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Projet multidisciplinaire

Un appareil de haute technologie qui favorise le succès des dons d’organe

Dr Frédérick D’Aragon, anesthésiologue intensiviste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, professeur-chercheur à la FMSS et au CRCHUS
Dr Frédérick D’Aragon, anesthésiologue intensiviste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, professeur-chercheur à la FMSS et au CRCHUS
Photo : UdeS

Une équipe multidisciplinaire de l’UdeS et du CIUSSS de l’Estrie-CHUS crée une approche prometteuse pour conserver l’intégrité et la qualité des organes d’un futur donneur.

Le don d’organe à la suite d’un décès est un acte généreux qui permet la sauvegarde de plusieurs vies et l’amélioration de l’état de santé d’individus en besoin. Au cœur des préoccupations des intervenants du système de la santé et des familles des donneurs se trouve la volonté que cet ultime don de soi puisse servir à bonifier la vie d’un receveur. Or, le processus de don d’organe est souvent compromis du fait que la mort cérébrale altère de manière significative le nombre et la qualité des organes destinés à la transplantation. Les dommages aux organes résultent dans ce cas d’une libération massive de molécules pro-inflammatoires, les cytokines, qui surviennent au moment de la mort cérébrale. L’intensité de cette libération de cytokines varie d’un donneur à l’autre.

Dans ce contexte, une approche prometteuse pour conserver l’intégrité des organes du donneur consiste à limiter les dommages grâce à un médicament immunosuppresseur administré de manière personnalisée par le biais d’ajustement en temps réel de la dose. Une équipe multidisciplinaire de l’Université de Sherbrooke s’est donné comme objectif de concrétiser cette approche par l’entremise de l’élaboration d’un appareil destiné à rendre automatique et autonome l’injection de ce médicament.

Cette équipe, pilotée par Dr Frédérick D’Aragon, anesthésiologue intensiviste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, professeur-chercheur à la FMSS et au CRCHUS, comprend notamment une immunologue, des médecins, des ingénieurs, un mathématicien, une infirmière, un biochimiste et une sociologue. Ces chercheuses et chercheurs travaillent de concert à la conception de l’appareil, situé au chevet du patient, qui mesurera en temps réel le niveau de détérioration du tissu des organes et des molécules pro-inflammatoires en cause et administrera automatiquement, en réponse au taux mesuré, un traitement individualisé tenant compte des caractéristiques propres au donneur et aux receveurs correspondants. Pour s’assurer de la pertinence de cette innovation, des patients-partenaires seront impliqués à chaque étape du développement du projet et seront en collaboration avec l’équipe.

La participation des patients-partenaires est vitale, car elle nous permet de nous rappeler l’essence même du projet. De plus, ils nous aident à établir les priorités en lien avec les différentes facettes du projet.

Dr Frédérick D’Aragon

Pr Camirand Lemyre, du Département de mathématiques

Pr Camirand Lemyre, du Département de mathématiques


Photo : Michel Caron - UdeS

Les défis que pose l’élaboration de l’appareil sont multiples, et requièrent un travail d’étroite collaboration. Notamment, la réalisation d’un algorithme statistique calibrant le traitement à administrer, à l’interface de la statistique, de la biologie et du génie nanotechnologique, nécessite l’usage d’outils à la fine pointe des techniques d’apprentissage modernes et de la connaissance des processus biologiques sous-jacents. Dans cette optique, en étroite collaboration avec les membres de l’équipe multidisciplinaire, le professeur Félix Camirand Lemyre, du Département de mathématiques, supervisera le volet statistique du projet et veillera à son intégration à travers l’ensemble des travaux des autres membres de l’équipe.

De simplement discuter avec les chercheuses et chercheurs de l’équipe, spécialistes au sommet de leur discipline, est en soi une expérience des plus enrichissantes, commente Pr Camirand Lemyre. C’est un stimulant privilège que de pouvoir appuyer de mes connaissances statistiques la réalisation de cet innovant projet à large portée médicale et sociale, et d’ajouter ma touche mesure, collection et traitement des données aux discussions et rencontres d’équipes. 

Pr Camirand Lemyre, du Département de mathématiques

Ce projet de recherche a récemment reçu un financement de 250 000 $ du Fonds Nouvelles frontières en recherche — volet Exploration du Gouvernement du Canada.


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