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Séminaire - La fabrique de l’universel : Vers une histoire critique du droit international en tant que projet étatiste

Date :
Cet événement est passé.
Type :
Conférences et séminaires
Lieu :
A7-235
Coût :
Gratuit

Description :

Conférencier : Olivier Barsalou, Co-Directeur du Centre d’études sur le droit international et la mondialisation (CÉDIM), UQÀM, Chercheur postdoctoral, Université McGill

Faire du droit c’est avant toute chose faire de l’histoire, celle-ci étant conçue comme une quête des fondements de la norme. Or, les historiens et juristes internationalistes n’ont que très récemment (re)commencé à s’intéresser à l’histoire du droit international comme champ d’investigation scientifique (légitime). Rationnel, objectif et progressiste, le droit international a pour point de fuite le futur et sa préemption. Or, faire l’histoire du droit international revient à créer une rupture dans la performance du droit international entendu comme champ de savoir discipliné et pratique subordonnée à la résolution de problèmes. Cette rupture ouvre deux perspectives : l’une classique, l’autre, critique(s). L’histoire du droit international est classiquement euro-centriste, hagiographique, iconographique, progressiste et présentiste (ou téléologique) dans la mesure où cette histoire s’est construite comme justification de la raison instrumentale et universaliste du droit international. L’histoire critique du droit international, quant à elle, se décline au pluriel. Elle cherche à comprendre comment le droit participe à la constitution des relations de pouvoir et à leur reproduction en tant que pouvoir, i.e. en tant qu’universel indépassable. Autrement dit, il s’agit de comprendre comment le présent s’est constitué et comment il participe à produire un certain futur. La résurgence récente des histoires critiques du droit international exprime donc cette volonté, ultimement, de faire la généalogie du temps présent : de comprendre comment le contemporain s’est constitué. Tant du point de vue des sujets que des sources, le contemporain du droit international est incarné par l’État, figure disciplinaire et professionnelle inévitable. Au travers de deux études historiques – l’histoire des droits humains, l’histoire du droit à l’auto-détermination des peuples –, la présentation s’attardera à démontrer qu’une histoire critique du droit international est avant tout une critique de l’État en tant que projet universaliste indépassable du droit international.

Le séminaire est organisé en collaboration avec le Centre d’études sur le droit international et la mondialisation (CÉDIM), UQÀM.

La Faculté de droit est un dispensateur reconnu par le Barreau du Québec aux fins de la formation continue obligatoire.