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Environnement

La 25e Conférence des Parties ou l’occasion unique de… grandir!

La membres de la délégation de l'UdeS à la CdP-25
La membres de la délégation de l'UdeS à la CdP-25
Photo : Michel Caron - UdeS

Une justice climatique : voici ce que souhaitent les huit étudiantes et étudiants de 2e cycle de l'UdeS qui participent à la 25e Conférence des Parties sur les changements climatiques (CdP-25). Ils assistent présentement au plus grand rassemblement officiel consacré à la prise de décisions et aux engagements politiques en lien avec l'environnement.

Sous la supervision du professeur Gabriel Blouin-Genest et de la chargée de cours Catherine Gauthier, les membres de la délégation universitaire se sont envolés vers la ville de Madrid, en Espagne. Jusqu'au 13 décembre 2019, Gaïa Febvre, Julie-Christine Denoncourt, Lanie Dufour, Nicholas Poirier, Samya Lemrini, Natalia Torres Orozco, Andréanne Brazeau et Léa Ilardo observent les négociations internationales sur l'environnement et feront progresser leur réflexion sur certains enjeux collectifs importants.

Ils sont excités par l’ampleur de cet événement, mais sceptiques face aux promesses politiques annoncées dans un tel contexte. 

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Une participation consciente

Lanie Dufour (gauche) et Samya Lemrini (droite)
Lanie Dufour (gauche) et Samya Lemrini (droite)
Photo : fournie

Pendant leur séjour, les étudiantes et les étudiants vont assister à des conférences de haut niveau. Leurs observations serviront d’abord à collecter de l’information en vue d’un travail de recherche portant sur des enjeux relatifs aux changements climatiques.

Samya Lemrini, candidate à la maîtrise en droit international et politique internationale, oriente sa recherche sur les migrations climatiques. Selon elle, la participation à un tel événement dépasse l’objectif initial.

Ma participation à la CdP a une vocation "humanisante". Je ne veux pas que ces milliers de personnes réfugiées du climat restent des chiffres statiques. On parle de familles, dont le sort est incertain. Ma motivation, c’est de me dire que je contribue, le plus minimalement qu’il soit, à ce qu’une catégorie juridique soit créée pour leur protection.


Perspectives au Nord et au Sud
Les pays du Nord ont la responsabilité morale et juridique d’intervenir et de venir en aide aux pays du Sud.

Samya Lemrini

Lanie Dufour, étudiante à la maîtrise en politique appliquée, s’intéresse de son côté à l’adaptation aux changements climatiques et aux perspectives Nord-Sud. Elle voit cette expérience comme un défi, une façon de se surpasser.

« J’ai toujours eu la volonté de participer d’une certaine manière à quelque chose de plus grand que moi. Je me considère parfois comme une personne un peu utopique ou idéaliste, mais au final, je préfère penser qu’avoir des aspirations nous permet d’aller au-delà des objectifs fixés. »

En 2015, les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques se sont entendues sur un plan d’action limitant la hausse de la température à 2 °C, aussi appelé l’Accord de Paris. Le plus récent rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) met en lumière l’écart qui persiste entre les objectifs de cette entente et les gestes posés par les pays signataires. Il prévoit une augmentation de 10,7 % des émissions mondiales des gaz à effets de serre (GES) d’ici 2030 et une hausse de température pouvant atteindre 3,4 °C d’ici 2100 si aucun changement crédible n’est apporté.

Andréanne Brazeau, Julie-Christine Denoncourt, Gaïa Febvre et Nicholas Poirier (de gauche à droite)
Andréanne Brazeau, Julie-Christine Denoncourt, Gaïa Febvre et Nicholas Poirier (de gauche à droite)
Photo : fournie

La transition juste et l’équité intergénérationnelle sont également au cœur des préoccupations de la délégation UdeS. L'étudiante Andréanne Brazeau, qui s'intéresse aux mouvements de la jeunesse, se dit « particulièrement excitée à l’idée d’observer les retombées des manifestations et des plaidoyers des jeunes, notamment en lien avec la marche historique pour le climat du 27 septembre 2019 ». Les membres de la délégation auraient aimé en discuter avec d’autres jeunes de partout dans le monde lors de la 15Conference of Youth (COY-15), mais les changements logistiques risquent de les en empêcher. En effet, si elle a lieu, la COY-15 se déroulera vraisemblablement à Valparaíso, au Chili, du 28 au 30 novembre... quelques jours seulement avant le début des négociations à la CdP-25 en Europe. À moins d'un déplacement de la COY-15 vers l'Espagne, la délégation de l'UdeS voit mal comment elle pourrait y participer.

La Conference of Youth (COY) est une rencontre internationale pour le climat organisée par des jeunes et des organisations jeunesse en collaboration avec YOUNGO, une organisation non gouvernementale. Étant l’une des voix officielles dans le processus de la Conférence des Parties, YOUNGO peut s’exprimer et soumettre des propositions lors d’un événement comme la CdP-25. L’organisme donne une chance inestimable aux jeunes de faire valoir leur point de vue sur l’urgence climatique.

Un regard critique sur l’organisation

Bien que cette expérience leur permette d’acquérir d’innombrables connaissances, certains membres de la délégation voient leurs valeurs confrontées. Samya Lemrini, notamment, souhaite approfondir sa recherche à l’aide « d’un volet critique qui explore davantage les failles et les lacunes de cette grande conférence ». Celle qui n’aurait jamais imaginé participer à un tel événement ne peut s’empêcher d’être inconfortable face aux comportements contradictoires des dirigeantes et dirigeants étatiques venus parler d’environnement en jet privé. Mais au-delà des côtés sombres de la CdP-25, les participantes et les participants qui représentent fièrement l’Université de Sherbrooke cette année avouent avoir évolué à travers ce projet, qui a débuté en mai 2019.

Natalia Torres Orozco (gauche) et Léa Ilardo (droite)
Natalia Torres Orozco (gauche) et Léa Ilardo (droite)
Photo : fournie

Je suis fière de faire partie de cette délégation, car elle me donne confiance en notre avenir. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes uniques, des jeunes qui s’impliquent et qui sont belles et beaux dans leur réalisation. On entend souvent les gens critiquer notre génération, mais quand je regarde mes collègues, j’ai envie de dire haut et fort que notre génération vaut vraiment la peine d’être écoutée!

Lanie Dufour


Une campagne de sociofinancement a également été mise en place dans le but d’aider les étudiantes et les étudiants à amasser une partie des fonds nécessaires au voyage. Un montant d’environ 1 000 $ est prévu à la compensation carbone des GES émis par le transport en avion.


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