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Acfas 2020 : Faire connaître les fruits de la recherche scientifique en français

Les professeurs Jean-Pascal Lemelin et Jade Savage assurent la coprésidence du comité scientifique du 88e congrès de l'Acfas.
Les professeurs Jean-Pascal Lemelin et Jade Savage assurent la coprésidence du comité scientifique du 88e congrès de l'Acfas.
Photo : Fournie

À quelques jours de la fin de l’appel de propositions de colloques du prochain congrès de l’Acfas, qu’accueilleront conjointement en mai l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s, la coprésidence du comité scientifique encourage la communauté de recherche à diffuser les résultats de ses travaux dans le cadre de cet événement d’envergure, décrit comme le plus grand rendez-vous scientifique multidisciplinaire de la francophonie.

Les professeurs Jean-Pascal Lemelin et Jade Savage, respectivement de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Bishop’s, sont à la barre du comité scientifique du 88e congrès de l’Acfas. En plus d’agir à titre de véritables agents de mobilisation de l’événement, ces deux passionnés de recherche se sont notamment vu confier le mandat de constituer les comités chargés d’évaluer les différentes propositions de colloques et de communications libres du congrès.

Tant pour la biologiste de formation, détentrice d’un doctorat en entomologie, que pour le docteur en psychologie, aussi vice-recteur adjoint à la recherche et aux études supérieures, il était crucial de porter une attention particulière à la diversité dans la composition des comités, de manière à favoriser une programmation des plus inédites et originales. Un peu à l’image de la coprésidence, portée par une professeure et un professeur provenant des deux universités partenaires, issus de domaines scientifiques différents.

Faire place à toutes les sciences

Si traditionnellement les sciences de l’éducation, humaines et sociales sont davantage représentées lors des congrès de l’Acfas, les deux coprésidents ont cherché à rallier les sciences naturelles et de la santé, de même que les mathématiques et le génie, à l’occasion du prochain événement.

On a voulu saisir l’occasion de mobiliser davantage des disciplines qui, historiquement, participaient moins au congrès, pour les mettre de l’avant.

Pr Jean-Pascal Lemelin, coprésident du comité scientifique

La Pre Savage dans son laboratoire de recherche avec des étudiantes et étudiants.
La Pre Savage dans son laboratoire de recherche avec des étudiantes et étudiants.
Photo : Fournie

Une idée qui a plu d’emblée à la professeure Savage, et qui contribue à sa fierté de s'engager dans la préparation du congrès. La professeure Savage, qui en sera à sa première participation à l’événement, est convaincue de la pertinence pour l’ensemble des disciplines scientifiques d’y être présentes. Elle n’avait pas pu y prendre part en 2011 à Sherbrooke et, devant l’enthousiasme de collègues qui y avaient participé, elle s’était promis de le faire la prochaine fois.

Souvent, les profs connaissent l’Acfas, mais ne savent pas en quoi ce congrès se différencie des autres. La plupart des colloques en sciences pures et naturelles sont très rigides, mais la formule proposée ici permet de susciter la collaboration entre les participants de tous horizons, de marier les disciplines, d’apprendre, d’échanger sur nos recherches. On n’a pas souvent la chance d’être exposés dans un congrès scientifique à un tel éventail de domaines.

Pre Jade Savage, coprésidente du comité scientifique

Convivial, le congrès propose en effet des colloques sur des thématiques précises, mais aussi des tables rondes, des séances d’affiches scientifiques de même que des activités grand public qui assurent la transmission des savoirs dans les milieux de pratique.

Diffuser la recherche en français

Photo : Michel Caron - UdeS

Pour avoir participé à quelques reprises au congrès, le professeur Lemelin se rappelle à quel point cet environnement de partage et de diffusion des connaissances a été bénéfique pour sa carrière de chercheur. En plus d’y présenter le fruit de ses récentes recherches, la communauté de recherche a devant elle une occasion de s’imprégner des travaux de collègues qui peuvent enrichir l’orientation de ses projets, en plus de développer d’éventuelles collaborations, de surcroît dans un réseau en français.

