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Halloween écoresponsable : mission possible?

Les deux professeurs de marketing sont membres de l'Observatoire de la consommation responsable
Les deux professeurs de marketing sont membres de l'Observatoire de la consommation responsable
Photo : Michel Caron - UdeS

Outre le temps des fêtes et la rentrée scolaire, la fête de l’Halloween est la troisième période la plus achalandée en ce qui concerne la vente au détail. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse de la demande, qui revient année après année. Non seulement les enfants font du porte-à-porte pour récolter des sucreries, mais les adultes s’adonnent également à de nombreuses fêtes et célébrations. Résultat : on achète des décorations pour la maison, on se procure des déguisements pour toute la famille et on dévore de nombreuses friandises… Y a-t-il moyen de minimiser notre empreinte environnementale à l’Halloween?

Rencontre avec Caroline Boivin et Jean Roy, professeurs de marketing à l’École de gestion. Ils sont tous les deux membres de l’Observatoire de la consommation responsable. Professeure Boivin s’intéresse à la compréhension des différentes facettes du marketing vert et à l’analyse des stratégies de mise en marché des produits et services verts. Professeur Roy est directeur du Département de marketing de l’École de gestion et responsable de la maîtrise en administration, concentration communication marketing.

Comment fêter l’Halloween de manière écoresponsable?

Selon les deux professeurs, il est tout à fait possible de fêter l’Halloween de manière plus responsable. En effet, ils ont même proposé plusieurs solutions qui pourraient permettre de réduire son impact sur l’environnement. Par exemple, en appliquant les trois R : réduire, réutiliser et recycler. Il est effectivement possible de réduire sa consommation de plusieurs manières en se posant les bonnes questions, à savoir si l'on en a réellement besoin, ou en posant les bonnes actions : réparer quelque chose au lieu de le remplacer automatiquement, se procurer le strict minimum, etc.

On peut réutiliser les mêmes décorations chaque année, sans problème. Aussi, on peut utiliser la citrouille à son plein potentiel! En effet, trop souvent, les graines et la chaire se retrouvent aux poubelles, tandis qu’elles peuvent être utilisées dans diverses recettes. La citrouille a donc véritablement une double utilisation : décorative et alimentaire. Il est d’ailleurs possible de se procurer des citrouilles locales et biologiques, ou même de les faire pousser nous-mêmes. Lorsqu’on en a fini avec celles-ci, il est important de savoir qu’elles vont au compost, et non aux ordures!

D’autres solutions comme se procurer des articles seconde main ou recycler de vieux objets pour les utiliser pour les décorations peuvent contribuer à réduire considérablement l’empreinte écologique.

Ce sont de petits gestes que l’on peut intégrer une année à la fois et qui, à la longue, deviennent des habitudes.

Les deux professeurs soulignent le fait que ces gestes ne sont pas des obligations, mais bien des options à la portée des consommateurs. Ils soutiennent qu’il s’agit de solutions de rechange qui doivent être amusantes pour les gens, et professeur Roy croit que c’est l’approche qu'ils doivent adopter quand vient le temps de faire des gestes plus verts :

Les décorations, tu peux les acheter. Mais tu peux aussi décider de les faire avec les enfants, en faire une activité en recyclant de vieux objets. Tout en t’amusant, tu envoies aussi un signal aux enfants.

Et les déchets dans tout ça?

L’Halloween accentue aussi malheureusement la génération de déchets. En effet, la grande quantité de friandises emballées individuellement contribue à la production de déchets. Saviez-vous que c’est au Québec que l’on produit le plus de déchets par habitant? Cette donnée alarmante sonne une cloche chez Caroline Boivin et Jean Roy, qui souhaitent mettre en garde les gens par rapport au suremballage.

L’emballage, dont l’une des fonctions est de protéger le consommateur, joue un rôle primordial dans la sécurité de tous. C’est le suremballage qui est problématique.

En effet, comme le soulignent les professeurs de marketing, il n’est pas nécessaire de prendre le temps d’emballer individuellement chaque bonbon dans le but de faire de petits paquets-surprises. Déposer les bonbons à même le sac de l’enfant donne exactement le même résultat, moins un déchet! Cuisiner soi-même quelque chose, à moins que ce soit pour des amis proches, pour une fête ou pour le bureau, ça ne risque pas de passer au triage, non seulement pour des raisons d’hygiène, mais aussi en ce qui a trait aux allergies alimentaires, aux valeurs nutritives, etc. Offrir des friandises issues de commerce équitable s’avère une option intéressante, ou même des bonbons locaux, si le budget le permet!

Pourquoi changer?

Faire ces petits changements peut paraître anodin. C’est par contre l’ensemble des changements qui fait une grande différence. Selon professeure Boivin, c’est un changement que le consommateur doit faire à deux niveaux :

Là où c’est intéressant pour le consommateur, c’est lorsque, non seulement ses gestes ont un impact positif sur l’environnement, mais aussi pour lui.

En effet, le consommateur doit y trouver quelque chose. Et c’est là que les possibilités s’ouvrent! Pour les professeurs Roy et Boivin, consommer de manière responsable à l’Halloween (comme le reste de l’année), c’est aussi économiser, transmettre de bonnes valeurs, sauver la planète, un geste à la fois, s’amuser et être original. Pourquoi ne pas changer ses habitudes de consommation, tout en ayant la décoration d’Halloween la plus personnalisée de la rue?

Il y a moyen de changer! Honnêtement. On n’a qu’à penser aux sacs réutilisables. Avant, tout le monde prenait des sacs de plastique, sans même se poser de questions.


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