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Pour un PEQ impeccable

Photo : Michel Caron - UdeS

Consciente des améliorations notables apportées à la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), l’UdeS souhaite travailler de concert avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration afin que ses modalités d’application permettent pleinement l’atteinte des objectifs du programme.

L’objectif de l’UdeS est que la nouvelle version du PEQ maximise l’attractivité des universités québécoises, tout en diminuant les inquiétudes de leurs étudiantes et étudiants.

Perte du droit acquis

Cette inquiétude découle beaucoup de la perte du droit acquis pour les personnes inscrites dans une université québécoise qui obtiendront leur diplôme après le 31 décembre 2020. Des étudiantes et étudiants ayant choisi le Québec pour contribuer à son avancée verront leur processus d’établissement à long terme se complexifier et se prolonger, même pour la majorité des personnes qui en sont à leur dernière année de formation. La perte du droit acquis n’est toutefois pas la seule source d’inquiétude.

Travail à temps plein pendant les études

La version actuelle du PEQ demande un travail à temps plein reconnu pendant les études. Bien qu’elle permette la reconnaissance d’une partie du travail pour les étudiantes et étudiants en régime coopératif, cette exigence est problématique pour l’UdeS, notamment pour les personnes inscrites aux cycles supérieurs de type recherche.

Nous déployons beaucoup d’efforts pour raccourcir les parcours de formation, en particulier à la maîtrise et au doctorat. S’impliquer pleinement dans ses études demande du temps et de l’énergie, qui sont difficilement compatibles avec un emploi à temps plein. La réussite de nos étudiantes et étudiants nous tient à cœur.

Le professeur Pierre Cossette, recteur de l’Université de Sherbrooke

Photo : François Bergeron - UdeS

De plus, beaucoup de contrats particulièrement pertinents aux cycles supérieurs, comme une charge de cours ou la coordination d’un projet de recherche partenariale, s’effectuent à temps partiel. L’exigence d’un emploi à temps plein pourrait dissuader certaines personnes de saisir des occasions formatrices, qui favorisent grandement leur intégration dans leur terre d’accueil.

Une certaine souplesse dans cette exigence pourrait aussi faciliter la vie des parents aux études, et en particulier des femmes. Une conciliation maternité-travail-études déjà intense se compliquerait encore avec l’exigence de travail à temps plein. L’accès à des emplois à temps plein peut d’ailleurs, même en 2020, encore être compliqué pour ces mères – et ce, même après l’obtention de leur diplôme –, comme il l’est pour beaucoup de personnes issues de la diversité.

Embauches professorales

Le recrutement à l’international et la rétention des professeures et professeurs de haut calibre semblent aussi se compliquer avec la réforme du PEQ.

La diversité de perspectives qu’apportent les professeures et professeurs recrutés à l’étranger enrichit tout le Québec. Prolonger les démarches pour qu’ils puissent enseigner à l’UdeS, ou au Québec, peut diminuer notre compétitivité en matière de recrutement, au détriment de la société québécoise.

Pierre Cossette

L’UdeS, aux côtés des autres universités québécoises, souhaite donc poursuivre le dialogue avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, afin de mettre en place une réforme du PEQ dont les modalités valorisent le plus possible la richesse et les contributions des candidatures internationales. Elle espère ainsi faire valoir les intérêts de sa communauté étudiante et professorale dans les échanges à venir avec le ministère.