BILLET


René Podular Pibroch,
dit Chapeau Bas

Dialogus incognitUS

Mes consœurs et confrères de l'UdeS s'en souviendront, dans la seconde moitié des années 1970, un des étudiants de la Faculté de droit se nommait simplement CHURCHILL. Avec son chapeau melon, son pépin, son flegme, CHURCHILL donnait le change à fond. Une conversation avec lui, c'était rien de moins qu'une prise directe sur le vrai Winston Leonard Spencer, gaffeur des Dardanelles et fumeur de cigares impénitent. CHURCHILL – le nôtre, celui du cru de l'UdeS – ne lâchait pas. Il était le vrai de vrai en tout temps. Et à terme, la magie s'installait.

Sinclair Dumontais et Philibert Delapravda ne lâchent pas non plus. Ils ont mobilisé l'histoire. Rendez-vous à www.dialogus2.org. Vous rencontrez alors des personnalités historiques et légendaires, comme Proust, Spinoza, de Gaulle. Vous leur écrivez et ils vous répondent, sans intermédiaire. Modus operandi : ne pas lâcher et laisser la magie opérer, comme l'a fait CHURCHILL à l'UdeS. Toute une équipe, répartie dans plusieurs pays francophones, est engagée dans cette aventure. Au sein de cette équipe, votre humble serviteur, un des anciens de l'UdeS qui a vu CHURCHILL...

Pastiche, théâtre, canular. Allons, allons, restons calmes. Ici, vous saurez en direct ce que Socrate pense de Platon, car il va vous le dire. Vous vivrez ce que Montherlant rumine sur Céline, car vous pourrez lire leur correspondance. Et de plus, ces gens commentent à loisir sur le siècle contemporain, car on les a documentés sur leur futur. Bonaparte sait enfin que fleuriront cinq républiques, et Saint-Exupéry, qu'il y aura des machines volantes pour survoler tout ça d'encore plus haut. Il n'y a rien là de post-mortem. Les figures du passé vous écrivent depuis un moment précis de leur propre cheminement historique. Un voyage dans le temps intégral.

Vous prendrez surtout le pouls de la formidable leçon d'histoire que nous devons au CHURCHILL de l'UdeS. Comprendre l'histoire, ce n'est pas la raconter ou la remettre en question. Comprendre l'histoire, c'est l'incarner, et mobiliser dans la démarche la gamme d'émotions qu'elle motive encore en nous, humour et dérision inclus. Sérieux aussi. Car CHURCHILL ne riait jamais et gardait toujours la pose, même quand Alice lui servait un œuf dans le vinaigre. Un œuf dans le vinaigre épistolaire, ça s'avale aussi aisément que ceux de l'Antre II. Pour conclure, il faut ajouter qu'à Dialogus, les figures historiques se déclarent à visage découvert, mais le comité éditorial porte un masque. Loi du genre oblige. Aucun ancien de Sherbrooke ne connaît le vrai nom de CHURCHILL...

www.dialogus2.org 

 

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