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Jamais trop tard pour prendre le chemin du droit

Marie-Christine Simard et Martin Morin prennent le chemin des bancs d’école à la Faculté de droit.
Marie-Christine Simard et Martin Morin prennent le chemin des bancs d’école à la Faculté de droit.
Photo : Diane Bergeron

Que faire de son vieux rêve d’adolescence quand la vie adulte a imposé ses dictats? Certains tentent de l’inoculer à leurs enfants. D’autres y trouvent une ou plusieurs compensations. Martin Morin, lui, a décidé d’attaquer la réalisation du sien. À 45 ans, alors qu’il cumule 24 ans de loyaux services en tant qu’agent de services correctionnels pour le Centre de détention de Montréal, il entreprend une relation soutenue avec le Code civil du Québec, et ce, pour les trois prochaines années.

«Quand j’ai reçu ma lettre d’acceptation au baccalauréat en droit à l’Université de Sherbrooke, j’ai demandé à mon épouse de m’en faire la lecture à haute voix… parce que je n’étais pas sûr d’avoir bien lu», raconte Martin Morin. L’annonce du verdict provoqua une réaction sans partage. «Je me sentais comme un petit gars devant un arbre de Noël entouré d’une multitude de cadeaux!» déclare le grand gaillard en arborant une mine réjouie.

Il y a de quoi se réjouir en effet, car la Faculté de droit accepte très peu d’étudiants adultes au baccalauréat en droit, cette formation étant offerte uniquement à temps plein. Suivant la politique d’admission pour ce programme, la catégorie «étudiant adulte» désigne toute personne qui n'a pas fréquenté à temps plein un établissement d'enseignement pendant une période de cinq années consécutives.

Pour Martin Morin, le retour aux études s’inscrit dans un projet de préparation à la retraite et n’a rien d’improvisé. Afin de vérifier s’il avait la capacité de réussir ses cours dans une discipline aussi exigeante que le droit, il a effectué un certificat en droit à l’Université de Montréal au cours de l’année 2009-2010. L’expérience s’est avérée concluante. Grâce à une entente avec son employeur et à la générosité de son épouse – il tient à le mentionner! – il a la chance de compter parmi les trois étudiants adultes qui ont obtenu leur place sur les bancs de la Faculté de droit cette année.

Marie-Christine Simard fait aussi partie de ces privilégiés. À 24 ans, cette dernière a été répartitrice pour la Sûreté du Québec pendant trois ans. «J’ai fait mes études en techniques policières au Cégep de Sherbrooke. Je n'ai malheureusement pas obtenu mon diplôme en raison d'une mauvaise blessure au genou. Par la suite, j’ai eu besoin de prendre de l’expérience sur le marché du travail, et ce, dans un domaine lié à celui que j’avais d’abord choisi.»

Dans son cas comme dans celui de Martin Morin, le retour aux études repose sur une motivation plus puissante que toute résistance, et c’est sans équivoque qu’ils l’expriment : «Le droit, j’aime ça!» Voilà donc un jugement sans appel!