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Valoriser la science et le génie auprès des femmes

Neil Armstrong, l’étincelle de l’astronaute Julie Payette

Ève Langelier, professeure et titulaire de la Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie au Québec, Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, et Julie Payette, ingénieure et astronaute
Ève Langelier, professeure et titulaire de la Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie au Québec, Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, et Julie Payette, ingénieure et astronaute
Photo : UdeS

Douze personnes ont marché sur la lune entre 1969 et 1972. La télévision présentait en direct les prouesses de ces astronautes qui ont fait rêvé bien des enfants et des adultes. Après avoir aperçu l’astronaute Neil Armstrong planter le drapeau américain sur la lune, à peine âgée de 10 ans, Julie Payette avait trouvé sa voie, son étincelle. « Je ne me suis même pas posé la question si je pouvais devenir astronaute, mais je voulais le faire », raconte fièrement l’astronaute et ingénieure, invitée par la Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie au Québec, au Centre culturel de l’UdeS pour démystifier la science et le génie.

Inspirée par Neil Armstrong alors qu’elle n’était qu’une toute petite fille, elle a poursuivi ce rêve de devenir astronaute en complétant un baccalauréat en génie électrique et une maîtrise en génie informatique où elle a développé une expertise en application de technologies interactives au domaine spatial. Par la suite, elle a suivi une formation au Lyndon B. Johnson Space Center de la NASA à Houston au Texas. « Je n’avais aucun problème à relever un tel défi et je me voyais très bien porter le scaphandre et monter dans la fusée. Ma famille m’a toujours encouragée à poursuivre mes rêves, ce qui m’a grandement motivée à travailler fort pour réussir », confie-t-elle à son auditoire.

Dans une formule « rencontre intime » menée par le doyen de la Faculté de génie, le professeur Patrik Doucet, et la titulaire de la Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie au Québec, la professeure Ève Langelier, la communicatrice scientifique a répondu aux questions d’étudiants et de professeurs autour de trois thèmes : l’intérêt des jeunes mais plus particulièrement des filles pour la science et le génie, l’importance de la diversité dans les équipes, dans les études et chez les enseignants sur le marché du travail, et la valorisation des professions en sciences et en génie.

19 % de femmes en sciences et en génie

Comment se fait-il qu’il n’y a seulement que 19 % des femmes qui occupent des carrières en sciences et en génie alors que d’excellents emplois existent pour elles, en informatique surtout? Les femmes peuvent être heureuses et avoir du succès en sciences et génie. « La diversité des genres est très avantageuse pour la société à un moment où la démographie est en déclin », fait valoir Ève Langelier, professeure en génie mécanique à l’UdeS. Il faut démystifier les sciences et le génie, présenter des modèles de femmes qui oeuvrent en génie pour défaire les stéréotypes.  Une femme sur un chantier? Oui, ça se peut! Une femme qui utilise une perceuse? Oui, c’est possible. Une femme ingénieure? Pourquoi pas!

Contrairement à la croyance populaire qui veut que seules les personnes qui ont une préférence ou de la facilité pour les mathématiques peuvent accéder à l'ingénierie, les personnes ayant des aptitudes créatives ou artistiques peuvent avoir un apport significatif au domaine. « Si chaque ingénieur, chaque chercheur allait une heure par année dans son ancienne école pour parler de sa passion, et du pourquoi il aime ça, surtout dans des secteurs névralgiques où la relève est plutôt rare comme en informatique, mathématiques et certains domaines du génie, quelques étincelles pourraient être allumées », soutient l’astronaute Payette qui a accompli deux missions spatiales à bord des navettes Discovery, en 1999, et Endeavour, en 2009. « Lors de la mission STS-127 à bord d’Endeavour à destination de la Station spatiale internationale, nous avons parcouru en 16 jours plus de 10,5 millions de kilomètres en effectuant 248 orbites autour de la Terre. Tous les 45 minutes, le soleil se lève, le soleil se couche », résume-t-elle avec admiration.

Engagée dans la promotion de la science et de la technologie, l’ex-directrice du Centre des sciences de Montréal fait partie du groupe-conseil de la stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation et elle siège sur le conseil d’administration de First Robotics. Comme si ce n’était pas suffisant, elle signe des chroniques de vulgarisation scientifique à Radio-Canada.