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Projet pilote à l'école primaire l'Écollectif 

L'activité physique quotidienne favorise la concentration et l'apprentissage

Les élèves commencent chaque journée avec 20 minutes d'activité physique supervisée.
Les élèves commencent chaque journée avec 20 minutes d'activité physique supervisée.

Des élèves plus calmes, une concentration accrue et une meilleure prédisposition à l'apprentissage. Voilà quelques observations découlant d'un programme exploratoire d'activité physique quotidienne, implanté à l'école primaire l'Écollectif de Sherbrooke avec l'aide de la Faculté d'éducation physique et sportive (FEPS) de l'Université de Sherbrooke.

Dans le cadre du Mois de l'éducation physique et du sport étudiant, les professeurs Félix Berrigan et Sylvain Turcotte de l'Université de Sherbrooke dévoilent les résultats de ce projet pilote mis en place par les enseignants de l'Écollectif. Ayant collaboré depuis 2009 au développement et à l'implantation du programme offrant 20 minutes d'activité physique chaque matin à tous les élèves de l'école, les deux chercheurs de la FEPS ont procédé à son évaluation au cours des derniers mois en recueillant les perceptions des enfants et des enseignants et enseignantes.

L'activité physique prédispose à l'apprentissage

Les enseignants titulaires des six classes ayant participé au projet ont répondu de façon unanime que les élèves étaient plus calmes au retour de la période d'activité physique. Certains d'entre eux ajoutent que les élèves adoptent des comportements plus positifs en classe. À propos des effets du programme d'activité physique sur les habiletés d'apprentissage, la majorité des enseignants ont remarqué une disponibilité accrue des élèves pour l'apprentissage ainsi qu'une meilleure concentration.

Le professeur Félix Berrigan, un des deux chercheurs qui accompagnent les enseignants de l'Écollectif dans ce projet.
Le professeur Félix Berrigan, un des deux chercheurs qui accompagnent les enseignants de l'Écollectif dans ce projet.

Certains ont affirmé que les élèves avaient une attention plus soutenue en fonction de la durée des activités d'apprentissage et une meilleure compréhension des tâches demandées. Quelques élèves étaient également plus performants à la suite de leur participation au programme. «Ces résultats vont dans le même sens que la littérature scientifique qui tend à démontrer que la pratique d'activité physique améliorerait certaines fonctions du cerveau et la cognition, ce qui prédisposerait les élèves aux apprentissages scolaires», explique le professeur Félix Berrigan.

Les perceptions des élèves

La majorité de la soixantaine d'élèves interrogés perçoivent que le programme est bénéfique pour leur apprentissage en classe. Une des principales raisons qu'ils évoquent est le sentiment de calme qu'ils ressentent en classe après avoir dépensé de l'énergie. Ils expliquent aussi qu'ils se sentent oxygénés et réveillés, qu'ils ont plus d'énergie et une meilleure concentration. Certains n'ont pas constaté de différence à la suite de leur participation, expliquant qu'ils n'éprouvent habituellement pas de difficulté à se concentrer en classe.

Des pistes pour implanter le programme à long terme

En regard de ces résultats, les enseignantes et enseignants ont identifié plusieurs facteurs favorisant l'implantation du projet à long terme, comme la participation active de la direction et des élèves, l'intégration du programme dans la grille horaire de l'école ainsi que la formation et l'accompagnement du personnel enseignant. Un autre élément consiste à rendre disponible une liste d'activités physiques à réaliser et du matériel diversifié.

Les chercheurs de l'Université de Sherbrooke font présentement une demande de financement pour réaliser une étude sur trois ans à l'Écollectif faisant suite à ce projet exploratoire. Dans ce cadre, ils prévoient accompagner les enseignantes et les enseignants titulaires de l'école afin que ceux-ci développent leur capacité d'intervention en activité physique. Ce projet comprendrait aussi l'observation et l'analyse en profondeur des effets du programme sur les enfants, au niveau de leur développement moteur, de l'apprentissage cognitif et de leur participation en classe. «Nous souhaitons savoir si une intervention de ce type peut contribuer au développement d'habiletés motrices et, ultimement, à l'adoption d'un mode de vie sain et actif», explique le professeur Sylvain Turcotte, associé au projet depuis ses débuts.

Dans le cadre du mois de l'éducation physique, les élèves participent chaque lundi à des séances de workout supervisées par leur éducatrice physique, Christine Lacroix.
Dans le cadre du mois de l'éducation physique, les élèves participent chaque lundi à des séances de workout supervisées par leur éducatrice physique, Christine Lacroix.