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Participation sociale des aînés

S’intégrer dans la communauté favorise le bien-être et la santé

Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS, Nicole Dubuc, directrice du CdRV, Mélanie Levasseur, professeure-chercheuse à l’École de réadaptation de la FMSS et au CdRV du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Denise Lavigne, une résidente de Sherbrooke qui a participé à une étude pilote du programme au Québec et Dre Mélissa Généreux, directrice de santé publique au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS, Nicole Dubuc, directrice du CdRV, Mélanie Levasseur, professeure-chercheuse à l’École de réadaptation de la FMSS et au CdRV du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Denise Lavigne, une résidente de Sherbrooke qui a participé à une étude pilote du programme au Québec et Dre Mélissa Généreux, directrice de santé publique au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.


Photo : Fournie

Visiter des proches, sortir pour marcher avec un ami, participer à un loisir : à un âge avancé, un aîné sur quatre aimerait participer à plus d’activités, mais n’y arrive pas. Or, des interventions bien ciblées auprès de ces personnes peuvent faciliter leur participation sociale et contribuer à leur bien-être : c’est ce que démontre le programme de recherche de Mélanie Levasseur, professeure-chercheuse à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke (UdeS) et au Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Le vieillissement de la population est un des plus importants défis de santé publique, explique Mélanie Levasseur. D’ici une vingtaine d’années, le nombre d’aînés aura doublé au Canada et près de la moitié auront des incapacités à un moment ou à un autre. Les recherches démontrent que la participation sociale, c’est-à-dire le fait de sortir de chez soi pour participer à des activités sociales ou de loisirs, compte parmi les principaux facteurs protecteurs du maintien du bien-être et de la santé. Il faut donc trouver des moyens de soutenir nos aînés pour qu’ils aient une vie sociale active.

Mélanie Levasseur a reçu une subvention de plus d’un million de dollars sur cinq ans des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC - Fondation) pour tester et pour valider un continuum d’interventions pour la participation sociale des aînés. Elle comptera sur la collaboration d’une quinzaine de chercheurs et sur l’appui de la santé publique pour valider trois interventions.

Accompagnement citoyen personnalisé d’intégration communautaire (APIC)

Cette intervention permet aux aînés en perte d’autonomie vivant à domicile de réaliser davantage d’activités sociales et de loisirs. Au moyen de rencontres individuelles de 3 heures par semaine avec un accompagnateur-citoyen formé et supervisé par des intervenants, la personne aînée est amenée à cibler des activités importantes pour elle en lien avec son projet de vie.

Le Lifestyle Redesign

Il s’agit d’une intervention d’ergothérapie préventive utilisée en Californie pour soutenir le développement de routines de vie saines et signifiantes. Grâce à une série de rencontres de groupe, les aînés réfléchissent à leurs activités et à leurs habitudes de vie (nutrition, exercice physique, finances, vie sociale, transports, etc.) dans le but de remodeler certains aspects de leur vie. Ces rencontres sont jumelées à un suivi individuel avec l’ergothérapeute.

J’ai réussi à reprendre certaines activités grâce à ces rencontres, témoigne Denise Lavigne, une résidente de Sherbrooke qui a participé à une étude pilote du programme au Québec. J’ai recommencé à lire en anglais. J’ai aussi modifié des habitudes de vie en intégrant des exercices d’étirements, de renforcement musculaire et d’équilibre dans ma routine.

La santé publique au profit des aînés

La professeure-chercheuse Mélanie Levasseur collabore aussi avec la Direction de santé publique du CIUSSS de l’Estrie – CHUS pour identifier les caractéristiques environnementales qui favorisent le plus un vieillissement actif et en santé, que ce soit dans l’organisation de l’espace urbain, la proximité de centres récréatifs, l’environnement piétonnier, etc. Elle utilisera les données de grandes enquêtes populationnelles comme l’Enquête de santé populationnelle estrienne pour soutenir les gestionnaires et les décideurs à identifier les bonnes cibles d’action.

Près d'un aîné sur trois en ménage privé vit seul, rappelle la Dre Mélissa Généreux, directrice de santé publique au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. Il est primordial de soutenir des projets favorisant leur participation sociale et leur intégration communautaire.

Favoriser l’autonomie des personnes âgées

Notre mission est de favoriser l’autonomie des personnes âgées, dit la professeure-chercheuse Nicole Dubuc, directrice du CdRV. Ce programme de recherche, qui emploie une douzaine de personnes, illustre de façon exemplaire comment la recherche, le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que les organismes communautaires peuvent contribuer ensemble au bien-être des aînés et à leur vieillissement actif en santé.

La Faculté de médecine et des sciences de la santé a choisi de valoriser la recherche translationnelle, c'est-à-dire l’abolition des barrières entre les chercheurs, les équipes médicales et les patients, afin de favoriser la collaboration interdisciplinaire », dit le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieurs de la FMSS. Les travaux de la professeure-chercheuse Levasseur vont dans ce sens : ils nous rappellent que la santé d'une personne ne dépend pas seulement des aspects médicaux mais de tout ce qui peut contribuer à son bien-être et favoriser sa vie active.