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Recherche menée par deux professeurs de l'Université de Sherbrooke

Le recours à un cyclotron pourrait aider à pallier la pénurie d’isotopes médicaux

Deux professeurs du Département de médecine nucléaire et de radiobiologie et leur équipe de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS ont réussi une démonstration qui pourrait conduire à une piste de solution contre la pénurie d’isotopes médicaux, accentuée par la mise hors service du réacteur nucléaire de Chalk River, en Ontario.

Brigitte Guérin et Johannes van Lier ont produit du technétium 99m en utilisant un cyclotron, un accélérateur de particules dont la trajectoire d’accélération est circulaire. Le technétium 99m ainsi produit offre une qualité équivalente à celui émanant d’un réacteur nucléaire. Cette technique comporterait de nombreux avantages estime la professeure Guérin. «Notamment, le procédé de production par cyclotron est beaucoup plus propre pour l'environnement et ne génère aucun déchet nucléaire», dit-elle.

Les professeurs van Lier et Guérin dirigent l'étude menée au Centre d’imagerie moléculaire de Sherbrooke, qui fait partie du Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS et de l’UdeS. Ils ont mené cette recherche en collaboration avec la compagnie Advanced Cyclotron Systems de Vancouver.

«La prochaine étape est d’optimiser les rendements afin de produire du technétium 99m en quantité suffisante pour subvenir aux besoins quotidiens des hôpitaux locaux. Nous planifions d’ailleurs l’acquisition d’un second cyclotron de plus haute énergie qui permettrait de sécuriser l’approvisionnement en isotopes médicaux et pourrait assurer un approvisionnement d’appoint en technétium 99m pour une grande partie de la province de Québec», indique le professeur van Lier, dans un communiqué du Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS et de l’UdeS.

«Nous détenons l’expertise et le savoir-faire pour poursuivre les travaux de recherche et de développement en vue de la production de technétium 99m en utilisant un cyclotron. Avec un investissement minime en comparaison des coûts associés aux réacteurs nucléaires, nous serions immédiatement en mesure de jouer un rôle majeur dans la mise en place de cette approche innovatrice», ajoute pour sa part la professeure Guérin.

À cet égard, un soutien financier a été octroyé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) afin de procéder aux prochaines étapes de développement visant à optimiser la production de technétium 99m en utilisant un cyclotron.

Depuis 1998, le Centre d’imagerie moléculaire de Sherbrooke poursuit un programme de recherche et développement qui comprend la production de radioisotopes. Depuis 2003, le Centre approvisionne plusieurs hôpitaux de l’Est du pays en radiotraceurs pour l’imagerie par tomographie par émission de positrons. En 2008, Santé Canada a octroyé au Centre une licence d’établissement pour la production d’éléments radiopharmaceutiques à des fins médicales.


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