Aller au contenu

Classement Top 500 des supercalculateurs

L'ordinateur le plus puissant au Canada à l'Université de Sherbrooke

Mammouth, l'ordinateur le plus puissant au Canada selon le dernier classement international Top 500 des supercalculateurs
Mammouth, l'ordinateur le plus puissant au Canada selon le dernier classement international Top 500 des supercalculateurs
Photo : Alain Veilleux

Selon le dernier classement international Top 500 des supercalculateurs, l'Université héberge le plus puissant outil de calcul scientifique au Canada, et le 41e plus puissant au monde. Nommé «Mammouth» et possédant la mémoire et la vitesse combinées d'environ 20 000 ordinateurs personnels de dernière génération, ce superordinateur effectue des calculs d'une ampleur jusqu'ici inégalée au pays.

Grâce à Mammouth, des équipes provenant de plusieurs universités du Québec et du Canada peuvent réaliser des simulations numériques essentielles à leurs recherches dans différents secteurs du génie, des sciences, de la médecine et même dans des secteurs traditionnellement moins associés au calcul scientifique, comme l'économie et la linguistique.

Mammouth consiste en 1630 serveurs comportant un total de 39 648 processeurs (cœurs) AMD, une mémoire vive totale de 57 600 giga-octets et une capacité de stockage de données de 500 000 giga-octets. Il peut effectuer 240 000 milliards d'opérations arithmétiques par seconde.

«Le calcul de haute performance prend une importance croissante dans tous les domaines du savoir, souligne David Sénéchal, directeur scientifique sortant de Mammouth et professeur au Département de physique. Dans la dernière année, une centaine d'équipes totalisant près de 300 chercheurs ont utilisé nos infrastructures de calcul scientifique. L'arrivée du nouveau Mammouth – dix fois plus rapide que le précédent – va encore augmenter ce nombre tout en rendant possible des recherches qui étaient auparavant irréalisables.»

Les recherches effectuées grâce à Mammouth sont très variées. Par exemple, à l'Université de Sherbrooke, le professeur Armand Soldera simule le comportement de nouveaux cristaux liquides, ces matériaux qui se retrouvent presque partout dans les écrans de télévision ou d'ordinateur. De plus, le professeur Stéphane Moreau conçoit des avions moins bruyants en simulant les fluctuations de pression et les tourbillons au bord des ailes ou des pales de turbomachines. Le professeur Alan Evans, de l'Université McGill, développe une plateforme pour analyser, stocker et échanger des images de la structure fine du cerveau de façon simple et transparente entre différentes équipes partout dans le monde.

Mammouth : fruit d'une vaste collaboration

Ce n'est pas la première fois que l'Université de Sherbrooke héberge l'ordinateur le plus puissant au Canada; ce fut le cas en 1995, en 2000 ainsi que de 2005 à 2008. «Ces exploits sont en majeure partie le fruit du travail acharné de l'équipe technique expérimentée du Centre de calcul scientifique qui a conçu une architecture offrant un excellent rapport performance-prix», souligne Alain Veilleux, directeur du Centre de calcul.

Le nouveau Mammouth a été réalisé en regroupant plusieurs projets d'infrastructure en calcul, soit ceux de Calcul Canada ainsi que des professeurs Bandrauk, Ziou, Blais et Desrochers, de l'Université de Sherbrooke.

La majorité des projets sont financés par la Fondation canadienne pour l'innovation et le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, et d'autres par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Les firmes SGI Canada, AMD, Mellanox et Azuris ont également participé au succès du projet grâce à leur savoir technique et à leurs contributions financières.

Mammouth fait partie de la plateforme nationale en calcul coordonnée par Calcul Canada, qui permet à tous les chercheurs et chercheuses canadiens, quelle que soit leur institution d'origine, d'avoir accès à des instruments de calcul à la fine pointe. Les coûts d'opération de Mammouth et des services offerts aux chercheurs qui l'utilisent sont payés par l'Université de Sherbrooke, le CRSNG, le Fonds de recherche Nature et technologies Québec de même que Nano-Québec, grâce à des fonds obtenus par Calcul Canada et Calcul Québec.