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1,25 M$ consacrés au lancement d’une nouvelle chaire

La Chaire de téléréadaptation vise à faciliter l’accès aux services

La téléréadaptation à domicile consiste à mettre en interaction directe une personne dans son lieu de résidence et un professionnel dans une clinique, via Internet.
La téléréadaptation à domicile consiste à mettre en interaction directe une personne dans son lieu de résidence et un professionnel dans une clinique, via Internet.
Photo : Robert Dumont

Permettre aux patients de suivre une réadaptation à partir de leur domicile via Internet : voilà l’objectif prometteur auquel le professeur Michel Tousignant travaillera au cours des cinq prochaines années par l’entremise d’une nouvelle chaire, lancée le 21 septembre. Les travaux de recherche doivent ouvrir la voie vers une alternative aux traitements de réadaptation classiques offerts en clinique. La Chaire de téléréadaptation mettra en lumière l’efficacité et les coûts de cette nouvelle approche de prestation de services en réadaptation afin de permettre son plus large déploiement dans le réseau de santé. Grâce à des dons totalisant 1,25 M$, la Fondation Vitae du CSSS-IUGS, la campagne Ensemble et la Faculté de médecine et des sciences de la santé ont contribué à créer la Chaire de téléréadaptation.

Le professeur Michel Tousignant
Le professeur Michel Tousignant
Photo : Robert Dumont

Les recherches cibleront la téléréadaptation à domicile, qui consiste à mettre en interaction directe une personne dans son lieu de résidence et un professionnel dans une clinique, via Internet. Au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS, les travaux évalueront des applications cliniques de téléréadaptation pour documenter les coûts et démontrer scientifiquement leur efficacité. Ils serviront aussi à perfectionner des technologies de télécommunication utilisées en téléréadaptation.

Depuis déjà six ans, le professeur Tousignant œuvre en étroite collaboration avec des experts du génie informatique. «Nous voulons développer et implanter une technologie de téléréadaptation facile d’usage, autant pour le thérapeute que pour le patient. La méthode doit s’avérer aussi efficace qu’un traitement en personne, précise-t-il. Pour moi, la téléréadaptation est un beau compromis face au problème d’accessibilité, même si elle ne remplacera jamais les services de proximité traditionnels.»

Bonifier l’accès aux services

Le doyen Réjean Hébert et le titulaire Michel Tousignant entourent les partenaires ayant contribué au lancement de la nouvelle chaire.
Le doyen Réjean Hébert et le titulaire Michel Tousignant entourent les partenaires ayant contribué au lancement de la nouvelle chaire.
Photo : Robert Dumont

En raison du vieillissement de la population, de plus en plus de personnes souffrent d’une incapacité physique qui réduit leur niveau d’activité. Déjà, la demande pour les services de réadaptation excède largement l’offre actuelle, souligne Michel Tousignant. «La diminution des durées de séjours hospitaliers entraîne, elle aussi, une demande croissante, dit-il. Le problème est encore plus criant dans les régions rurales ou éloignées, où seule une faible partie de la population peut accéder à des services de réadaptation.»

Solution d’avant-garde, la téléréadaptation pourrait pallier l’accès limité à la réadaptation, et ce, à un coût avantageux pour l’ensemble de la société, explique le titulaire de la chaire. «Même si les technologies de pointe qui sont à la base de ces nouveaux services sont disponibles, le système de santé y a actuellement très peu recours, faute de données valides, dit-il. C’est ce que nous voulons changer.»

Une première étude d’envergure est déjà en cours, focalisant sur des patients nécessitant une chirurgie au genou dans neuf hôpitaux au Québec. «D’ici 2012, 208 personnes auront accès aux thérapies de réadaptation par télétraitement, indique Michel Tousignant. Ce vaste essai clinique nous permettra de vérifier l’efficacité du système, tant au niveau des coûts que de la relation interpersonnelle entre le patient et le thérapeute.» Les résultats de ces recherches sont attendus en 2013.

«L’équipe du professeur Tousignant est pionnière mondiale du télétraitement à domicile, indique Réjean Hébert, doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. La création de la chaire reconnaît l’innovation de cette nouvelle forme de traitement particulièrement bien adaptée au vieillissement de la population et au soutien à domicile des aînés en perte d’autonomie.»

«En réalisant les travaux de la Chaire de téléréadaptation au Centre de recherche sur le vieillissement qui se situe à l’intérieur de l’Hôpital et centre d’hébergement D’Youville, nous favorisons le partage d’information entre les chercheurs et les cliniciens, souligne Carol Fillion, directeur général du CSSS-IUGS. Ces échanges représentent l’une des clés du développement d’offres de service adaptées aux besoins des personnes.»

La directrice générale de la Fondation Vitae, Brigitte Lambert, renchérit : «Dans le domaine de la santé, la recherche et l’innovation sont essentiels. Elles nous permettent de développer les meilleures pratiques d’avenir et de renforcer le filet de sécurité des générations futures.»

Titulaire de la nouvelle chaire, le professeur Michel Tousignant dirige le programme de baccalauréat-maîtrise intégré en physiothérapie à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Il est également directeur adjoint de la recherche clinique au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS.