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Le sens est au cœur des soins, de la formation et de la recherche

2e Journée rencontre Spiritualité en Santé à la FMSS

Les participants à la 2e Journée Spiritualité en Santé ont mangé un repas en pleine conscience, guidés par les instructions de M. Stéphane Rivest, formateur agréé en méditation pleine conscience. Photo: Martin Blache - UdeS

Les participants à la 2e Journée Spiritualité en Santé ont mangé un repas en pleine conscience, guidés par les instructions de M. Stéphane Rivest, formateur agréé en méditation pleine conscience.
Photo: Martin Blache - UdeS

Les 7 et 8 février 2019, des professionnels de la santé, des professeurs, des médecins résidents et des étudiants ont convergé vers les formations, ateliers, présentations et activités offerts dans le cadre de la 2e Journée rencontre Spiritualité en Santé, qui s’est tenue au Campus de la santé de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke (FMSS).

Cette rencontre était l’initiative de l’équipe de recherche Spiritualité en Santé (SENS), composée des professeurs Marc Dumas, Sharon Hatcher, Sylvie Lafrenaye et Jean-Charles Pasquier de la FMSS.

Prendre en considération le besoin de sens chez l’autre

Une cinquantaine de professionnels de la santé et d’étudiants ont participé à un atelier accrédité par le Centre de pédagogie des sciences de la santé sur le dépistage de la détresse liée à la perte de sens chez la clientèle hospitalisée, offert par M. Stéphane Rivest, intervenant en soins spirituels au CHUS.

« L’intégrité, le sens, la paix, l’identité, les relations et l’espoir sont au cœur de ce que vit la clientèle hospitalisée. Ça n’a rien à voir avec le fait qu’une personne soit religieuse ou non. C’est une dimension humaine de base, comme les besoins physiques et psychologiques, et cette dimension du sens nécessite des outils de dépistage et d’intervention spécifiques », a expliqué M. Rivest à un auditoire désireux de mieux considérer les besoins globaux des patients.

Huit médecins résidents de la FMSS ont également approfondi leur rôle face à la dimension spirituelle de leurs patients, dans le cadre d’un atelier animé par Pre Sharon Hatcher, doyenne associée au Campus de Saguenay, M. Christian Bouchard, intervenant en soins spirituels au CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean, et Mme Martine Gaudreault, neuropsychologue au GMF-U de Chicoutimi.

Lors de la journée du 8 février, du personnel soignant du CIUSSS de l’Estrie-CHUS a été invité à présenter des initiatives reconnues et appréciées par la clientèle hospitalisée et le personnel soignant.

Ainsi Mme Lyne Dion, préposée aux bénéficiaires au CHUS, a témoigné de son initiative d’orner les murs du casse-croûte du 2e étage du CHUS de grandes murales inspirées par une quête de sens.

« La spiritualité, c’est d’offrir du calme, de la paix, un espace pour se projeter en avant et pour se trouver soi-même », a exprimé Mme Dion. Ses grandes fresques incarnent des espaces, des personnes et des mouvements qui inspirent à cultiver un regard positif et optimiste sur les difficultés rencontrées dans la maladie.

Mme Virginie Bolduc, infirmière de recherche au Centre de recherche du CHUS, a présenté le projet lancé pour financer et réaliser une « salle zen » au bloc opératoire. Il s’agit d’un espace silencieux et calme pour relaxer, pratiquer le yoga et la méditation, et pour contempler une grande murale symbolisant notre rapport profond avec la nature.

Dans le but de contribuer à la santé physique et mentale de ses collègues, Mme Isabelle Hardy, résidente en obstétrique, a souhaité sensibiliser ses consœurs et confrères à l’épuisement professionnel et à la dépression qui guettent près de 50% des médecins résidents en leur proposant des cours de yoga. Elle a ainsi convaincu le Département de gynécologie et d’obstétrique de financer et de soutenir une série de cours de yoga au Centre sportif de la FMSS.

« Si on souhaite promouvoir le bien-être des professionnels de la santé, il faut aussi adapter l’environnement de travail de manière à favoriser ce bien-être », a précisé Mme Hardy.

Pour sa part, le Pr Arnaud Gagneur, pédiatre en néonatalogie au CHUS, a témoigné de son implication auprès de l’organisation à but non lucratif SEVE, lequel fait la promotion du vivre ensemble, de la réflexion philosophique et de la pratique de l’attention chez les enfants.

« Je suis profondément touché du fait que des enfants de 5 ans sont capables de réflexions et de questions très profondes sur le sens », a partagé Pr Gagneur. Son initiative pourrait s’adresser prochainement à des enfants hospitalisés en pédiatrie et ainsi contribuer à mieux accompagner ces derniers et leurs proches.

Mme Amélie Léveillée, infirmière et chef de service en maternité au CHUS, a présenté l’accompagnement de l’équipe de son unité aux parents lors de deuil périnatal.

« Nous offrons aux parents qui le désirent la possibilité de voir, de prendre et de toucher leur bébé. Nous leur offrons des souvenirs: photographies, couverture, tuque, ange, mèche de cheveux, empreintes des pieds, bracelet d’identification pour marquer le passage de leur enfant », a expliqué Mme Léveillée.

Participants de la 2e Journée rencontre Spiritualité en Santé (8 février 2019).  Photo: Martin Blache - UdeS

Participants de la 2e Journée rencontre Spiritualité en Santé (8 février 2019).
Photo: Martin Blache - UdeS

Rendre explicite la dimension du sens dans la formation

Soutenue par la Fondation du CHUS et le vice-décanat au développement pédagogique et professionnel, cette rencontre visait également à explorer les possibilités de bonification des programmes d’études de la FMSS. Pre Marie Giroux, vice-doyenne au développement pédagogique et professionnel de la FMSS, a réitéré l’appui facultaire pour le développement d’une expertise de formation, de recherche et de soins dans le domaine de la spiritualité en santé. Comme l’éthique et la communication, les questions de sens touchent à tous les aspects des relations entre les patients et les médecins. Il s’agit d’une compétence transversale que les futurs soignants devront acquérir à travers tout leur curriculum.

« Les patients et aussi les soignants ont besoin de mots pour exprimer les besoins et les expériences qu’ils vivent », a souligné Pre Giroux. C’est notre responsabilité de former des professionnels de la santé qui puissent tenir compte globalement de l’être humain.