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Du 18 au 20 juillet 2018

Les femmes en physique au Canada : ça se passe à l’UdeS!

Sophie Rochette, Maude Lizaire et Marie-Ève Boulanger, organisatrices de l'événement.
Sophie Rochette, Maude Lizaire et Marie-Ève Boulanger, organisatrices de l'événement.
Photo : UdeS

Alors que la communauté mondiale des chercheurs ne compte pas 30% de femmes et que les efforts collectifs pour changer la donne entraînent de modestes résultats, un groupuscule d’étudiantes en physique complète un petit tour de force : attirer au Québec la conférence annuelle Femmes en physique Canada, un événement national d’envergure en matière d’égalité des sexes en sciences. Et c’est à l’UdeS que ça se passe!  

« Jusqu’à maintenant, l’événement se tenait en Ontario ou dans des provinces de l’Ouest, fait valoir Sophie Rochette, étudiante en physique au doctorat et coorganisatrice. En étant au Québec, on rejoint davantage de participants provenant des provinces de l’Est, ce qui n’était pas le cas les années précédentes. En plus, bien que l’événement se déroule en anglais, tout le matériel relatif à la conférence est bilingue, ce qui accroît encore l’accessibilité. » La jeune femme a travaillé de concert avec ses collègues Maude Lizaire et Marie-Eve Boulanger, toutes deux étudiantes à la maîtrise en physique, pour concrétiser la tenue de l’événement au campus principal.

L’activité permet par ailleurs de mettre en valeur les physiciennes des universités québécoises ainsi que l’ensemble des spécialistes du domaine à l’UdeS. «On accueille plus de gens que prévu!», ajoute Sophie Rochette.

Des avancées à petits pas

Les trois organisatrices en compagnie de Patrick Fournier, professeur de physique à l'UdeS, et Christian Sarra-Bournet, directeur exécutif de l'Institut quantique.
Les trois organisatrices en compagnie de Patrick Fournier, professeur de physique à l'UdeS, et Christian Sarra-Bournet, directeur exécutif de l'Institut quantique.
Photo : fournie

Femmes en Physique Canada veut soutenir et encourager les jeunes physiciennes en début de carrière à persister dans ce domaine. L’événement regroupe 150 participants de la communauté étudiante, du corps professoral universitaire ainsi que du secteur privé dans les domaines entourant la physique. Le menu des trois journées est composé de présentations scientifiques par des experts renommées, des ateliers de développement d’aptitudes professionnelles, des exposés sur les enjeux de la diversité en physique, des tables rondes, des discussions, des activités de réseautage, etc.

Le premier après-midi de l’événement était entièrement consacré à la question de la pluridiversité. Présidente du Conseil supérieur de l’éducation, Maryse Lassonde a ouvert la série de quatre conférences par un exposé sur la situation des femmes en sciences naturelles et en génie, au Québec et au Canada. La dame qui a d’abord fait une carrière de recherche en neuropsychologie a relaté les résultats d’une étude réalisée aux États-Unis auprès de professeurs en sciences.

Ces professeurs devaient évaluer une pile de curriculum vitae pour l’embauche d’un directeur de laboratoire. Résultats : les candidats mâles se sont fait offrir un salaire plus élevé, davantage de mentorat et leurs profils étaient systématiquement jugés plus compétents et «employables» que les candidats femmes. «Ce que les participants ne savaient pas, c’est que tous les cv étaient identiques : seuls les noms avaient été changés», explique Mme Lassonde, le sourire aux lèvres.

Au rythme où vont les choses, poursuit la présidente du Conseil, l’égalité des sexes en sciences ne sera pas atteinte avant 140 ans. En somme, les faits et données présentés lors de cette demi-journée thématique ne font pas douter : la petite place des femmes dans ces domaines évolue à pas de tortue, même en 2018.

Le regard vers l’avenir

Mais manifestement, il n’y a pas de quoi décourager le trio de jeunes chercheuses à la barre de l’organisation. «Si j’en crois tous les hommes que je vois présents ici, particulièrement lors de cet après-midi sur l’équité et la diversité, je pense que graduellement, tout le monde se sent concerné. C’est un pas important», fait valoir Maude Lizaire.

« Je vois effectivement une ouverture de la part de nos professeurs, affirme Marie-Eve Boulanger. Sans avoir de préjugés, ils manquent parfois d’outils. Nous, on peut leur en donner et c’est ce que nous faisons. »

Durant les mois de labeurs qui ont précédé la tenue de la grande rencontre, le groupuscule a pu compter sur la collaboration de plusieurs de leurs collègues masculins et sur le solide appui de l’Institut quantique, principal parrain de l’événement. «La popularité de l’activité démontre un besoin de réseautage, poursuit Maude Lizaire. Plusieurs personnes se sentent seules et isolées par les situations qu’elles vivent. Parfois elles pensent même que ces situations sont inéluctables, que les choses vont ainsi et qu’il faut accepter cela. Des journées comme aujourd’hui prouvent que ce n’est pas vrai.»

«L’organisation de cet événement se veut le prolongement logique de nos actions dont l’objectif le plus immédiat est la création d’un climat propice à la rétention et au succès des étudiantes en physique», souligne Sophie Rochette. On ne se rend pas toujours compte du pouvoir que l’on a. Je vois d’ailleurs aujourd’hui plusieurs individus en position de pouvoir, dont les actions peuvent avoir un impact. Nous avons un message pour ces personnes : nous sommes là pour répondre à vos questions, pour aider, pour trouver des solutions. Avec vous!»


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