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Investissement de 2,1 M$ pour contrer le décrochage scolaire

Création de la Chaire de recherche de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke sur la réussite et la persévérance des élèves

La Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke et la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) annoncent la création d'une chaire de recherche visant à mieux comprendre et à prévenir le phénomène du décrochage scolaire à Sherbrooke. En unissant leurs forces, les deux partenaires octroient un investissement de plus de 2,1 M$ sur cinq ans, dont 1,4 M$ en espèces.

La Chaire de recherche de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke sur la réussite et la persévérance des élèves visera à développer une connaissance fine des décrocheurs, de façon à élaborer des politiques scolaires et des programmes d'intervention plus efficaces auprès des jeunes, de leur famille et des écoles. La Chaire aura également pour objectif de développer et d'implanter quatre programmes de prévention spécifiques aux types d'élèves à risque. Le tout en veillant au transfert des connaissances scientifiques vers le milieu scolaire.

Le titulaire de la Chaire, le professeur Laurier Fortin, travaillera en étroite collaboration avec les équipes des écoles secondaires de Sherbrooke, dont les écoles Mitchell-Montcalm, de la Montée, du Phare et du Triolet, ainsi qu'avec certaines écoles publiques primaires. « Il s'agit d'un investissement innovateur et proactif en lien avec la mission de la Commission scolaire et l'Université de Sherbrooke qui nous permettra de faire face au problème du décrochage scolaire de façon globale, explique Claude St-Cyr, directeur général de la CSRS. Notre commission scolaire se démarque dans la province en créant cette chaire de recherche avec l'Université de Sherbrooke. »

Selon le professeur Fortin, les programmes d'intervention les plus efficaces sont multidimensionnels, c'est-à-dire qu'ils tiennent compte simultanément des différents contextes du jeune, tant personnel, familial, scolaire que social. « Dans cette optique, toutes les personnes encadrant l'élève à risque de décrochage ont un rôle à jouer, souligne le chercheur de renommée internationale. L'enseignant a un rôle d'adaptation et de motivation sur la classe. La direction d'école amène et soutient le programme d'intervention pendant toute la période d'application. Les parents ont un rôle de soutien dans la réussite de leur enfant. »

« L'éducation est l'investissement le plus rentable qu'une société puisse faire de façon permanente, autant sur le plan personnel que collectif, témoigne le vice-recteur à la recherche de l'Université de Sherbrooke, le professeur Edwin Bourget. La création de cette Chaire vise non seulement à travailler sur la problématique du décrochage, mais également à soutenir la formation de personnel hautement qualifié pour y travailler à l'avenir, autant chez les enseignants déjà en poste que ceux qui sont en formation. Une dizaine d'étudiantes et d'étudiants inscrits effectueront leurs travaux de maîtrise sous la direction du professeur Fortin et bénéficieront des infrastructures de recherche de la Faculté d'éducation. »

Une problématique plus accentuée en Estrie

Dans les écoles de l'Estrie, plus du tiers des élèves (34 %) décrochent avant la fin de leurs études secondaires comparativement à 28 % à l'échelle du Québec. Cette contre-performance classe l'Estrie 14e sur les 17 régions administratives du Québec. Les conséquences sont nombreuses : taux de chômage élevé, pauvreté chronique, difficultés d'adaptation, délinquance. Chercheurs et intervenants s'entendent pour dire que les causes du décrochage sont multiples, personnelles, familiales, scolaires, sociales et qu'elles nécessitent des interventions différenciées.

Le professeur Fortin a mené l'une des rares études longitudinales au monde sur le décrochage scolaire en suivant une cohorte de 808 élèves de Sherbrooke, Trois-Rivières et Québec sur une période de 11 ans, soit de 1996 à 2007. Les résultats ont permis d'identifier les principaux facteurs qui permettent de mieux dépister l'élève à risque de décrochage scolaire. « Les interventions les plus prometteuses doivent s'adapter aux besoins des élèves selon leurs différents contextes personnel, familial et scolaire, souligne Laurier Fortin. De plus, il faut garder une flexibilité d'implantation des programmes pour répondre aux différents besoins des élèves tout en tenant compte des contraintes organisationnelles. »

« Cette étude nous a également indiqué que certains élèves identifiés à risque ne décrocheront pas, ajoute le professeur. Quelles caractéristiques personnelles, familiales, scolaires et sociales protègent ces élèves du décrochage ? La découverte de ces facteurs de protection contribuera à la réduction de l'abandon scolaire. »

À propos de la Faculté d'éducation de l'UdeS

La Chaire s'intègre à deux créneaux prioritaires de la Faculté d'éducation identifiés dans le Plan stratégique de recherche 2006-2010 de l'Université de Sherbrooke. Elle représente un engagement à long terme de la Faculté à développer sa capacité de recherche et de formation dans ce domaine. Avec près de 6 000 étudiants à temps complet et à temps partiel, la Faculté compte une quinzaine de chaires, de centres et d'équipes de recherche dont les subventions et commandites externes frôlent les deux millions de dollars annuellement. De plus, la Faculté d'éducation entretient des collaborations internationales avec plus de 15 pays.