaboré des recommandations qui tenaient compte de la réalité sociale et du contexte économique du district. »

Personnage en pièces recyclées situé dans la cours intérieure des bureaux de la municipalité du district de Comas.
Personnage en pièces recyclées situé dans la cours intérieure des bureaux de la municipalité du district de Comas.

Une image a fortement marquée Laura lors de la visite des bureaux de la municipalité : « Dans la cours intérieure, il y avait une quantité impressionnante de camions et autres items désuets entreposés. Au centre, se tenait une grande sculpture fabriquée à partir de divers objets trouvés dans les déchets. Elle représentait un personnage tenant un balai et un porte-poussière. Notre guide péruvien nous a vanté cette œuvre et expliqué longuement ce qu’elle représentait. Ensuite, il nous a amenés faire le tour des bureaux municipaux. Étrangement, ce dont je me rappelle le plus, c’est cette sculpture. Le péruvien m’a fait réaliser que la quantité de déchets présents dans cette cours n’était pas si importante, c’est le bonhomme en pièces recyclées qu’ils en ont fait l’important. C’est en ce potentiel créatif qu’il faut croire! »

Notez que ce stage est réalisé dans le cadre du programme Québec sans frontières du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, en collaboration avec l’Association québécoise des organismes de coopération internationale.

Intéressé par un stage au Pérou? À l’hiver 2016 se déroulera la suite du stage de l’été 2015. Il est encore possible de soumettre sa candidature.

Informez-vous auprès du CSI en cliquant sur ce lien :


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