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Nouvelle chaire de recherche

L'UdeS prend les devants en efficacité énergétique

Imaginez des fermes laitières, des épiceries et d'autres exploitations commerciales qui transforment leurs rejets thermiques en énergie renouvelable. Voilà une vision que la nouvelle Chaire du CRSNG en efficacité énergétique industrielle de l'Université de Sherbrooke, lancée le 6 février, cherche à concrétiser.

Sous la direction du professeur Nicolas Galanis, de la Faculté de génie, les activités de la chaire seront axées sur trois thèmes qui reflètent la consommation d'énergie actuelle de l'industrie et ses tendances futures : les technologies de réfrigération avancée, la récupération des rejets thermiques industriels et la diminution de l'intensité énergétique des procédés industriels. Les projets et les prototypes élaborés s'appliqueront à de nombreux secteurs d'activités.

Améliorer l'efficacité énergétique des systèmes de réfrigération

Selon une estimation de RNCan, environ 10 % de la consommation totale de l'énergie au Canada sert à produire du froid, incluant la climatisation. Une amélioration de seulement 1 % de l'efficacité énergétique dans l'ensemble des systèmes de réfrigération entraînerait une économie d'environ 8500 TJ/an, soit l’équivalent de 1,3 million de barils de pétrole et une réduction importante des effets nocifs environnementaux. Comme premier volet de recherche, Nicolas Galanis et son équipe se pencheront sur les technologies de réfrigération avancées.

Récupérer l'énergie provenant des rejets thermiques

Dans l'industrie, une très grande quantité d'énergie est perdue sous forme de rejets thermiques, en raison de l'inefficacité des procédés industriels. Un problème auquel s'attaquera le deuxième volet de la chaire. « Comme l'industrie consomme 40 % de l'énergie au Canada et qu'environ seulement le quart se retrouve dans le produit final, le reste se perd dans la nature, souligne Nicolas Galanis. Pourquoi ne pas récupérer cette énergie avec un caloporteur, c'est-à-dire avec un fluide qui transporte cette chaleur vers un moteur thermique pour ensuite la convertir en électricité? »

Transformer des déchets organiques en énergie renouvelable

Le troisième volet des activités de la chaire vise à améliorer l'intensité énergétique des procédés, comme la cuisson de produits alimentaires et le traitement thermique de pièces métalliques. Une approche systémique s'avérerait fort utile dans les fermes porcines par exemple, comme en témoigne le professeur Galanis. « Cette industrie produit des déchets organiques qui pourraient être convertis en biogaz. À leur tour, ces biogaz seraient brûlés dans un moteur modifié afin de produire de l'électricité, du chaud et/ou du froid, le tout en réduisant les odeurs. On développe un système intégré qui utilisera la source de pollution et la transformera en une forme d’énergie renouvelable. Une vision globale qui vise l'autosuffisance. »

Financement

Cette chaire de recherche industrielle voit le jour grâce à un partenariat entre le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada, Hydro-Québec, Ressources naturelles Canada (RNCan), Rio Tinto Alcan et l'Université de Sherbrooke. Elle bénéficiera d'un investissement financier de quelque 2,1 M$ sur cinq ans ainsi que d'un investissement en équipements et en services d'une valeur de plus de 2,5 M$.