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Étude de l’IRECUS

Coopératives et mutuelles : la 9e économie mondiale

Le professeur Michel Lafleur en compagnie de la professionnelle de recherche Anne-Marie Merrien, qui a travaillé au projet.
Le professeur Michel Lafleur en compagnie de la professionnelle de recherche Anne-Marie Merrien, qui a travaillé au projet.

Si les 300 plus grandes coopératives et mutuelles formaient un pays, elles constitueraient la 9e économie mondiale et la plus grande démocratie au monde. Telle est la conclusion d’une étude de l’Institut de recherche et d’éducation pour les coopératives et les mutuelles de l’Université de Sherbrooke (IRECUS), dévoilée dans le cadre du premier Sommet international des coopératives, qui se déroule à Québec du 9 au 11 octobre 2012.

Cette vaste étude évalue l’impact socioéconomique des coopératives et des mutuelles, une forme entrepreneuriale lancée il y a près de 300 ans. La recherche, menée sous la direction du professeur Michel Lafleur, de la Faculté d’administration, confirme la pertinence et la contribution du modèle d’affaires, en apportant des faits concluants.

867 G$ US en réserve

Les résultats mettent d’abord en évidence la pérennité des coopératives et des mutuelles. «En effet, 40 % des entreprises du Global 300 ont plus de 70 ans, précise Michel Lafleur, directeur de l’IRECUS. Plusieurs analyses révèlent que les coopératives ont un taux de survie supérieur aux entreprises à capital-actions.» La stabilité économique est aussi assurée par une pratique propre aux CM : la constitution d’une réserve. Il s’agit de la première pratique de développement durable élaborée et appliquée au domaine de la gestion d’entreprise. Actuellement, ce sont 867,5 G$ US qui sont à l’abri de la spéculation.

4 millions d’emplois

Le professeur Lafleur souligne également que ces entreprises participent à assurer une régulation et une stabilité économique, politique et sociale. «Elles y parviennent, car elles traversent mieux les crises que d’autres entreprises, en étant présentes pour leurs membres lors de catastrophes naturelles, par exemple durant le tsunami au Japon, dit-il. Elles ont aussi une influence notable sur le marché, grâce aux parts de marché qu’elles détiennent selon les secteurs d’activité. Tout cela en maintenant près de quatre millions d’emplois dans le monde.»

Les coopératives et les mutuelles assurent un accès équitable aux biens et aux services, car elles répondent aux besoins de territoires ou de populations plus difficiles à atteindre. «Aux États-Unis, les coopératives d’électricité fournissent 42 % de la distribution d’électricité», cite en exemple Michel Lafleur. Certaines coopératives se rendent dans des régions éloignées telles que l’Alaska, les îles au large du Maine ou les déserts du Nevada.»

Globalement, les coopératives et les mutuelles créent et redistribuent la richesse, grâce à des revenus de près de 2000 G$ US (soit plus que le total des exportations de carburant dans le monde), à des réserves de 867 G$ US et à des ristournes annuelles d’environ 66 G$ US à leurs membres. «En somme, elles contribuent largement à l’économie mondiale, tout en recevant une attention relativement timide de la part du public, des états ou des autres entreprises», conclut Michel Lafleur.