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Portrait de Dominick Latulippe, l'étudiant derrière le projet La Terre qui fond

Remuer ciel et Terre pour l’environnement

Dominick avec son œuvre, La Terre qui Fond. 
Dominick avec son œuvre, La Terre qui Fond. 
Photo : Michel Caron - UdeS

Étudiant à l’Université de Sherbrooke, musicien, artiste et militant pour la protection de l’environnement, Dominick Latulippe est un jeune homme passionné. Des projets plein la tête, il s’est donné comme mission de sensibiliser la communauté à la préservation de la nature.

L’environnement est un sujet qu’affectionne Dominick depuis longtemps, mais c’est à partir de 2019, lors du lancement de l’initiative Fridays for Future, qu’il s’est davantage rallié à cette cause. En effet, l’intérêt mondial soudain qu’a soulevé la première grève étudiante pour le climat l’a bouleversé au point où il a complètement transformé son mode de vie : il a choisi le régime végétarien, a adopté le transport actif et a décidé d’acheter en vrac, le tout dans le but de réduire au maximum son empreinte écologique.

Toutefois, changer ses propres habitudes n’était pas assez pour Dominick. Il ressentait le besoin de s’impliquer de façon plus concrète. C’est à ce moment-là qu’il a commencé à faire des collectes de déchets, d’abord avec un organisme sherbrookois, puis par lui-même.

Au début, j’étais plus dans l’optique de ramasser tous les déchets, mais avec le temps, ce que je vois, c’est qu’il n’y en a pas juste partout, il y en a tout le temps.

Depuis, l’étudiant a multiplié son nombre de collectes et convoque désormais ses proches sur les médias sociaux afin qu’ils l’accompagnent. Son idée est très bien accueillie, et plusieurs personnes se joignent à lui de manière récurrente.

Une œuvre d'art symbolique

Dominick ajoutant la touche finale à son œuvre.
Dominick ajoutant la touche finale à son œuvre.
Photo : Michel Caron - UdeS

En 2020, Dominick a eu plusieurs idées de projets à plus grand déploiement, mais des questions de logistique et d’administration l’ont empêché de les réaliser. C’est finalement le 27 septembre 2021 qu’il a concrétisé l’une d’entre elles, sous le nom de La Terre qui fond. Située dans le Cœur Campus, cette œuvre éphémère est formée d’une planche de bois peint représentant la Terre, plus précisément la calotte glaciaire, surmontée d’un énorme bloc de glace de 300 livres. L'installation restera en place jusqu'à ce que bloc fonde et disparaisse totalement. L’eau produite en cours de processus s'écoulera quant à elle dans un bassin, puis sera réutilisée.

La graduation qu'a peinte Dominick fait référence aux degrés Celsius gagnés à cause du réchauffement climatique.
La graduation qu'a peinte Dominick fait référence aux degrés Celsius gagnés à cause du réchauffement climatique.
Photo : Michel Caron - UdeS

Cette installation a pour but de reproduire la fonte des glaciers, l’un des changements climatiques les plus graves selon l’étudiant, car il s’agit d’un bouleversement irréversible. Il le qualifie même de « point de non-retour ». Dominick accompagnera sa création d’une affiche sur laquelle il exposera des faits par rapport à l’état global de la Terre en ce moment, en se basant notamment sur le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIC). Il proposera aussi des solutions aux membres de la communauté de l’UdeS afin de réduire leur empreinte carbone.

Je sais que le problème n’est pas juste au Canada, je sais que ce ne sont pas juste les individus, que ce sont aussi les compagnies, mais je crois que ça commence quelque part.

Dominick souhaite inciter la communauté à entreprendre des actions dans le but de réduire sa production de gaz à effet de serre (GES), l’une des plus fortes sources de polluants. Il espère que son œuvre entraînera des prises de conscience, et qu'elle fera réaliser à ceux et celles qui tentent de l’ignorer que la situation planétaire est alarmante.

De grandes ambitions

Voir que ses idées sont autant appréciées le pousse à persévérer. Par conséquent, d’ici la fin de ses études à l’UdeS, il se démarquera encore sans aucun doute, car il a plusieurs autres projets en tête. En plus de continuer ses traditionnelles collectes sur le campus, il concevra de nouvelles œuvres, qu’il exposera éventuellement afin de continuer de sensibiliser les gens à la cause. « Je sens que, chaque année, en septembre, il y a une vague d’engouement par rapport à l’environnement, mais moi, mon but, c’est qu’elle reste le plus longtemps possible », affirme-t-il. Il travaille donc à créer une nouvelle production artistique, qui devrait prendre place avant l’hiver.

Présentement inscrit au baccalauréat multidisciplinaire, Dominick a choisi les domaines du travail social et de la politique pour ses premières années d'études, et prévoit terminer son parcours avec des cours en environnement. Il songe également à poursuivre son parcours à la maîtrise en gestion de l’environnement et politique appliquée.


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