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25e Compétition nationale canadienne de canoë de béton

Sherbrooke s’empare du 2e rang

Des membres de la délégation sherbrookoise du Raftman pagaient sur la bassin d'eau de l'Île Notre-Dame à Montréal.
Des membres de la délégation sherbrookoise du Raftman pagaient sur la bassin d'eau de l'Île Notre-Dame à Montréal.
Photo : Antoine Rainville

Concevoir, fabriquer, pagayer, s’entraîner, rédiger, réviser, peaufiner, performer et se dépasser… voilà autant de verbes caractérisant l’équipe de 28 futurs ingénieurs du canoë de béton de l’Université de Sherbrooke qui a accompli un parcours sans faille en raflant le deuxième rang lors de la 25e Compétition nationale canadienne de canoë de béton qui se déroulait du 15 au 18 mai dernier à l’École Polytechnique de Montréal. Dix-huit équipes universitaires y ont participé et seule l’École Polytechnique de Montréal a devancé Sherbrooke. « Nous nous sommes distingués dans plusieurs facettes de la compétition dont une première position pour notre rapport technique, une deuxième place au niveau la présentation orale et une troisième place pour la qualité du produit fini », explique fièrement le capitaine de l’édition Raftman, Frédéric Gamache-Bureau, étudiant au baccalauréat en génie civil.

Au niveau de la course en tant que tel, Sherbrooke a récolté le quatrième rang au total. Comme l’affirme Andréanne Jodoin, une des pagayeuses, l’entraînement sur plusieurs semaines avec un entraîneur qualifié du club nautique de Sherbrooke a fait la différence « en nous permettant de se présenter confiant lors des diverses courses ». Étant donné que la nouvelle forme du canoë a fait ses preuves en termes de stabilité et de rapidité dans les lignes droites, l'équipe de rameurs de la prochaine édition pourra se concentrer à peaufiner la technique lors des virages afin d'assurer une plus grande compétitivité.

Le fait marquant de cette compétition pour l'équipe sherbrookoise s’avère sans contredit être la très grande qualité du rapport technique produit. « En effet, des membres de l’équipe l’ont révisé plusieurs fois selon un certain protocole qui sera transmis à la prochaine équipe afin de faciliter la rédaction de futurs rapports techniques », conclut Catherine Albert, étudiante en génie civil.

Fabriquer un canoë de béton

À nouveau cette année, le club étudiant de la Faculté de génie a utilisé la technique du moule femelle afin d’obtenir un fini lisse et une forme extérieure exacte. Le béton utilisé pour fabriquer le canoë devait donc avoir une excellente maniabilité afin d’adhérer aux parois. Ainsi, les futurs ingénieurs ont relevé plusieurs défis que ce soit l’uniformisation des épaisseurs des couches de béton, la diminution du temps de séchage entre les deux couches, la production d’un canoë bicolore et l’incorporation de gravures complexes à l’embarcation. Pour ce faire, ils ont fabriqué des rouleaux en acier afin d’obtenir des épaisseurs de 6 mm constantes sur toute la surface du canoë. « Afin de limiter le temps de séchage de la première couche de béton, nous avons installé le treillis en fibre de verre différemment des années précédentes. C’est donc en bandes de 1200 mm que le treillis a été installé en suivant la fiche technique du fournisseur », soutient le capitaine Frédéric Gamache-Bureau.

La réalisation d’un canoë en deux couleurs impliquait beaucoup de préparation, notamment au niveau des séquences de malaxage, mais aussi pour la mise en place qui a pris près de deux heures au total. En effet, le « V » devait se faire avec grande minutie afin d’assurer son aspect rectiligne et la consolidation entre les deux couches. Des gravures ont été incorporées au canoë avec l’utilisation de formes en silicone qui ont été moulées dans des lettres imprimées à partir d’une imprimante 3D. Les lettres ont été fixées sur les parois du moule avant la coulée, puis le béton a été placé tout autour. Une fois le canoë démoulé, les lettres ont été retirées, puis une nouvelle gâchée de béton a été placée à l’intérieur pour être ensuite sablée. Il va s’en dire que les innovations au niveau de la fabrication du canoë ont certainement été pour beaucoup dans l’obtention du 3e rang dans la catégorie « produit fini ».

La forme de l’embarcation et les méthodes de construction ont fait leurs preuves cette année. La prochaine délégation bénéficiera de ces acquis pour repousser encore plus loin les limites en termes d’esthétisme du canoë pour l’édition 2020. En effet, l’obtention d’un produit fini plus impressionnant et complexe nécessitera une nouvelle conception du lettrage et des formes comme le rapporte le co-capitaine, Émile Duchaîne, qui ajoute du même souffle que « la formule de béton sera reconfigurée dans le but d’obtenir un mélange limitant les imperfections et facilitant la finition du canoë ».

Historique

Depuis les années 60, les étudiants de différentes universités étatsuniennes se réunissent pour une compétition de canoë de béton afin de partager leurs connaissances et leurs innovations. Plus de 200 équipes et 3000 étudiants y ont participé jusqu’à maintenant. En 1995, les équipes canadiennes ont débuté leur propre compétition, la Compétition nationale canadienne de canoë de béton, afin de permettre aux étudiants universitaires de prendre de l’expérience dans un contexte non-académique.