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L'héritage inavouable: le rôle des sophistes dans le développement des sciences humaines

Date :
Cet événement est passé.
Type :
Conférences et séminaires
Lieu :
Hall d'entrée, Centre culturel

Description :

Conférence présentée dans le cadre des Journées des sciences humaines.

L’objectif de cette communication est d’apporter une lumière nouvelle sur la contribution des sophistes à l’origine des sciences humaines. Premièrement, les « sophistes » ne se limitent pas à la liste canonique — Protagoras, Gorgias, Prodicos, Hippias, Thrasymaque — que l’on retrouve dans les livres d’histoire de la philosophie. Le nom « sophiste », qui veut tout simplement dire « savant », était beaucoup plus répandu que cela et désignait, aussi, des maîtres de gymnastique, des poètes et des inventeurs de toutes sortes, tant et si bien que la plupart des pères fondateurs des sciences humaines au Ve s. av. J.-C. étaient désignés comme des sophistes. Deuxièmement, même si l’on prend en compte la liste courte des sophistes canoniques, nous avons retenu de leur enseignement une panoplie de préoccupations qui deviendront centrales pour les sciences humaines, et notamment la réflexion sur la connaissance, la persuasion et l’argumentation. Troisièmement, l’emprunt le plus troublant concerne les finalités pratiques des sciences humaines, puisque ce sont les sophistes qui ont les premiers, bien avant Platon et Aristote, proposé une conception du monde où l’humain devait employer le jugement pour son propre bien, que ce soit à l’aune de sa propre personne ou de la cité entière.

Benoît Castelnérac, professeur agrégé, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Université de Sherbrooke