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L’équipe du Pr Patrick Boissy conçoit un nouvel outil de formation

Un mannequin de simulation intelligent pour améliorer la formation

Photo : UdeS - Martin Blache

Déplacer ou transporter une personne qui souffre peut-être d’un traumatisme cervical est une lourde responsabilité pour les premiers répondants et les professionnels de la santé. Pour que chaque geste soit posé de façon sécuritaire, l’équipe du professeur-chercheur Patrick Boissy a élaboré un mannequin intelligent, pour améliorer l’enseignement et la formation des professionnels qui soignent ou portent secours à une personne, lorsqu’on suspecte chez elle des blessures à la partie supérieure de la colonne vertébrale.

« La grande nouveauté du mannequin Frank est qu’il dispose d’une structure au niveau du cou qui est instrumenté avec des capteurs pour mesurer les mouvements de la tête avec précision. Ces capteurs fourniront de l’information précieuse aux professionnels et aux étudiantes et étudiants, qui pourront ainsi pratiquer les manœuvres tout en bénéficiant d’une rétroaction objective», explique le Pr Patrick-Boissy, professeur - chercheur au Centre de recherche sur le vieillissement (CDRV) du CIUSSS de l’Estrie - CHUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS).

Comme un humain

Le Pr François Cabana, chirurgien orthopédiste, professeur-chercheur au CRCHUS du CIUSSS de l’Estrie - CHUS et à la FMSS, a participé au projet. Il renchérit : « J’ai moi-même à déplacer des patients en salle d’opération. Un mannequin instrumenté comme Frank permet d’améliorer nos gestes pour éviter tout mouvement qui aggraverait une lésion.  En pratiquant sur un mannequin sans mobilité cervicale, on ne peut pas développer cette expertise.»

Avec l’aide des membres de son équipe, les ingénieurs Mathieu Hamel, du CDRV, et Karina Lebel, stagiaire postdoctorale à l’Université de Montréal, Patrick Boissy a développé un mannequin qui pèse 82 kg et mesure 175 cm. Son squelette articulé est encapsulé dans du silicone pour imiter la texture de la peau, les masses et l’inertie d’un corps inanimé. Les capteurs inclus dans la structure envoient des données à une source externe (un ordinateur ou un téléphone intelligent) qui permettent de relever de manière précise les degrés d’inclinaison ou de rotation du cou, en les comparant à des positions de référence dans des interventions d’urgence.

De la recherche à la commercialisation

Après avoir été testé dans plusieurs conditions, que ce soit par des ambulanciers, des pompiers ou encore des intervenants du Grand Prix du Canada de Formule Un, l’invention du Pr Boissy et de son équipe est maintenant rendue à une étape de commercialisation. Avec le support de Transfertech, l’organisme responsable de la valorisation des inventions réalisées par les chercheurs de l’Université de Sherbrooke, une demande de brevet a été déposée. Jusqu’à maintenant les intervenants qui ont eu l’occasion de se pratiquer ont jugé leur expérience concluante, ce qui laisse présager un avenir prometteur pour ce nouveau mannequin de simulation.


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