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L'Université de Sherbrooke cent fois millionnaire

La technologie ACELP en compression de la parole, utilisée quotidiennement par 2,4 milliards d\'usagers de téléphones cellulaires et par 35 millions d\'utilisateurs de lecteurs MP3, contribue largement aux redevances perçues par l\'UdeS. Photo : Michel Caron
La technologie ACELP en compression de la parole, utilisée quotidiennement par 2,4 milliards d\'usagers de téléphones cellulaires et par 35 millions d\'utilisateurs de lecteurs MP3, contribue largement aux redevances perçues par l\'UdeS. Photo : Michel Caron

L'Université de Sherbrooke dépasse le cap des 100 M$ en redevances obtenues pour les découvertes de ses professeurs. Première université canadienne à franchir un tel seuil, elle compte à son actif 96 inventions protégées, 330 brevets déposés ou délivrés et 26 entreprises dérivées, sans oublier l'octroi de 248 licences.

«Malgré son jeune âge, l'Université de Sherbrooke est depuis de nombreuses années leader au Canada en matière de redevances sur ses inventions», explique le professeur Bruno-Marie Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke. À quoi servent les 100 M$ obtenus en redevances? Ces revenus sont systématiquement réinvestis dans la recherche et dans le renforcement des efforts de transfert à la société de manière à ce que «les succès actuels servent de tremplins pour de nouvelles réussites au bénéfice de la société», ajoute le recteur.

Le succès retentissant de la technologie ACELP en compression de la parole contribue largement à cette réussite remarquable. Déployée partout dans le monde, elle est utilisée quotidiennement par 2,4 milliards d'usagers de téléphones cellulaires de même que par 35 millions d'utilisateurs de lecteurs mp3 et d'assistants numériques personnels. ACELP est intégrée depuis plusieurs années dans les applications de diffusion audio sur Internet, dont RealPlayer et Microsoft MediaPlayer, qui regroupent 500 millions d'usagers.

D'autres technologies importantes portent la signature UdeS, dont les chalumeaux à plasma thermique et les seringues sans aiguille. On retrouve des avancées dans le domaine médical, notamment les bloqueurs de canaux calciques, utilisés en interventions thérapeutiques de la douleur et de l'hypertension, ainsi qu'une enzyme de chitosanase qui vise à abaisser le taux de cholestérol. Plusieurs projets d'innovation sociale ont également vu le jour, par exemple un guide de prévention du décrochage scolaire et un logiciel d'évaluation des élèves à risque, de même qu'un système permettant de mieux présenter les signes employés dans les différentes langues des sourds à travers le monde.

C'est le Bureau de liaison entreprises-Université (BLEU) qui forge les collaborations entre l'institution et les entreprises en se concentrant sur le dépistage de technologies de pointe et sur les besoins des PME. La société de valorisation Gestion SOCPRA, créée au début de l'année 2007, voit à la protection et au transfert technologique des inventions émanant de l'Université.

Les efforts de valorisation portent fruit, car plus de 44 % des inventions provenant de recherches à l'UdeS sont transférées dans l'industrie, ce qui signifie que pratiquement une invention sur deux se retrouve dans les entreprises. «Chaque année, nous établissons plus de 300 partenariats de recherche avec plus de 200 entreprises, ajoute le recteur. Depuis plusieurs décennies, nous nous employons ainsi à intensifier les transferts de l'Université aux entreprises de manière à ce que la société puisse bénéficier de nos découvertes le plus rapidement possible, tout en préservant la liberté académique de nos professeurs. Notre expertise en cette matière sert aujourd'hui de modèle à de nombreuses universités au pays et même ailleurs dans le monde!»

Par ailleurs, l'Université de Sherbrooke est à l'origine de plusieurs autres inventions qui n'ont pas encore été commercialisées, mais qui pourraient bientôt l'être. Par exemple, un groupe d'étudiants du Département de génie mécanique a mis au point une civière avec un mécanisme de freinage. Celle-ci permet d'évacuer rapidement une personne à mobilité réduite, et ce, sans effort et de façon très sécuritaire.

De plus, un groupe de chercheurs du Département de génie électrique et de génie informatique est à l'origine de la création du robot-boule, qui pourrait servir entre autres à faire de la surveillance ou encore être utilisé pour créer des jouets interactifs.

Ces inventions ont fait l'objet d'une demande de brevet et pourraient être commercialisées dans les prochaines années.