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Partenariat avec Edgehog

Des verres antireflets pour révolutionner le solaire

Les recherches s'effectueront au parc solaire de l'UdeS.
Les recherches s'effectueront au parc solaire de l'UdeS.
Photo : Université de Sherbrooke

Par l’entremise du parc solaire situé à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT), l’Université de Sherbrooke (UdeS) s’est associée à la compagnie montréalaise Edgehog, qui développe les meilleurs antireflets pour verres solaires, dans le but d’intégrer cette technologie aux panneaux photovoltaïques et ainsi augmenter considérablement leur rendement.

« La technologie développée par Edgehog s’apparente à ce qui existe dans les yeux des papillons de nuit afin de leur permettre de bien voir dans le noir, ce qui donne un verre avec une surface nanostructurée transparente, mais surtout, antiréfléchissante », illustre le Pr Maxime Darnon, qui dirigera les travaux de recherche au 3IT, au Laboratoire Nanotechnologies Nanosystèmes (LN2) et au parc solaire.

Comme on peut le constater, aucune lumière n'est réfléchie sur le verre d'Edgehog.
Comme on peut le constater, aucune lumière n'est réfléchie sur le verre d'Edgehog.
Photo : Fournie

Cet antireflet permet à toute la lumière de traverser le verre, alors qu’en temps normal, environ 8 % de celle-ci est réfléchie. Le fait d’intégrer ce type de surface à des panneaux photovoltaïques permettrait donc de produire plus d’énergie en collectant davantage de lumière à incidence normale, mais également à incidence oblique, voire rasante.

La réflexion de la lumière est d’autant plus importante quand elle arrive avec une incidence oblique sur la surface. Avec la technologie d’Edgehog, on pourra donc produire plus d’énergie le matin et le soir, moments où les panneaux classiques produisent très peu en raison de la position du soleil.

Maxime Darnon, chercheur employé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et professeur associé à l’UdeS.

Le verre antireflet a également un côté hydrophobe, c’est-à-dire qu’au lieu de brouiller toute la surface, l’eau va rebondir puis glisser sur le verre, un peu comme le principe des verres autonettoyants.

« Pour ces trois raisons, Edgehog croit qu’installer son système sur des panneaux solaires serait très pertinent – et à mon avis, à juste titre », affirme Maxime Darnon, également directeur associé du LN2, le laboratoire international entre l’UdeS, le CNRS, l’Université Grenoble Alpes, l’INSA Lyon et l’école Centrale Lyon.

Contribution de 2,5 M$

La compagnie Edgehog a reçu une contribution de 2,5 M$ en début d’année de la part de Technologies du développement durable Canada (TDDC) pour pouvoir aller de l’avant avec ce projet intitulé « Omni-directional Anti-reflective Cover Glass for Enhanced Solar Panels ».

Une partie de cette contribution sera utilisée pour payer le contrat de recherche au 3IT. L’autre partie servira à faire fonctionner la technologie sur de plus grandes surfaces.

« L’équipe d’Edgehog a démontré la faisabilité de cette technologie sur des petites surfaces de verre. La contribution de TDDC leur permettra de passer à l’étape supérieure », mentionne le Pr Darnon.

C’est après cette phase de développement que le LN2 et le 3IT entreront en jeu vers la mi-2022.

« À cette étape, ils vont nous confier les panneaux solaires conçus avec le verre développé, et nous allons les installer dans le parc solaire pour les tester dans des conditions réelles d’utilisation. En comparant la nouvelle surface avec les technologies conventionnelles déjà utilisées, pour lesquelles nous avons l'une des plus importantes bases de données numériques au Canada, nous pourrons vérifier si ce qu’on attend comme amélioration est vraie et ainsi valider la pertinence du produit. »

L'équipe d’Edgehog est heureuse d’avoir l’opportunité de travailler avec l’équipe du 3IT et du professeur Maxime Darnon, dont l’expertise est indispensable à l’évaluation et la planification de tests extérieurs en conditions réelles pour cette technologie révolutionnaire dans le domaine du verre solaire.

Dre Nasim Sahraei, vice-présidente du développement produit chez Edgehog Advanced Technologies Inc.

Le Pr Maxime Darnon dirigera les travaux de recherche au 3IT, au LN2 et au parc solaire.
Le Pr Maxime Darnon dirigera les travaux de recherche au 3IT, au LN2 et au parc solaire.
Photo : Université de Sherbrooke

« En tant qu’entreprise émergente, l’accès au 3IT, ayant une renommée mondiale et se trouvant par ailleurs à proximité, est un atout incroyable pour accélérer la commercialisation à grande échelle du verre solaire Edgehog. Nous sommes ravis de travailler avec le Pr Darnon, autant lors des tests en conditions réelles qu’en collaborant au développement de la prochaine génération de technologies solaires », ajoute-t-elle.

Réduction du coût de l’électricité

Le but de ce projet est donc de créer des panneaux solaires plus efficaces pour avoir un meilleur taux de conversion d’énergie solaire en énergie électrique, ce qui permettrait de vendre l’électricité moins chère. En effet, comme l’explique le Pr Darnon, le prix de l’électricité est directement lié à l’efficacité avec laquelle on convertit la lumière.

Selon les prédictions, les nouveaux panneaux solaires produiraient 6 à 12 % plus d’électricité par an, ce qui représenterait une diminution du coût d’environ 5 %.

« Si on peut participer à la concrétisation d’un tel projet, c’est vraiment grâce au parc solaire et au fait qu’on soit proactif envers les industriels », conclut Maxime Darnon, soulignant l’importance du Groupe de partenariats d'affaires, qui a joué un rôle important dans la création de ce premier partenariat entre Edgehog et l’UdeS.


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