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Première étude scientifique sur le sujet

Face à l’intimidation, les aînés comptent sur leurs proches

Fanta Fane, auxiliaire de recherche, Lucie-Caroline Bergeron, coordonnatrice de DIRA-Estrie, et la professeure Marie Beaulieu, titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées.
Fanta Fane, auxiliaire de recherche, Lucie-Caroline Bergeron, coordonnatrice de DIRA-Estrie, et la professeure Marie Beaulieu, titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées.

Photo : René Marquis / Spectre Média

Plus de 90 % des personnes aînées se tourneraient vers un de leurs proches, un organisme ou une personne en autorité si elles se sentaient victimes d’intimidation ou qu’elles en étaient témoins, révèle une recherche menée par la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées de l’Université de Sherbrooke et DIRA-Estrie, le Centre d’aide aux aînés victimes de maltraitance. Il s’agit de la toute première étude scientifique menée spécifiquement sur le sujet au Québec.

« Les résultats de cette recherche démontrent l’importance de poursuivre la sensibilisation du public et de faire connaître les recours possibles, car un aîné dont on est proche peut vouloir faire appel à nous », explique Marie Beaulieu, titulaire de la chaire de recherche, professeure à l'École de travail social de l’Université de Sherbrooke et chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Ces résultats, dévoilés à l’occasion de la Journée internationale de la non-violence et au lendemain de la Journée internationale des aînés, rappellent la nécessité d’outiller proches et organismes pour leur permettre de répondre rapidement à un appel à l’aide.

« Grâce aux données recueillies, nous allons bâtir un guide de pratique que nous pourrons expérimenter pour améliorer notre offre de service et mieux soutenir les aînés qui demandent de l’aide » exprime Lucie-Caroline Bergeron, coordonnatrice de DIRA-Estrie.

Faits saillants de l'étude

  • Deux tiers des ainés font difficilement la différence entre la maltraitance et l’intimidation. La maltraitance, qu’elle soit intentionnelle ou non, se produit au sein d’une relation de confiance; l’intimidation, quasi toujours intentionnelle, se produit dans tout type de relation. Que ce soit pour décrire l’un ou l’autre, les personnes aînées utilisent des verbes sans équivoque : pousser, crier, insulter…
  • Si elles en étaient la cible ou en étaient témoins, 93,2 % des personnes rencontrées mentionnent qu’elles se tourneraient vers au moins une ressource pour chercher de l’aide : organismes communautaires, CLSC, médecin, curé, police, regroupement d’aînés, Ligne Aide Abus Ainés, proches et famille, etc.
  • S’ils avaient à subir de l’intimidation, un grand nombre de personnes aînées se confieraient à une amie ou un ami proche. Par contre, s’ils en étaient témoins en milieu de vie collectif, ils se référeraient davantage à la direction ou au personnel de la résidence pour aînés.
  • Qu’ils soient la cible ou témoins, 77 % des aînées et aînés affirment qu’ils éprouveraient des craintes avant de se confier : craintes de vengeance, d’abandon, de ne pas être cru, d’être isolé ou perçu comme un délateur, de devoir quitter leur milieu de vie, etc.
  • Enfin, les aînés mentionnent plusieurs « leviers »qui les aideraient à chercher de l’aide : se sentir physiquement en forme (92,5 %), le sentiment de devoir faire respecter ses droits (91 %) et sa sécurité (93 %) ou encore la garantie de parler en toute confidentialité (90 %).

Menée dans le cadre du projet « Demande d'aide dans un contexte de maltraitance ou d'intimidation chez les aînés (DAMIA) », financée par le programme Québec ami des aînés (QADA), l'étude se poursuivra jusqu’en décembre 2018.


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