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L’Institut de pharmacologie de Sherbrooke de l’UdeS à la tête d’un projet de 27 M$ pour la découverte de nouveaux médicaments

Sherbrooke, le 13 décembre 2021 – La pénurie de médicaments anticipée au début de la pandémie a révélé l’urgence de garantir l’autonomie québécoise en matière d’approvisionnement. Une initiative d’envergure de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS) de l’UdeS qui vise à mieux prédire l’action des médicaments développés en laboratoire grâce à des processus d’avant-garde basés sur l’intelligence artificielle et l’imagerie moléculaire.

Cette initiative porte le nom d’Acuité Québec et est financée à hauteur de 27 M$ sur trois ans. Une portion de la subvention provient du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), qui a versé 13,8 M$ par l’entremise du Fonds d’accélération des collaborations en santé. L’autre partie provient des nombreux partenaires qui ont adhéré à l’initiative, au nombre desquels figurent 14 PME d’ici, 1 multinationale, 3 accélérateurs/incubateurs d’entreprise et 5 institutions et centres de recherche où œuvrent 17 chercheuses et chercheurs.

Le professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de l’UdeS, se réjouit de cette initiative. « Cette subvention majeure permettra d’accélérer des travaux de recherche collaboratifs entre des laboratoires universitaires et de nombreuses entreprises du domaine des sciences de la santé. La synergie créée ne peut que conduire à raviver l’industrie pharmaceutique au Québec. L’UdeS est fière d’être l’institution porteuse de cet investissement et d’ainsi contribuer au développement de la relève pour ce secteur économique. »

Contribuer à la relance du secteur biopharmaceutique québécois

Le consortium combinera la chimie, la pharmacologie, l’imagerie moléculaire et l’intelligence artificielle pour accélérer la création de nouvelles molécules avec une meilleure prédiction de l’efficacité sans effets indésirables.

Créer un nouveau médicament est un processus complexe. Près de 9 fois sur 10, des effets secondaires imprévus ou une efficacité insuffisante se manifestent aux tests cliniques. Ces molécules qui n’aboutissent jamais en pharmacie font exploser le coût des recherches et retardent l’arrivée de nouveaux traitements sur le marché.

Ainsi, malgré des efforts accrus en recherche pour découvrir des molécules, on observe une baisse de la mise en marché de nouveaux médicaments. L’IPS a voulu faire partie de la solution, comme l’explique le professeur Philippe Sarret, directeur de l’IPS. « Le processus de découverte et de développement du médicament a besoin de transformation. Mené par l’IPS, le projet Acuité Québec apportera une vision nouvelle et des solutions innovantes afin d’assurer une transition efficace de la recherche fondamentale vers les applications cliniques, et pour améliorer l’efficacité et l’innocuité des médicaments pour les patientes et patients. »

Réunir des expertises reconnues mondialement  

Le projet est porté par des chercheuses et chercheurs de renommée internationale issus de l’IPS, mais aussi de l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie (IRIC) et de Mila-Institut québécois d’intelligence artificielle.

« Le projet Acuité Québec a un très grand potentiel, tant sur le plan de l’avancement des connaissances que du transfert de ces connaissances au profit de la société québécoise. Les expertises complémentaires des groupes de recherches universitaires et industriels en pharmacologie, en chimie médicinale et en intelligence artificielle nous permettront une approche intégrée qui accélèrera la découverte et le développement de médicaments innovants », affirme Michel Bouvier, directeur de l’IRIC.

Yoshua Bengio, directeur scientifique de Mila ajoute qu’« en mettant ensemble les forces complémentaires des laboratoires de recherche à travers la province, Acuité Québec nous donne la possibilité de vraiment devenir des joueurs qui vont changer la donne à un moment critique pour la découverte de médicaments aidée par l’IA ».

Quatre volets scientifiques

Allant de la découverte jusqu’à l’applicabilité des molécules, les travaux réalisés par Acuité Québec visent à transformer notre façon de créer des médicaments. Les travaux se déclineront en 4 volets :

  • Design moléculaire – développer et optimiser de nouvelles molécules thérapeutiques avec l’appui de l’intelligence artificielle.
  • Biosenseurs – concevoir et produire une nouvelle génération de biosenseurs permettant de détecter l’action des médicaments afin de prédire leur efficacité et leurs effets indésirables.
  • Imagerie – développer de nouveaux outils d’imagerie moléculaire afin de visualiser la distribution, le métabolisme et l’action des médicaments et de leurs cibles.
  • Algorithmes – développer de nouveaux algorithmes d’intelligence artificielle afin d’optimiser et de prédire l’action des futurs candidats de médicaments.

Les deux premiers axes seront portés par l’IPS. Les études entourant les biosenseurs relèveront de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC), avec qui l’IPS collabore déjà, notamment dans le cadre du projet Médicament Québec. Le volet touchant le développement d’algorithmes relèvera de Mila.

Création d’emplois et formation de la relève

Un aspect non négligeable du projet concerne les possibilités de développement socioéconomique. De fait, on projette la création d’au moins 3 entreprises, 60 emplois directs et 130 emplois au total, sans compter l’augmentation significative du chiffre d’affaires des PME impliquées.

« À la suite de cette pandémie, on veut des projets pertinents qui nous aideront à nous développer localement et à assurer la relance économique du Québec. Acuité Québec a des objectifs très précis en matière de création d’emplois. Il y a également une visée importante sur le plan des investissements à venir, qui sont estimés à 64 M$ chez les investisseurs canadiens et à 112 M$ chez les investisseurs étrangers », ajoute Marie-Claude Battista, directrice du bureau de la valorisation et des partenariats à la FMSS.

Pour l’IPS, Acuité Québec se veut pérenne. C’est pourquoi l’équipe travaille activement à mettre en place un volet axé sur la formation, qui serait ouvert aux étudiantes et étudiants des cycles supérieurs. Cette initiative contribuerait, par le fait même, à répondre à la demande grandissante de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur biopharmaceutique.

Membres du consortium Acuité Québec

Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS), Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) et Université de Sherbrooke; Université de Montréal, MILA, Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal (IRIC), IRICoR, Centre de recherche du CHU de Sainte-Justine, CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Centre de recherche du CHUS, Institut national de la recherche scientifique, Sherbrooke Innopole, Abaxial Médical, AdMare Bioinnovations, Cannasher, CMC Microsystems, FIND Therapeutics, Imagia Cybernetics, Imeka, Immune Biosolutions, Inversago, Valence Discovery, IR&T, MIMs, Photon etc, Excellthera, NMX research and solutions.

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Renseignements :

Isabelle Huard, conseillère en relations médias
Service des communications | Université de Sherbrooke
819 821-8000, poste 63395 | medias@USherbrooke.ca


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