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En éliminant les bouteilles d'eau individuelles

40 000 bouteilles de plastique en moins sur les campus de l'UdeS

Maxime-Olivier Hinse, de la FEUS, Judith Beaudoin, du REMDUS, le vice-recteur Alain Webster et Hélène Daneau, de la Coopérative de l'UdeS et Café CAUS.
Maxime-Olivier Hinse, de la FEUS, Judith Beaudoin, du REMDUS, le vice-recteur Alain Webster et Hélène Daneau, de la Coopérative de l'UdeS et Café CAUS.
Photo : Michel Caron

L'Université de Sherbrooke pose un jalon important en matière de développement durable en abolissant la vente des bouteilles d'eau de format individuel dans tous les édifices de ses trois campus de Sherbrooke et de Longueuil. «Grâce à cette initiative, 40 000 bouteilles de plastique seront retirées du circuit, 40 000 bouteilles d'eau qui, chaque année, ne seront pas produites, ni remplies ni transportées», souligne Alain Webster, vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales.

La mesure annoncée le 5 mai est mise en place en partenariat avec la Fédération étudiante de l'UdeS (FEUS), le Regroupement des étudiantes et étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat (REMDUS) ainsi que la Coopérative de l'UdeS et Café CAUS.

Au cours des prochaines semaines, l'UdeS procédera à une transition graduelle vers l'utilisation de l'eau du robinet comme source d'approvisionnement. Dans ce contexte, la Coopérative de l'Université de Sherbrooke et le Service du sport et de l'activité physique retireront l'eau embouteillée de leurs présentoirs et distributrices à partir du 1er juin. Pour des raisons de sécurité et de santé, cette mesure ne s'appliquera toutefois pas lors de grands rassemblements au Centre culturel ou au stade extérieur de l'Université.

Empreinte environnementale

La mesure s'inscrit dans les objectifs de saine gestion des matières résiduelles de l'institution. «L'Université souhaite devenir la référence québécoise en matière de développement durable, dans le cadre de son plan stratégique Réussir 2010-2015, précise Alain Webster. Aujourd'hui, nous mobilisons toute la communauté pour minimiser notre empreinte environnementale sur cet élément spécifique.»

Le retrait des bouteilles d'eau en plastique vient également renforcer la démarche de gestion responsable d'événements pour laquelle l'Université vient d'être certifiée par le Bureau de normalisation du Québec. Avec cette réduction à la source, c'est plus d'une tonne de plastique qui n'aura pas à être produite et transportée, ce qui facilite le maintien du niveau «Performance» de l'Université dans le cadre du programme Ici on recycle de Recyc-Québec.

Accessible et saine

L'eau du robinet est facilement accessible à tous, dans tous les édifices de l'Université. De plus, un programme de modernisation du parc de fontaines sera mis en place en 2011. Des fontaines seront ajoutées en certains endroits alors que plusieurs autres seront mises à niveau, notamment par l'ajout de becs verseurs.

L'eau du robinet disponible sur les campus de l'Université est d'excellente qualité. «En plus des nombreux tests quotidiens réalisés par les municipalités, la qualité de l'eau est vérifiée au moins quatre fois par semaine à divers endroits du réseau de distribution de l'Université», indique Alain Webster. La présente mesure contribue donc à valoriser la qualité du réseau public de distribution d'eau potable et à mettre de l'avant cette importante ressource naturelle.

«Nous sommes fiers de contribuer au retrait des bouteilles d'eau individuelles sur les campus, témoigne Hélène Daneau, directrice générale de la Coopérative de l'UdeS et Café CAUS. Et pour encourager les étudiantes et étudiants ainsi que le personnel à faire le bon geste, des bouteilles réutilisables aux couleurs de l'Université sont en vente dans les boutiques de la Coopérative et dans les cafétérias et casse-croûte.

L'eau en bouteille : coûteuse pour l'environnement

Selon les données de Recyc-Québec, il s'est consommé en 2008 plus d'un milliard de bouteilles d'eau en plastique au Québec. Seulement 44 % ont été recyclées et plus de 560 millions de bouteilles vides ont été laissées dans les divers sites d'enfouissement du Québec. Une fois sous terre, on estime qu'elles prendront au moins 500 ans à se désagréger.

De qualité comparable à l'eau du robinet, l'eau embouteillée se vend jusqu'à 2000 fois plus cher. La production de l'eau du robinet consomme environ 1000 fois moins d'énergie que celle de l'eau embouteillée pour arriver dans le verre du consommateur. «Ces faits nous confrontent au gaspillage des ressources et à la pollution engendrée par la production de l'eau embouteillée, souligne Judith Beaudoin, vice-présidente au développement durable du REMDUS. Il faut, dès maintenant, poser des gestes concrets et modifier nos habitudes face à la croissance fulgurante du marché des eaux en bouteille.»

«Depuis la mise en place du plan d'action en développement durable, notre fédération s'est impliquée sur tous les fronts afin que la voix des étudiantes et étudiants soit clairement entendue, précise Maxime-Olivier Hinse, président de la FEUS. Nous adhérons avec conviction à cette mesure audacieuse qui aura un impact positif sur notre environnement.»

Sur le plan de la fabrication, le coût en énergie d'une bouteille d'eau équivaut en moyenne au quart de son volume en pétrole, sans prendre en compte le transport. Ainsi, l'impact des 40 000 bouteilles d'eau non vendues annuellement sur les campus permettra d'épargner plus de 5000 litres de pétrole et 60 000 litres d'eau potable nécessaires à la fabrication.