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Motiver le changement

La frénésie des JO peut agir comme déclencheur marquant chez les enfants et adolescents, notamment en raison de la grande diversité de sports présentée.
La frénésie des JO peut agir comme déclencheur marquant chez les enfants et adolescents, notamment en raison de la grande diversité de sports présentée.
Photo : Luc Hamel

Dans les derniers jours, les Jeux olympiques de Pyeongchang ont été lancés. Alors, tous les téléspectateurs québécois se sont penchés sur les exploits des plus grands sportifs du monde. À cet égard, une variété de gens, dont plusieurs enfants, sont exposés plus qu’à l’habitude à la vie sportive et à toute sa diversité. Ce sera, en somme, deux semaines qui auront sans aucun doute des répercussions importantes sur la vision du sport chez les jeunes.

Tout d’abord, le fait de regarder les olympiques à la télé peut avoir comme impact la création d’une toute nouvelle motivation chez les jeunes. Sylvain Turcotte, professeur à la Faculté des sciences de l’activité physique, dit lui-même observer un changement d’attitude envers le sport chez les jeunes à la suite du visionnement des Jeux. Le résultat : un goût pour l’essai de nouvelles activités, dû notamment à la grande diversité de sports présentés pendant cette période.

Modèles recherchés

Toutefois, le chercheur affirme qu’il s’agit d’un effet à court terme. Pour que les jeunes demeurent accrochés, il ne suffit pas de vouloir essayer de nouveaux sports. Ils doivent avoir accès aux infrastructures nécessaires pour le faire ainsi qu’à des entraîneurs qualifiés. Les enfants ont aussi besoin de modèles. Si les athlètes olympiques se chargent de ce rôle pour une courte période, les enfants doivent se tourner vers d’autres modèles par la suite, d’où l’importance notamment pour les parents d’être actifs eux aussi et de supporter leurs enfants dans leurs démarches sportives.

D’après Sylvain Turcotte, la problématique du manque d’activité physique chez les jeunes s’accentue dès l’âge de 12 ans environ, et cette courbe dépressionnaire se fait davantage sentir chez les filles que les garçons. Les Jeux olympiques prennent là un nouveau sens, car c’est le moment où la représentation féminine dans le sport bat son plein. C’est le maximum de visibilité qui est atteint avec cette grande compétition qui fournit ainsi un grand nombre de modèles féminins pouvant inspirer les jeunes filles à intégrer le sport dans leur vie ou bien à persévérer dans leur pratique actuelle.

D’ailleurs, les jeunes filles pratiquent en majorité le sport pour le facteur d’acceptation et d’inclusion sociale. Dans cette optique, le professeur rappelle que « le sport ce n’est pas qu’une affaire de forme physique, ça permet d’apporter aussi un certains bien-être psychologique justement à l’adolescence, où les jeunes sont en période de changements importants ».

Au-delà des 60 minutes d’activités physiques recommandées par jour

Mise en garde du professeur Turcotte :« Les olympiques durent deux semaines tout au plus et c’est la raison pour laquelle des efforts doivent être déployés par tout l’entourage du jeune par la suite pour garder allumée la flamme et le désir d’être actif quotidiennement. Les 60 minutes d’activités par jour ne suffisent pas. »

De récentes études montrent qu’il faut aussi agir pour contrer les moments de sédentarisation qui se traduisent ici par le fait de passer plusieurs heures par jour en position assise. Bien que les élèves bougent durant les récréations à l’école, il n’en demeure pas moins qu’ils adoptent des comportements sédentaires dans leurs moments de loisir à la maison, entre autres parce qu’ils imitent les agissements de leurs parents. Si les adultes passent le plus clair de leur temps devant un écran, il va de soi que les enfants reproduiront ces comportements. C’est pourquoi on doit mieux encadrer ces habitudes. Le but n’est pas d’être actif constamment, soutient monsieur Turcotte : « Il faut simplement faire attention à vos temps d’écran et désigner des moments de ‟pause“ pour marcher, par exemple, lorsque vous êtes en position assise depuis un bon moment. »

En somme, la clé d’une vie active, c’est d’établir son rythme, un pas à la fois!