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Une délégation d’étudiants de l’Université de Sherbrooke participe au Sommet de l’ONU sur le climat

La délégation de l’UdeS : Catherine Gauthier, Raphaël Allard, Mathieu Simard, Daniela Levasseur, Étienne Ravary-Ouellet, Johan Jacquemin, Simon C. Roy, Xavier P.-Laberge, Hugo Séguin et Annie Chaloux.
La délégation de l’UdeS : Catherine Gauthier, Raphaël Allard, Mathieu Simard, Daniela Levasseur, Étienne Ravary-Ouellet, Johan Jacquemin, Simon C. Roy, Xavier P.-Laberge, Hugo Séguin et Annie Chaloux.
Photo : Michel Caron

Du 26 novembre au 7 décembre, des milliers de délégués se rendront à Doha au Qatar pour prendre part au 18e Sommet de l’ONU sur le climat. Parmi ceux-ci, huit étudiants accompagnés de deux enseignants de l’Université de Sherbrooke ont obtenu l’une des rares accréditations accordées à des étudiants, ce qui leur donne accès aux conférences et aux sommités participantes.

«Les membres de la délégation étudient en politique, en droit, en environnement et en économie», souligne Annie Chaloux, chargée de cours en politique appliquée et accompagnatrice. «Ils partagent tous un grand intérêt pour les négociations internationales sur le climat. La Conférence de Doha leur permettra d’acquérir une expérience pratique du processus de négociations internationales en changements climatiques et d’approfondir leur compréhension des enjeux de négociations.»

La participation de l’Université de Sherbrooke à ce sommet représente davantage qu’un exercice d’apprentissage, si intensif soit-il. En effet, la délégation est appuyée par plusieurs organismes actifs dans le paysage environnemental canadien, dont Équiterre, le Réseau Action climat, Vivre en ville et Environnement Jeunesse. Ces partenaires bénéficieront concrètement du labeur effectué par les étudiants. «Leur objectif consiste à réaliser un projet de recherche en équipe de deux entourant les changements climatiques et la Conférence de Doha», explique Hugo Séguin, chargé de cours en politique appliquée et accompagnateur de la délégation.

Ainsi, quatre thématiques font l’objet d’une recherche : l’aménagement du territoire et le transport; la participation de la société civile aux négociations; la juste part du Canada dans la lutte aux changements climatiques; et l’encadrement des émissions de carbone de l’aviation civile. Les résultats de ces recherches seront communiqués aux divers partenaires, aux médias et à plusieurs instances gouvernementales.

Catherine Gauthier
Catherine Gauthier

Catherine Gauthier étudie à la maîtrise en droit international et politique internationale appliqués. Elle et son collègue Étienne Ravary-Ouellet planchent sur le thème de la participation de la société civile aux négociations. «Nous avons mené une recherche préalable pour évaluer comment la participation de la société civile est encouragée ou encadrée dans les textes officiels, dit-elle. Nous avons également préparé un questionnaire qui servira à mener une série d’entrevues avec des experts pendant la Conférence de Doha. Ce matériel sera ensuite soumis à des grilles d’analyse en vue de la rédaction de notre rapport.»

Un tel compte-rendu, et les autres qui seront rédigés dans ce contexte, risquent-t-ils d’influencer les décideurs en matière d’environnement? Difficile à dire, évidemment! Par contre, les membres de la délégation préparent le terrain pour que leurs efforts puissent faire une différence.

Le 7 novembre, ils se sont rendus à Québec pour exposer leur démarche à des représentants de deux ministères, soit celui des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, de même que celui du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. «Ces deux instances parrainent le travail de recherche portant sur l'évolution du concept de responsabilité commune, mais différenciée», ajoute Hugo Séguin.

Enjeux des négociations

Les objectifs et défis de la Conférence de Doha sont nombreux et complexes. Étant la 18e conférence des parties, elle est aussi appelée la COP. La COP est l’organe suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Un des éléments les plus cruciaux est d’élever le niveau d’ambition et de dresser une voie à suivre pour conclure un accord juste et contraignant en 2015. L’accord de Doha devrait entre autres établir des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre, préciser les responsabilités des pays émergents et développer une structure de financement du fond vert.

Aussi, comme ce fut le cas l’an dernier à Durban, les pays africains mettront l’adaptation au programme des négociations. L’adaptation touche aux mesures et politiques pour réagir aux impacts inévitables des changements climatiques.

De manière plus large, la question de la prolongation du protocole de Kyoto et surtout ses modalités est cruciale. Kyoto a été sauvé à la Conférence de Durban en 2011, mais les plus grands pollueurs en sont absents.

Selon Catherine Gauthier, si les obstacles politiques sont nombreux, les solutions sont nombreuses aussi et les innovations se multiplient. «Le rôle de la société civile, des jeunes en particulier, est de stimuler et de faire pression sur les décideurs politiques pour faire avancer les négociations», décrète l’étudiante.