Aller au contenu

Pour trouver de nouvelles cibles thérapeutiques contre le cancer

L’UdeS lance la Chaire de recherche du Canada sur les mécanismes de transcription génique

La Faculté de sciences de l’Université de Sherbrooke lance des recherches fondamentales visant à découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de nombreuses maladies, notamment certaines formes de cancers. Par la création de la Chaire de recherche du Canada sur les mécanismes de transcription génique, le professeur Luc R. Gaudreau, biologiste moléculaire, contribuera à l’avancement des connaissances fondamentales en étudiant la régulation de l’information génétique. Cette nouvelle chaire reçoit un financement de 1,4 million $ sur sept ans du Programme des chaires de recherche du Canada.

Toute l’information qui permet d’assurer le bon développement et le fonctionnement d’un être vivant de sa naissance à sa mort est inscrite dans l’ADN des cellules qui le compose. Au fil de sa vie, l’expression de cette information lui permet de s’adapter à son environnement à condition que cela soit fait au bon endroit, au bon moment et dans la bonne proportion. Concrètement, l’expression de l’ADN permet de produire des macromolécules appelées protéines qui sont indispensables à la vie de la cellule et de l'organisme tout entier. Lorsque surviennent des dérégulations importantes dans l’expression de l’ADN, la survie de l’organisme peut être en péril. Le professeur Gaudreau étudie les mécanismes complexes de l’expression de l’ADN et plus particulièrement de la forme compactée de l’ADN appelée chromatine.

Luc Gaudreau, auteur de nombreuses découvertes

« En 2001, mon laboratoire a été pionner pour démontrer qu’un composant de la chromatine appelée facteur H2A.Z est important dans l’expression génique. Puis en 2007, nous avons été l’un des premiers à démontrer chez l’humain qu’il pouvait y avoir un lien direct entre le facteur H2A.Z et la progression d’une tumeur. Cette découverte majeure menée en collaboration avec le Dana-Farber Cancer Institute de Harvard est très prometteuse. Dans cinq ou six ans, si tout va bien, on obtiendra plusieurs cibles thérapeutiques potentielles », prédit le chercheur.

Lorsqu’elles seront exploitées par l’industrie pharmaceutique, les connaissances fondamentales des mécanismes de régulation impliquant H2A.Z pourraient mener à la découverte de nouveaux traitements. « Nous allons collaborer avec ces industries en décrivant les mécanismes de la transcription. Entre autres, nous indiquerons ce qui se produira lorsqu’il y a une dérégulation. Nous croyons qu’en ciblant ces étapes, nous pourrions guérir certaines formes de cancer », ajoute Luc Gaudreau.

Plus largement, cette chaire de recherche permettra de répondre à certaines questions des biologistes dans cette époque postgénomique. « Alors qu’on a séquencé tout le génome, il faut maintenant savoir comment il fonctionne. Quelles sont les interactions entre les molécules d’un organisme? Comment se fait la différenciation cellulaire? », s’interroge le spécialiste. Cette chaire de recherche devrait, selon le professeur Gaudreau, lui donner les moyens de se mesurer aux meilleurs laboratoires qui travaillent dans ce domaine.

Une stratégie nationale pour prendre les devants

Le Programme des chaires de recherche du Canada investit 300 millions de dollars par année afin d'attirer et de retenir certains des chercheurs les plus accomplis et prometteurs du monde. Les titulaires de chaires aident à faire reculer les frontières du savoir dans leur domaine, non seulement grâce à leurs travaux, mais également grâce à la supervision d'étudiants, à leur enseignement et à la coordination des travaux d'autres chercheurs.

Renseignements : Luc R. Gaudreau, professeur

819 821-8000, poste 62081; Luc.R.Gaudreau@USherbrooke.ca