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Deux projets à l’étranger pour une étudiante en droit-sciences de la vie

Une formation interdisciplinaire qui mène loin des sentiers battus

Yara Barrak
Yara Barrak
Photo : Michel Caron

Ce n’est pas le hasard qui a poussé Yara Barrak à choisir le programme combiné de baccalauréat en droit-sciences de la vie (bac-maîtrise). Au cégep, l’étudiante appréciait grandement les sciences. Mais à l’université, elle souhaitait aussi assouvir sa curiosité pour plusieurs domaines et déployer d’autres connaissances. Elle a conclu que la combinaison du droit et des sciences offerte à l’UdeS allait lui permettre de découvrir le monde sous un nouveau jour, et elle a vu juste! Cette étudiante de deuxième année prépare deux séjours à l’étranger cet été. Ses deux projets font appel à ses connaissances en droit, mais sont très différents l’un de l’autre. Le premier est un projet de coopération internationale en Bolivie, et le second, une mission commerciale à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, avec des étudiants de la Faculté de génie. Décidément, Yara Barrak pousse le concept de l’interdisciplinarité à un degré surprenant!

Droit des enfants et médiation

Pour le premier projet, Yara séjournera durant deux mois et demi chez une famille de la périphérie de Sucre, capitale de la Bolivie. «Nous habiterons avec des gens qui ont peu de moyens, mais qui ne vivent pas non plus dans l’extrême pauvreté», dit-elle. Avec cinq autres personnes provenant d’autres universités et de la société civile, elle fera partie d’un groupe constitué sous l’égide de l’organisme Québec sans frontières en collaboration avec une organisation communautaire locale appelée Wiñay.

L’étudiante fait partie de la 2e cohorte d’un projet de trois ans qui a notamment pour objectif de sensibiliser les mères de famille et les jeunes Boliviens aux droits des enfants. «Nos interventions se feront dans un centre communautaire qui accueille les élèves du primaire après la classe, et qui propose notamment de l’aide aux devoirs. J’ai bien hâte de me trouver dans cette réalité très différente, où j’aurai par exemple à expliquer des problèmes mathématiques à un enfant qui ne parle que l’espagnol», dit Yara Barrak.

Le projet permettra aussi de mettre sur pied des ateliers de sensibilisation au droit. «À chacune des trois années du projet, un thème était retenu. L’an dernier, les stagiaires ont traité de la question de l’intégrité physique des enfants. Pour la deuxième année du projet, notre groupe traitera des enjeux de la médiation», poursuit-elle.

L’étudiante précise que les présentations devront être adaptées à l’âge des participants et aux coutumes locales. Toute l’équipe sera mise à contribution pour créer les ateliers. «Par exemple, on pourrait suggérer des conseils de médiation aux parents qu’ils pourraient utiliser au quotidien, mais aussi expliquer comment les enfants peuvent régler les conflits qu’ils ont entre eux, explique Yara Barrak. Parmi les membres de notre groupe, on trouve un enseignant qui est déjà familier avec certains aspects pédagogiques liés à la médiation. De mon côté, je pourrai m’inspirer de certains principes juridiques – comme celui de "prudence et diligence" pour régler un différend. Il faudra évidemment bien vulgariser nos idées parce qu’on ne s’adresse pas à des juristes.» Les stagiaires créeront des documents qu’ils laisseront aux intervenants de Wiñay, qui pourront ensuite reproduire les ateliers dans l’avenir, s’ils le souhaitent.

Au terme de son stage en Bolivie, Yara n’aura pas l’occasion de poser ses valises très longuement en terre québécoise. Elle partira pour un tout autre dépaysement d’une dizaine de jours, dans l’effervescence économique de Dubaï.

Brasser des affaires à Dubaï

Pour ce second projet, la future juriste a eu l’occasion de joindre le groupe étudiant de la Faculté de génie Mission commerciale en ingénierie Sherbrooke. Ce groupe a obtenu le mandat d’une entreprise québécoise d’aller rencontrer des gens d’affaires du pays d’accueil, afin de voir les possibilités d’ententes commerciales pour une technologie liée au traitement des eaux.

«Pour ce projet, ma connaissance du droit m’a amenée à contribuer à la rédaction des contrats liés au mandat de l’entreprise, dit l’étudiante. Sur place, je participerai aux présentations et aux discussions avec les gens d’affaires que nous rencontrerons. Les rencontres se dérouleront sûrement en anglais la plupart du temps. Mais puisque nous sommes deux étudiantes membres de la mission qui parlons arabe, ça pourrait être utile!»

À la mi-temps d’un parcours universitaire riche, Yara Barrak n’a pas encore établi vers quel type de carrière elle se destine. Pour le moment, elle se nourrit de toutes les occasions d’apprendre. «C’est sûr que ces deux expériences très différentes vont me fournir un bagage qui va me suivre toute ma vie!» conclut-elle.