Depuis presque un an, le professeur de psychologie Miguel M. Terradas et le stagiaire postdoctoral Vincent Domon-Archambault travaillent en collaboration avec la Fondation Jasmin Roy et l’Institut Pacifique à la conception de capsules utilisant la réalité virtuelle pour conscientiser les jeunes à l’intimidation et à la violence. Ce projet de recherche innovateur met à profit cette technologie comme outil d’intervention pour développer des stratégies d’apprentissage socioémotionnel chez les adolescents et adolescentes de 12 à 16 ans.

Les capsules de réalité virtuelle permettront de mettre en situation réelle des élèves du 1er, 2e et 3e secondaire dans le but d’amener un changement de comportements en favorisant la conscience de soi, la conscience sociale ainsi que les habiletés relationnelles.

Un choix d’outil audacieux

L’approche novatrice choisie par les collaborateurs au projet suscitera l’intérêt des jeunes. « Au lieu de lutter “contre” la violence et l’intimidation, nous favorisons des approches et des stratégies éducatives permettant aux jeunes d’acquérir des compétences émotionnelles et relationnelles. Il a été démontré que la réalité virtuelle est un vecteur sans précédent pour stimuler l’empathie », affirme Jasmin Roy, président de la Fondation Jasmin Roy.

Selon Shirlane Day, directrice générale de l’Institut Pacifique, « ces outils [accompagnant une démarche originale utilisant la réalité virtuelle] permettront de créer des apprentissages durables chez les jeunes ».

Les suites de la recherche

La réalité virtuelle étant un domaine émergent, son usage à grande échelle a peu été étudié selon les chercheurs de l’université. Le premier objectif de la recherche étant de développer ces capsules de réalité virtuelle, Vincent Domon-Archambault, sous la supervision de Pr Miguel M. Terradas, a travaillé avec la Fondation pour mettre au point les scénarios sociaux et réaliser un guide d’utilisation.

À l’automne 2018, la Fondation déploiera le projet dans les écoles. « L’implication des chercheurs de l’Université de Sherbrooke [aura] pour objectif de vérifier l’efficacité de cette méthode d’intervention avant qu’elle soit déployée à grande échelle dans les écoles secondaires du Québec », indique Pr Terradas.

À l’aide de questionnaires, de groupes de discussions et de rencontres auprès des élèves, des parents et des intervenants scolaires, l’étude documentera les effets, les avantages et les limites de l’utilisation de la réalité virtuelle comme outil d’intervention.

Les résultats obtenus permettront d’évaluer le projet pour ensuite le bonifier afin de favoriser un milieu scolaire positif. Les capsules seront ainsi révisées en vue d’un déploiement à travers le Québec.

Cette collaboration a été rendue possible grâce au travail du Service des partenariats de l’Université de Sherbrooke, plus particulièrement de Martin Toussaint, coordonnateur des partenariats d'affaires.