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Une proposition de l'UdeS retenue pour le Sommet de la terre Rio+20

Pistes pour mieux arrimer la loi sur le développement durable et les entreprises

Le professeur Jean Cadieux, de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke.
Le professeur Jean Cadieux, de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke.
Photo : Martin Blache

Vingt ans après le Sommet de la Terre de 1992, il y a encore beaucoup à faire pour appliquer concrètement le développement durable et amener les entreprises à mieux s'y engager. En prévision du Sommet de la Terre Rio+20, en juin 2012, la Chaire Desjardins de gestion en développement durable de l'Université de Sherbrooke a vu l'une de ses propositions retenue par le Secrétariat de la Commission du développement durable de l'ONU. Essentiellement, les chercheurs de l'UdeS considèrent que pour améliorer l'implantation du développement durable, les gouvernements et les entreprises doivent être davantage au diapason et parler le même langage.

Le Sommet Rio+20 porte sur le développement durable et soulève 123 problématiques. Les sujets soulevés se divisent en deux grandes thématiques : l'économie verte et les cadres institutionnels. La contribution de la Chaire Desjardins, la seule déposée et retenue issue du monde universitaire québécois, répond à 10 des 123 problématiques à être traitées dans les conclusions de RIO+20 et traitent du cadre institutionnel. L'équipe de la Chaire espère que ses propositions figureront dans le document final qui sera étudié dans le cadre du Sommet de la Terre.

«La Chaire Desjardins propose une solution aux décalages qui existent entre les cadres institutionnels responsables de créer des lois, les officiers responsables de les déployer et les entreprises qui doivent les respecter, explique le professeur Jean Cadieux, chercheur principal de la Chaire Desjardins. Une partie de ces problèmes proviennent, selon nous, de la différence de niveaux de langage entre ces trois parties. Les gouvernements discourent dans un langage de niveau de réalité "macro", alors que les entreprises discourent dans un langage de niveau de réalité "micro". Par exemple, le principe du pollueur-payeur est clair pour un gouvernement, mais certainement moins clair, en termes d'actions de gestion, pour les entreprises.»

Riche de l'expertise développée dans le cadre de la norme BNQ 21000 avec le Bureau de la normalisation du Québec (BNQ), Neuvaction et le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec (MDEIE), le professeur Jean Cadieux a travaillé à la rédaction de cette proposition qui se développe via ces quatre axes :

  • proposition d'une méthodologie permettant aux cadres institutionnels d'aligner les enjeux des entreprises sur les principes de la société (cadre institutionnel);
  • proposition d'une méthodologie permettant d'évaluer l'intégration du développement durable dans les entreprises pour les aider à apprendre et à progresser vers les attentes de la société (gouvernance et économie verte);
  • proposition d'une méthodologie permettant de mesurer au niveau national le taux de progression d'adoption du développement durable dans les entreprises afin de planifier les interventions gouvernementales (cadre institutionnel);
  • proposition d'un coffre à outils pour synchroniser les efforts des entreprises et des cadres institutionnels afin de mieux intégrer le développement durable dans les entreprises (gouvernance et économie verte).

Dans sa démarche, la Chaire Desjardins a reçu l'appui du rectorat de l'UdeS, de l'Association minière du Québec regroupant une quinzaine d'entreprises participantes ainsi que celui du MDEIE et aussi du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.

«Les membres de la Chaire sont fiers que leurs propositions touchant la formulation et la mise en œuvre des politiques gouvernementales en développement durable dans les entreprises et les organisations pourront être retenues par l'ONU dans les conclusions du rapport du futur Sommet de la Terre Rio+20, explique le professeur Jacques Préfontaine, titulaire de la Chaire Desjardins de gestion en développement durable. L'expertise acquise depuis deux ans avec une quarantaine d'entreprises québécoises dans le cadre du projet BNQ 21000 pourra ainsi être partagée. L'étroite collaboration avec le BNQ, le MDEIE et Neuvaction, ses trois partenaires du projet, a nul doute favorisé cette reconnaissance, cette fois-ci mondiale.»


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