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Dans le cadre du Mois national de la santé au travail

Des chercheuses tracent le portrait des Coordonnateurs de retour au travail

Le coordonnateur de retour au travail (CoRAT) est un professionnel qui facilite le retour au travail d’un travailleur présentant une incapacité au travail.
Le coordonnateur de retour au travail (CoRAT) est un professionnel qui facilite le retour au travail d’un travailleur présentant une incapacité au travail.
Photo : Robert Dumont | UdeS

Les absences au travail occasionnées par un problème de santé physique ou mentale touchent un nombre considérable de travailleurs. Pour certains d’entre eux, le retour au travail peut s’avérer particulièrement difficile. Il existe actuellement un consensus international indiquant que la coordination des retours au travail après une absence prolongée est une pratique essentielle. Mais quelle est la réalité au Québec en regard de cette pratique?

Les professeurs Marie-José Durand (auteure principale) et Marie-France Coutu, associées au microprogramme de 2e cycle en gestion de l’invalidité à l’Université de Sherbrooke, ont tenté de répondre à cette question. Elles profitent du mois d’octobre, mois national de la santé au travail, pour publier une étude intitulée Pratiques des grandes organisations au Québec en regard de la gestion de l’invalidité et de la coordination du retour au travail.

Cette étude a été réalisée grâce à la contribution de l’Institut de Recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail auprès de 195 personnes œuvrant dans des organisations québécoises de plus de 500 travailleurs.

Les résultats de l'étude ont permis d’établir pour la première fois le profil des personnes qui agissent dans un rôle de gestion de l'invalidité et de coordination du retour au travail à travers leurs pratiques usuelles, ainsi que les leviers et obstacles qu’ils perçoivent dans l’accompagnement des travailleurs.

La Pre Marie-José Durand concentre ses intérêts et l’ensemble de son implication en recherche sur la réadaptation des personnes présentant des incapacités au travail provenant de différents problèmes de santé tels que les troubles musculosquelettiques, les troubles mentaux courants et le cancer.
La Pre Marie-José Durand concentre ses intérêts et l’ensemble de son implication en recherche sur la réadaptation des personnes présentant des incapacités au travail provenant de différents problèmes de santé tels que les troubles musculosquelettiques, les troubles mentaux courants et le cancer.
Photo : Robert Dumont | UdeS

Le coordonnateur de retour au travail (CoRAT) est un professionnel qui facilite le retour au travail d’un travailleur présentant une incapacité au travail, et ce, en œuvrant de pair avec les différents acteurs qui peuvent être impliqués dans le processus (supérieur ou gestionnaire immédiat, représentant syndical, professionnel de la santé, assureur, etc.).

Dans les grandes organisations du Québec, son titre d’emploi est extrêmement varié. Il peut s’agir de conseiller en ressources humaines, conseiller en santé et sécurité du travail ou encore infirmier au service de santé. En fait, la coordination des retours au travail peut occuper l’ensemble des tâches d’un individu ou que partiellement.

En bref, les résultats de l’étude montrent que le profil du CoRAT est une femme, âgée entre 35 et 54 ans, titulaire d’un diplôme universitaire et active dans le domaine de la gestion de l’invalidité et de la coordination du retour au travail depuis près de 13 ans.

La Pre Marie-France Coutu est psychologue de la santé depuis plus d’une dizaine d’années et professeure titulaire de l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke.
La Pre Marie-France Coutu est psychologue de la santé depuis plus d’une dizaine d’années et professeure titulaire de l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke.
Photo : Robert Dumont | UdeS

Dans l’ensemble, les CoRAT réalisent un nombre de tâches de nature variée allant d’agir directement auprès du travailleur absent et en processus de retour au travail, de mobiliser les acteurs concernés du milieu de travail et les ressources externes appropriées dans le cadre du processus de retour au travail d’un employé jusqu’à développer des pratiques qui cadrent avec les lois et règlements.

En général, les CoRAT jugent que les conditions d’exercice de leurs fonctions sont dans l’ensemble fort favorables. Par ailleurs, ils rapportent éprouver beaucoup plus de difficultés à gérer les cas de troubles de santé mentale que ceux de troubles musculosquelettiques. Dans cette étude, les CoRAT participants œuvraient dans de grandes entreprises québécoises.

Il serait tout à fait pertinent d’explorer maintenant comment la coordination des retours au travail se réalise dans les petites et moyennes entreprises sachant que celles-ci touchent la plus grande partie des travailleurs québécois.


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