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Une des 10 découvertes de l’année de Québec Science

Le marteau-piqueur pour déboucher des artères

Le marteau-piqueur pour déboucher des artères est l'une des 10 découvertes de l’année de Québec Science! Le professeur en génie mécanique Martin Brouillette et deux de ses étudiants au doctorat, Louis-Philippe Riel et Steven Dion, sont les inventeurs de cette technologie révolutionnaire. Cette technologie brevetée permet de traverser des blocages artériels extrêmement durs à l’aide d’ondes de choc mécaniques qui provoquent un mouvement au bout d’un fil-guide, un peu comme un marteau-piqueur.

Depuis un an, 39 patients ont été traités avec la technologie avec un succès impressionnant de 92 %. Il reste environ une quinzaine de patients à opérer dans le cadre de l’étude pivot avant de pouvoir entamer la demande d’accréditation qui se transformera, si tout va bien, en commercialisation en Amérique du Nord d’ici environ 2 ans. L’équipe se penche aussi parallèlement sur une autre technologie qui permettrait de faire le même genre d’interventions, mais cette fois au niveau du cœur. Les premiers essais cliniques chez l’humain devraient être réalisés au printemps prochain.

Aspects novateurs

Un des aspects plus qu’intéressants de cette nouvelle technologie, c’est qu’elle permet de procéder à une intervention au niveau des artères calcifiées tout en n’abimant pas les artères qui sont saines. La technologie réside principalement dans un générateur d’ondes de choc situé à l’extérieur du patient, basé sur une nouvelle méthode de produire des ondes de choc. On envoie des impulsions mécaniques de faible amplitude, des milliers à la suite une de l’autre, puis on les recombine ensemble pour former un seul pulse de très courte durée et de forte amplitude.

À l’origine, l’équipe travaillait sur cette technologie pour être capable de briser les pierres aux reins. Puis elle s’est rendu compte que d’autres structures calcifiées pouvaient être traitées. La technologie de base a donc été adaptée pour les blocages artériels, ce qui a mené à la création de l’entreprise SoundBite Medical Solutions.

Création entreprise

Passer de la théorie au concret, des calculs à l’application, de l’idée à la commercialisation. L’idée que leur découverte puisse servir concrètement dans un avenir rapproché et faire la différence dans la vie des gens motive assurément tous les inventeurs en devenir. SoundBite Medical Solutions a été fondée en 2015 par Martin Brouillette, Steven Dion, Louis-Philippe Riel, les trois co-inventeurs de la technologie, ainsi que Steve Arless, un entrepreneur très connu dans le domaine de l’appareillage médical.

Commercialiser de nouvelles technologies

« Ce qui est intéressant avec ce projet-là, c’est que ça démontre que d’autres débouchés sont possibles avec un doctorat que devenir professeur. Les découvertes des étudiants peuvent aussi mener à quelque chose de commercialement viable. Sherbrooke est un environnement propice pour le développement de ce genre de projet-là, il y a déjà un noyau de personnes qui cherchent à développer des nouvelles technologies. Et l’Université a déjà une grande expérience dans la valorisation des technologies, exprime Martin Brouillette. Le milieu de la santé offre un bassin de projets immense pour l’ingénierie, poursuit-il, avec un potentiel pour beaucoup plus de solutions technos. L’appareillage médical, par exemple, peut régler des problèmes de santé, et les besoins dans ce milieu-là sont infinis. »

Avec plusieurs brevets à son actif, Martin Brouillette était la personne tout indiquée pour mener cette aventure à bon port. « Martin a beaucoup d’expérience, il s’est fait la main avec d’autres entreprises, alors ça allait de soi qu’on allait vers l’entrepreneuriat, sourit Steven Dion. Quand on a vu ce qu’on avait, on savait qu’il fallait que ça sorte pour que le public puisse en profiter. » Et tous trois mentionnent à tour de rôle l’importante contribution des employés de SoundBite et de tous les gens qui ont contribué de près ou de loin à SoundBite. « On ne serait pas où nous sommes maintenant sans le soutien d'une équipe extraordinaire », complète Louis-Philippe Riel.

Être parmi les 10 découvertes de l’année 

Pour Martin Brouillette : « C’est toujours valorisant de se retrouver dans les découvertes de Québec Science. On travaille fort. Dans ce projet-là, l’aspect valorisant c’est de soigner des patients. C’est très émouvant les rencontres après les interventions. Et la reconnaissance de Québec Science est vraiment intéressante pour les étudiants qui ont travaillé sur le projet. »

Pour Steven Dion : « La valorisation reliée à Québec Science, c’est que ça montre l’intérêt des gens d’autres milieux qui voient l’application. C’est une belle dose de motivation. »

Pour Louis-Philippe Riel : « C’est vraiment une fierté de pouvoir dire une fois dans notre vie qu’on est dans les top inventions du Québec. Ça valide les efforts! »


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