Si l’anglais occupe une place prépondérante dans nombre de colloques nationaux et internationaux, le professeur précise que le congrès de l’Acfas permet de réunir quelque 5 000 chercheuses et chercheurs pour qu'ils discutent de la science en français. La diffusion en français de résultats de recherche favorise aussi, selon lui, un meilleur impact dans les milieux de pratique :

Le transfert des savoirs est important dans les milieux de pratique. Nos praticiennes et praticiens travaillent en français et n’ont pas toujours le temps de lire des documents scientifiques en anglais. C’est donc important de communiquer avec eux en français, pour que nos recherches puissent avoir une portée significative. L’Acfas permet ça.

La professeure Savage, qui évolue principalement en milieu anglophone et à l’international, voit aussi dans sa participation à ce congrès francophone une occasion d’élargir le rayonnement de ses travaux à un public plus près d’elle, pour qui les résultats seront pertinents, et de nouer de possibles collaborations avec des chercheuses et chercheurs francophones intéressés par ces questions :

Je travaille de plus en plus en milieu agricole, pour identifier les espèces d’insectes qu’on y retrouve, de façon à développer des méthodes de contrôle ciblées et à réduire l’application de pesticides. Je conduis aussi des recherches autour de l’identification et du suivi des populations de tiques, un enjeu très près de nous. Mes travaux ont une pertinence dans le quotidien des gens, et c’est important de les diffuser en français.

Sherbrooke : une ville de choix

De l’aveu unanime des deux coprésidents du comité scientifique, Sherbrooke représente un lieu de prédilection pour y tenir un événement comme celui de l’Acfas.

C’est très intéressant qu’un congrès de cette envergure-là se passe à l’extérieur des grands centres urbains. C’est une ville qui respire et qui est facile d’accès.

 Pre  Jade Savage, coprésidente du comité scientifique

Vue aérienne d'une partie de la ville de Sherbrooke
Vue aérienne d'une partie de la ville de Sherbrooke
Photo : Michel Caron - UdeS

La nature à proximité, qui comprend des plans d’eau, des boisés et des montagnes, a d’ailleurs influencé sa décision de s’y établir en début de carrière, d’autant plus que ces éléments étaient pertinents dans le cadre de ses recherches sur le terrain. Du côté du professeur Lemelin, c’est la solide réputation en recherche dans son domaine qui l’a convaincu d’y emménager.

Du 4 au 8 mai prochain, le congrès de l’Acfas permettra de faire rayonner la Reine des Cantons-de-l'Est, qui se distingue par ses lieux naturels et ses campus universitaires accueillants, mais surtout par l’originalité et la pertinence des travaux de recherche menés dans ses deux universités.

À propos du professeur Jean-Pascal Lemelin

Vice-recteur adjoint à la recherche et aux études supérieures à l’Université de Sherbrooke depuis 2017, le professeur Jean-Pascal Lemelin est rattaché au Département de psychoéducation de la Faculté d’éducation depuis 2007. Psychologue de formation, il a été formé en psychologie du développement humain. Il s’intéresse au développement social-affectif des enfants et des adolescents vulnérables. Plus spécifiquement, ses travaux de recherche portent sur le tempérament de l’enfant, les relations d’attachement, les problèmes de comportement sévères et la préparation à l’école.

À propos de la professeure Jade Savage

Jade Savage est professeure au Département des sciences biologiques de la Faculté des arts et des sciences de l’Université Bishop’s depuis 2004. Formée en taxonomie, science qui étudie la classification des êtres vivants, elle s’intéresse à la faune entomologique. Elle conduit des travaux portant entre autres sur différentes populations de mouches retrouvées en milieux nordique et alpin ainsi qu’à plusieurs espèces d’importance agricole ou médicale. Elle a développé la plateforme de science collaborative eTick.ca, qui vise l’identification et le suivi des populations de tiques au Canada.


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