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La gestion de cas

Un autre effet positif : la baisse de la détresse psychologique

La Pre Catherine Hudon
La Pre Catherine Hudon

Depuis quelques années, les recherches de la Pre Catherine Hudon et de son équipe ont pour objectif d’améliorer l’intégration des soins et d’offrir un meilleur soutien aux personnes atteintes de maladies chroniques. Les résultats de la plus récente publication du Groupe de Recherche V1SAGES parus dans l’édition May-June 2018 de Annals of Family Medecine marquent un pas de plus dans les démarches de l’équipe.

Jusqu’à maintenant, les recherches sur la gestion de cas tendent à démontrer que cette approche a des effets positifs sur le bien-être des patients. De plus, d’un point de vue collectif, cette pratique contribuerait également à optimiser le recours aux soins de santé, diminuant ainsi les coûts du système.

Cette nouvelle étude vient ajouter à la pertinence de la pratique de gestion de cas en établissant qu’elle diminue la détresse psychologique des patients.

Qu’est-ce que la gestion de cas?

La gestion de cas est une méthode de dispensation des services selon laquelle une infirmière clinicienne ou un infirmier clinicien de l’équipe de soins de première ligne évalue les besoins du patient et ceux de ses proches. Dès lors, elle ou il planifie, coordonne, négocie et représente les droits de son patient pour l’obtention des services diversifiés pouvant répondre à ses besoins complexes. Le gestionnaire de cas est le premier contact privilégié en soins de première ligne et il agit comme intermédiaire entre le patient et le système de santé.

Ce que nous révèle l’étude :

Après avoir bénéficié du soutien d’un membre de l’équipe de soins spécifiquement formé pour la gestion de cas durant une période de six mois, les résultats ont été concluants. Au moyen d’un questionnaire mesurant diverses variables, l’équipe de la PreHudon en est venue à identifier une diminution de la détresse psychologique chez les patients ayant bénéficié de la gestion de cas. Le sentiment de sécurité éprouvé par la plupart des patients et leur famille est conséquent avec la réduction de la détresse psychologique.

« Je me suis senti beaucoup plus en sécurité. Je n’avais pas à attendre 12 heures à l’urgence, parce que j’avais une autre alternative » a témoigné un patient atteint de plusieurs maladies chroniques et d’anxiété.

A qui veut-on venir en aide?

La complexité des besoins de certaines personnes atteintes de maladies chroniques entraîne un recours fréquent à des soins de santé. Cette situation s’accompagne souvent de problèmes de santé mentale et d’une certaine vulnérabilité sociale. Ce sont donc ces personnes qui peuvent profiter de la mise en place d’innovations dans les soins de première ligne, comme celles de la gestion de cas.

Comment en est-on arrivé à ces conclusions?

Les patients identifiés par les cliniques médicales participantes ont été répartis en deux groupes. D’une part dans un groupe contrôle et l’autre dans la gestion de cas. Au final, l’analyse a porté sur 247 patients, soit 121 faisant partie du groupe contrôle et 126 ont été accompagnés par un gestionnaire de cas. Le personnel infirmier chargé de la gestion de cas a reçu une formation d’une cinquantaine d’heures pour pouvoir mener les interventions qui couvraient 4 aspects bien précis:

  1. Évaluation des besoins et des ressources des patients; 
  2. Élaboration et mise en œuvre d'un plan de service individualisé adapté aux priorités des patients avec la collaboration des partenaires du réseau de la santé et des services sociaux; 
  3. Coordination des soins entre les partenaires; 
  4. Soutien à l'autogestion pour les patients et leur famille (ex. : entrevue motivationnelle).

Les membres de l’équipe des soins infirmiers en charge de la gestion de cas devenaient le pivot et étaient informés des visites des patients à l’urgence et de leur admission. Pour ce qui est des patients dans le groupe contrôle, ils recevaient les services habituels auxquels ils étaient en droit d’obtenir.

Quelles sont les prochaines étapes?

« Nous venons tout juste d’obtenir un financement important des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour implanter et évaluer cette intervention de gestion de cas dans des cliniques de première ligne de cinq provinces canadiennes. Cette étude permettra de mieux comprendre les barrières et les facilitants à l’implantation de cette intervention dans différents contextes de première ligne » a précisé la Pre Hudon.


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