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Une expertise unique au Canada pour le traitement des maladies chroniques en soins de première ligne

Martin Fortin, titulaire de la chaire et professeur au Département de médecine de famille et de médecine d'urgence
Martin Fortin, titulaire de la chaire et professeur au Département de médecine de famille et de médecine d'urgence

Tout le monde connaît au moins une personne atteinte d’une maladie chronique, qu’il s’agisse d’hypertension, de diabète, d’asthme, de maladie cardiaque ou d’arthrose. C’est d’ailleurs plus de 60 % des 50 ans et plus qui présentent plusieurs maladies ou conditions chroniques distinctes en même temps. Dès 65 ans, ce nombre augmente jusqu’à 90 %. Les coûts associés aux maladies chroniques sont très élevés et on estime qu’environ 10 % de la population atteinte de maladies chroniques représente 60 % des dépenses associées en santé. Les professionnels de première ligne, tels que les médecins de famille, le personnel infirmier et les pharmaciens jouent un rôle crucial auprès de ces patients. C’est précisément dans le but d’aider ces professionnels de première ligne à intervenir plus efficacement auprès des patients qu’une chaire de recherche a été créée dans ce domaine en 2007.

Grâce à une collaboration remarquable, le Centre de santé et de services sociaux de Chicoutimi (CSSSC) et la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS s’associent pour renouveler la Chaire de recherche sur les maladies chroniques en soins de première ligne pour un deuxième mandat de cinq ans. Ce renouvellement s’appuie sur un financement total d’environ 1,5 M$, provenant de la Fondation de ma vie du CSSSC et de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Le premier mandat a bénéficié d’une reconnaissance nationale et d’un financement majeur par le programme des chaires de recherche appliquée des Instituts de recherche en santé du Canada.

«Les travaux ont permis de démontrer qu’on peut améliorer la prévention et la gestion des maladies chroniques en première ligne par des interventions de courte durée, en partenariat avec les patients, explique le professeur Martin Fortin, titulaire de la chaire et membre du Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté. Il nous reste maintenant à démontrer qu’on peut maintenir et bonifier ces résultats à long terme et implanter ces interventions à plus grande échelle tout en réduisant les coûts pour le système de santé. C’est le défi que la chaire entend relever durant ce deuxième mandat», a-t-il précisé.

Au Saguenay, plus de 30 % des patients adultes suivis par un médecin de famille présentent cinq maladies chroniques de façon simultanée. «Le renouvellement de cette chaire touche directement des centaines de personnes dans la région, mais à terme, les résultats des démarches interdisciplinaires du professeur Fortin bénéficieront à toute la population, indique Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche de l’UdeS. C’est une autre démonstration concrète des bienfaits des transferts de connaissances entre les universités et les services publics. Je tiens à remercier tous les partenaires de ce projet porteur d’espoir, dont les Instituts de recherche en santé du Canada, qui ont financé le premier mandat de la Chaire dans le cadre de leur programme des chaires de recherche appliquée.»

Cette chaire de recherche en médecine de famille restera la seule au Canada dont la majorité des réalisations sera effectuée en région. «Pour la région du Saguenay‒Lac-Saint-Jean, il s’agit d’un développement de pointe qui contribuera à conserver une réputation d’innovation dans la prestation des soins de première ligne en lien avec les maladies chroniques», ajoute le directeur général du CSSSC, Gilles Gagnon. Par ses collaborations nationales et internationales, la chaire continuera d’accroître la visibilité de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.

Le professeur Fortin a réellement changé la façon d’organiser les soins en développant des modèles novateurs. Les travaux de la chaire ont intégré des professionnels (infirmières spécialisées, nutritionnistes, kinésiologues et autres) aux cliniques médicales de première ligne dans le but d’optimiser la prévention et la gestion des maladies chroniques. Ces interventions interdisciplinaires aident les patients à mieux gérer l’ensemble de leur santé et améliorent leur bien-être et leur qualité de vie.