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Recherche menée dans 21 services de garde scolaire du Québec

Aider les jeunes enfants à développer des compétences en lecture et en écriture

L'étude évaluera notamment les effets du programme sur les habiletés en prélecture et préécriture des élèves.
L'étude évaluera notamment les effets du programme sur les habiletés en prélecture et préécriture des élèves.
Photo : Nancy Boutin

La Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke lance une nouvelle recherche appliquée visant à bien préparer les enfants de la maternelle à entrer dans la lecture et l'écriture, avec l'aide des services de garde scolaire.

Le programme de trois ans, dirigé par la professeure Julie Myre-Bisaillon, rejoindra entre 500 et 1000 enfants de la maternelle, qui bénéficieront d'activités d'éveil à la lecture et à l'écriture dans leur service de garde scolaire. Au total, 21 services de garde prendront part au projet, provenant de milieux éloignés, ruraux et défavorisés. Cinq régions du Québec sont visées, à savoir le Nord-du-Québec, la Côte-Nord, l'Outaouais, la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine ainsi que l'Abitibi-Témiscamingue.

La recherche consiste à développer des habitudes d'éveil à la lecture et à l'écriture chez les éducatrices qui interviennent dans les services de garde en milieu scolaire afin d'exposer davantage les enfants des milieux défavorisés à la culture de l'écrit. «Il ne s'agit pas de faire l'école en dehors de la classe, mais d'augmenter le temps et la qualité d'exposition des enfants au monde de l'écrit», souligne la professeure Julie Myre-Bisaillon.

Le projet s'appuie sur des collaborations interfacultaires et interuniversitaires, soit avec les professeures Guadalupe Puentes-Neuman et Karine Collette, de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke. Carmen Dionne, professeure à l'Université du Québec à Trois-Rivières, complète l'équipe.

Des activités parascolaires pour aider des enfants issus de milieux défavorisés

Julie Myre-Bisaillon
Julie Myre-Bisaillon
Photo : Michel Caron

Au Québec, un quart des enfants défavorisés présentent des retards dans leur développement cognitif, linguistique ou social. Une majorité de décrocheurs ont présenté des difficultés d'apprentissage sur le plan du langage écrit dès la première année. La plupart de ces jeunes sont issus de milieux culturellement et économiquement défavorisés.

«Les services de garde scolaire visent à concilier l'horaire de classe des enfants à l'horaire de travail des parents, souligne Julie Myre-Bisaillon. Le temps quotidien de fréquentation est généralement de quelques heures. Mais dans certains cas, le nombre d'heures de fréquentation équivaut au temps passé en classe. Je suis convaincue qu'on peut investir dans ce service pour donner un coup de main dans le développement des habiletés liées à l'entrée dans l'écrit.»

Une fois élaboré et mis à l'essai dans les différents services de garde avant et après l'école, le projet poursuivra plusieurs objectifs, notamment d'évaluer les effets du programme sur les habiletés en prélecture et préécriture des élèves. L'équipe évaluera aussi la perception des éducateurs quant à l'efficacité du programme mis en oeuvre.

Le projet, qui s'intitule Programme d'éveil à la lecture et à l'écriture dans les services de garde en milieu scolaire : développement, mise à l'essai et suivi, bénéficie d'un financement total de 707 645 $ provenant d'une collaboration entre l'Université de Sherbrooke et le Programme de partenariats pour le développement social du gouvernement du Canada.

Améliorer l'éveil et réduire les écarts entre les différents milieux

Le projet vise notamment à améliorer des habiletés liées à l'entrée dans l'écrit chez les enfants de milieux défavorisés.
Le projet vise notamment à améliorer des habiletés liées à l'entrée dans l'écrit chez les enfants de milieux défavorisés.
Photo : Nancy Boutin

Les principaux résultats escomptés sont notamment l'amélioration des habiletés liées à l'entrée dans l'écrit chez les enfants de milieux défavorisés de la maternelle et une diminution de l'écart entre les enfants de ces milieux et de milieux plus favorisés. De plus, cette étude permettra de faire avancer la connaissance scientifique concernant l'éveil à la lecture et à l'écriture dans les services de garde en milieu défavorisé. Ultimement, cette étude valorisera le travail des éducatrices en service de garde en milieu scolaire et permettra le développement d'une collaboration plus étroite entre les éducatrices et les enseignantes de la maternelle.

«Ce qui est novateur dans cette approche, c'est qu'on ne va pas travailler la conscience phonologique ou l'habileté à reconnaître des lettres, deux habiletés très importantes, mais on tentera de développer le plaisir de lire, la compréhension du récit, l'interaction autour du livre, la compétence à réagir au texte et le vocabulaire pour mieux préparer les enfants à entrer dans les apprentissages plus formels», précise la professeure Myre-Bisaillon.

Pour mener ce projet à terme, les éducatrices et éducateurs en service de garde scolaire seront formés à l'égard de l'éveil à la lecture et à l'écriture de façon à bien en comprendre les enjeux et à développer de bonnes habitudes en matière d'éveil. Ils recevront aussi des outils spécialement conçus pour offrir des activités sous différentes thématiques.