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Recherches menées à l'UdeS

Une solution aux problèmes d'odeurs dans les sites d'enfouissement

Marlon André Capanema, doctorant en génie civil et membre de l'équipe de recherche en géoenvironnement.
Marlon André Capanema, doctorant en génie civil et membre de l'équipe de recherche en géoenvironnement.
Photo : Michel Caron

Les odeurs nauséabondes qui se dégagent des sites d'enfouissement peuvent poser bien des maux de tête aux travailleurs et résidants qui se trouvent à proximité. Une équipe de chercheurs de la Faculté de génie a peut-être trouvé une solution à leur problème. Grâce à un biorecouvrement, ils ont réussi à éliminer presque complètement les émissions malodorantes sur une partie d'un site d'enfouissement.

La décomposition des déchets dans les sites d'enfouissement produit du biogaz, un mélange composé de gaz méthane, de gaz carbonique et de plusieurs gaz malodorants. «C'est plutôt nocif, explique Marlon André Capanema, étudiant au doctorat en génie civil et membre de l'équipe de recherche en géoenvironnement. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre. De leur côté, les composés soufrés réduits, même s'ils sont présents en petite quantité, dégagent de très mauvaises odeurs.»

Pour cette raison, les gestionnaires de sites d'enfouissement doivent contrôler ces émissions avec des recouvrements journaliers (en appliquant chaque jour une couche de sol par-dessus les déchets) et finaux. Ils doivent également pomper les biogaz à l'aide d'un équipement sophistiqué. «Nous savons cependant que ces procédés ne sont pas efficaces à 100 %», note Marlon André Capanema.

C'est ici que l'équipe de chercheurs, dirigée par les professeurs Alexandre Cabral et Hubert Cabana, du Département de génie civil, entre en action. Les chercheurs étudient les effets de l'installation d'un biorecouvrement sur le site d'enfouissement. «En gros, il s'agit d'une couche de matériaux grossiers par-dessus laquelle on ajoute une couche de sol apte à héberger des bactéries, explique l'étudiant. Les bactéries vont en quelque sorte bouffer le méthane et les gaz malodorants et les transformer en substances moins nocives. C'est ce qu'on appelle l'oxydation des polluants.»

Au cours de ses recherches, Marlon André Capanema a étudié le potentiel de réduction d'odeurs et de composés soufrés réduits par un biorecouvrement d'oxydation passive installé sur un site d'enfouissement de la région.

Efficace à 100 %

Jusqu'à maintenant, l'équipe a installé cinq recouvrements expérimentaux différents sur ce site. Les émissions d'odeurs prélevées sur l'un d'entre eux ont donné des résultats plus qu'encourageants. «Nous avons obtenu une réduction des odeurs proche de 100 %, explique l'étudiant. Évidemment, ça ne concerne que la portion étudiée. C'est presque impossible de réduire totalement les odeurs d'un site d'enfouissement en opération.»

L'équipe a donc pu établir que le biorecouvrement fonctionne. «D'autres chercheurs ont fait des découvertes semblables dans le passé, soutient le chercheur. Nous l'avons par contre fait dans des conditions particulières.»

Le travail est cependant loin d'être terminé. L'équipe de recherche s'affaire maintenant à quantifier chacun des composés malodorants présents dans le biogaz du site d'enfouissement et à mesurer l'action de différentes bactéries sur ceux-ci. «Nous sommes dans les détails, explique Marlon André Capanema. De cette façon, nous arriverons à optimiser et mieux connaître notre biorecouvrement.»

Si tout fonctionne bien, le biorecouvrement pourrait représenter la voie de l'avenir pour les gestionnaires de sites d'enfouissement. «C'est efficace et, surtout, ce n'est pas cher», conclut le jeune chercheur.