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L’amour arc-en-ciel

Photo : Michel Caron

En cette journée de la Saint-Valentin, l’amour est au premier plan, mais qu’est-ce que l’amour en 2018 ? Célébrons-nous la Saint-Valentin différemment ? Que célébrons-nous au juste ? C’est là une foule de questions pertinentes à se poser à propos de cette fête qui célèbre l’affection sous toutes ses coutures. Dans cette optique, la chargée de cours et militante pour la communauté LGBTQIA+ Marie-Dominique Duval nous parle de diversité dans les couples.

Les difficultés rencontrées par les couples non hétérosexuels

Marie-Dominique a récemment déposé son mémoire Les couples féminins dans les lieux publics en Estrie : (in)visibilité. Comme son titre le mentionne, ses recherches ont porté sur la visibilité des couples exclusivement féminins en Estrie. Des suites de cette étude, elle souligne qu’il semble y avoir un facteur d’inclusion plus important en Estrie. Toutefois, cela ne veut pas dire que les femmes se sentent davantage libres de s’afficher ou qu’elles ne vivent pas de craintes à cet égard. L’enseignante rappelle en effet que le simple fait d’être une femme peut être synonyme d’insécurité. Être non hétérosexuelle et de sexe féminin vient créer en quelque sorte une double discrimination pour ces femmes. S’ajoute à cela la difficulté pour les femmes lesbiennes, pansexuelles et autres de se retrouver en communauté ou même de rencontrer d’autres femmes. Ainsi, le constat est simple : plus d’inclusions, oui, mais pas moins de craintes.

Les ressources et célébrations estriennes

L’enseignante souligne que malgré ces nombreux obstacles pour les femmes non hétérosexuelles, il y a eu de l’avancement et qu’il va continuer d’y en avoir entre autres si les gens de la communauté continuent à faire bouger les choses par leur implication au sein de divers comités ou activités. Elle mentionne notamment l’instauration, par un groupe d’étudiants et étudiantes de l’Université de Sherbrooke, de « Fière la fête », qui célèbre la diversité sexuelle et de genre. Elle mentionne aussi la présence de quelques bars destinés à la communauté LGBTQIA+. La militante met également en lumière le récent regroupement du Collectif 80 | 20, qui rassemble plus particulièrement, mais non exclusivement, les femmes de la communauté LGBTQIA+ en Estrie, notamment par la promotion d’événements socioculturels ou sportifs dans la région. La chargée de cours s’implique auprès de ce collectif en plus de mener à bien ses projets personnels et professionnels. D’autres regroupements prennent place à Sherbrooke dont le GRIS Estrie qui forme des intervenants afin d’offrir des ateliers de démystifications de l’homosexualité et de la bisexualité.

Mais qu’en est-il de la communauté étudiante ?

Étant chargée de cours à l’Université, Marie-Dominique a la chance de voir agir et changer la communauté étudiante. Bien qu’elle enseigne, selon elle, dans une faculté et un programme où l’ouverture semble très présente, elle dit observer un changement positif général de comportement, d’acceptation et d’inclusion chez la communauté étudiante actuelle.

Afin de terminer son mémoire, l’enseignante a dû renoncer à quelques-unes de ses implications, mais elle souligne vouloir retourner au Comité de la condition des femmes du SCCCUS et siéger à nouveau au Regroupement des associations féministes intersectionnelles de l’UdeS, qu’elle a elle-même instauré lors de son mandat avec le SCCCUS. Elle souhaiterait aussi collaborer avec le Groupe d’actions trans de l’UdeS (GATUS) et retourner comme intervenante au GRIS Estrie. Par toutes ses actions, Marie-Dominique est un réel modèle pour ses étudiants et sa communauté en général.

Si elle peut donner un conseil aux personnes encore craintives de vivre pleinement leur vie amoureuse, peu importe leur orientation sexuelle, c’est de s’accepter elles-mêmes. Comme mentionné dans cet article, il existe des ressources en Estrie pour s’informer et s’intégrer. Il ne faut pas avoir peur de s’en servir : elles sont en place pour ces raisons. Pour ce qui en est de l’UdeS, il y a aussi l’AGLEBUS à qui la communauté étudiante peut se référer.

En terminant, Marie-Dominique dit avec le sourire :

« Nous montrer tel que nous sommes, c’est très libérateur. »