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Résultats préliminaires d’une étude en santé

Unifier les soins pour mieux traiter l’obésité

Étudiante au doctorat en sciences cliniques, Caroline Cyr mène une recherche sur le vécu des patients obèses.

Étudiante au doctorat en sciences cliniques, Caroline Cyr mène une recherche sur le vécu des patients obèses.


Photo : fournie

Au Canada, 30 à 50 % des personnes atteintes d’obésité abandonnent leur traitement clinique de perte de poids ou y échouent. Or, le soutien social et la qualité de vie jouerait un rôle primordial sur la motivation des personnes obèses à atteindre cet objectif, selon des résultats préliminaires présentés par une doctorante de l’Université de Sherbrooke au Congrès de l’Acfas.

Étudiante au doctorat en sciences cliniques, Caroline Cyr mène une recherche sur le vécu des patients obèses dans les trois types (ou trajectoires) de soins du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), soit la Clinique d’obésité, la Clinique de chirurgie bariatrique et la nouvelle Clinique médico-chirurgicale du traitement de l’obésité.

L’obésité se définit comme un indice de masse corporelle de plus de 30 kg/m2. D’après les statistiques de 2011, le taux d’obésité réel chez les adultes se situe à environ 25 %. Les recherches sur l’obésité indiquent aussi une faible qualité de vie chez les personnes atteintes de cette condition. Face aux traitements, les changements de comportements demeurent difficiles. Alors comment favoriser une meilleure approche des soins, tout en tenant compte de la qualité de vie, de la motivation et de l’implication des personnes obèses?

«Actuellement, le CHUS connaît une réorganisation de ses services pour le traitement de l'obésité, dit Caroline Cyr. Avant, les soins étaient donnés sur un parcours de soins non unifiés.» Les patients étaient soignés, soit à la Clinique d’obésité offrant une modification des habitudes de vie et un suivi médical, soit à la Clinique de chirurgie bariatrique. Il y avait à l’occasion une duplication des soins.

«Depuis juillet 2011, les soins et les expertises ont été regroupés selon un cheminement unifié dans une même clinique, c’est-à-dire à la Clinique médico-chirurgicale du traitement de l’obésité, mentionne l’étudiante au doctorat. La réorganisation de l’équipe place le patient au cœur de l’intervention. L’équipe fonctionne par consensus pour identifier le traitement idéal et elle travaille de pair avec le patient à l’atteinte des objectifs du plan de traitement.» Selon Caroline Cyr, le fait que les soins en obésité soient organisés de manière unifiée s’avère novateur.

L’importance du soutien social

Une première collecte de données présente les résultats recueillis auprès de 59 patients. Des groupes témoins ont exposé leur satisfaction face aux services reçus à l’hôpital. Les participants ont aussi rempli des questionnaires mesurant la qualité de vie et la motivation ainsi que des symptômes associés à l’obésité, telles la dépression, l’anxiété et la boulimie. L’échantillon provient de la Clinique d’obésité du CHUS à 72 %, se compose de femmes à 61,1 %, et l’âge moyen est de 49 ans.

Les données préliminaires issues des questionnaires illustrent que les patients en attente de la chirurgie ont une plus faible qualité de vie que les patients des autres trajectoires de soins. L’étude constate aussi l’importance que les patients accordent à leur qualité de vie ainsi qu’au rôle du soutien social – c’est-à-dire l’équipe de soins, la famille et les pairs –dans leur motivation.

Dans son étude, Caroline Cyr se penchera maintenant sur l'organisation des services après l’unification des soins, en comparant à partir du vécu des patients. Cette analyse permettra de déterminer ce qui fonctionne le mieux selon leurs perspectives. L’étudiante évaluera aussi leur qualité de vie, leur motivation et les indicateurs de psychopathologies, notamment la détresse des personnes en attente de chirurgie.

Ces travaux de recherche sont sous la supervision de Denise St-Cyr Tribble, professeure à l’École des sciences infirmières, et de la Dre Marie-France Langlois, professeure au Département de médecine, toutes deux actives au sein de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et du Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS.