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Innover en partenariat
BRP et l'UdeS lancent le Centre de technologies
avancées
Robin
Renaud et Caroline Dubois
L'Université de Sherbrooke franchit une étape historique de son
développement avec l'annonce du premier édifice de son Parc Innovation. Le
19 décembre, Bombardier Produits récréatifs (BRP) et l'UdeS ont confirmé
leur association pour créer un centre de recherche et d'innovation visant à
développer de nouvelles technologies de pointe dans le domaine des véhicules
récréatifs motorisés. Le Centre de technologies avancées (CTA) BRP-UdeS
emménagera en janvier 2008 dans le nouveau parc projeté depuis près de 25
ans. (Autre texte ci-contre)
Le CTA représente des investissements totaux de 36 M$
échelonnés sur cinq ans, dont 10,6 M$ en infrastructures et 4 M$ en
équipements spécialisés. Le projet est rendu possible grâce à deux
subventions, l'une de 8,5 M$ du ministère du Développement économique, de
l'Innovation et de l'Exportation du Québec, l'autre de 9,9 M$ de
Développement économique Canada. L'entreprise BRP investira 15,6 M$ et
l'Université de Sherbrooke 2,1 M$ en infrastructures. Le CTA logera dans un
nouvel édifice de 3900 mètres carrés qui constituera le fer de lance du
nouveau Parc Innovation de l'Université de Sherbrooke, dont l'entrée sera
située sur le boulevard de l'Université près de l'autoroute 410.
«Condamnés à innover»
Le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, le
dit sans détour : l'innovation est la seule planche de salut de l'entreprise
face à la concurrence mondiale de plus en plus féroce. «Après avoir subi la
pression du dollar canadien fort et la poussée des concurrents
traditionnels, nous avons dû prendre des décisions douloureuses,
explique-t-il. Le CTA vise à assurer la stabilité de l'emploi de qualité
dans la région et à consolider la compétitivité du Québec face aux pays
émergents. Par exemple, il y a 10 ans, il n'y avait aucun manufacturier de
VTT en Chine. Aujourd'hui on en compte plus de 25.»
Ainsi, les innovations
mises au point au CTA devraient alimenter les centres de développement que
compte déjà BRP, à Valcourt, en Autriche, en Finlande et aux États-Unis.
«Les racines de BRP sont en Estrie. Son savoir-faire est
reconnu, nous avons ici des fournisseurs loyaux et compétents. Avec ce
projet, nous voulons faire de la région un centre d'excellence mondial en
matière de véhicules récréatifs motorisés», poursuit José Boisjoli. Ce
dernier a salué les appuis substantiels des gouvernements fédéral et
provincial dans le projet.
Objectifs ambitieux
La mission du CTA est à la fois inspirante et audacieuse :
développer, d'ici 2011, cinq technologies nouvelles et les intégrer au
processus manufacturier de BRP et de ses partenaires québécois. Le tout en
formant des professionnels de recherche hautement qualifiés. Concrètement,
le Centre prévoit embaucher, à temps plein, 25 employés de BRP, 15 étudiants
diplômés, six professionnels de recherche de l'Université ainsi que deux
employés administratifs.
Les équipes travailleront principalement sur cinq thèmes de
développement : les moteurs; les transmissions et les systèmes
d'entraînement; les suspensions et les amortisseurs; les matériaux et les
procédés de fabrication; et les technologies plus respectueuses de
l'environnement.
Partenariat naturel
Pour le président de BRP, plusieurs facteurs ont conduit au
choix de s'associer avec l'Université de Sherbrooke dans le CTA : «Comme
BRP, l'UdeS est réputée pour son puissant leadership et sa formidable
capacité d'innover. Dans notre région, nous avons une longue histoire de
coopération avec elle. L'Université a une solide réputation internationale
liée à la compétence de son corps professoral et à la qualité de ses
étudiants. Ensemble, nous pouvons contribuer à former la relève de notre
région.» Interpellant le recteur, José Boisjoli a évoqué le fait que le CTA
deviendra un exemple inspirant. «Pour vous et moi, le travail ne fait que
commencer. Chez BRP, nous croyons que le projet développé par le CTA
deviendra le modèle à suivre dans l'avenir. En effet, une université et une
multinationale issue de la même région qui s'associent pour développer des
technologies reliées à un secteur porteur, pour faire de cette région un
centre d'excellence mondial, quel beau modèle!»
Ces paroles ont rejoint les commentaires du recteur Bruno-Marie
Béchard : «Notre capacité d'innovation mutuelle fait la force de ce
partenariat. Dans un milieu stimulant unique au Québec, l'Université offrira
aux étudiants des cycles supérieurs en génie un cadre exceptionnel pour des
activités de recherche fondamentale et appliquée dont les percées
technologiques contribueront à la haute compétitivité de l'industrie
québécoise.»
L'inauguration du CTA est prévue en janvier 2008. Sa création a
été annoncée en présence du premier ministre du Québec, Jean Charest, du
ministre du Travail et ministre de Développement économique Canada,
Jean-Pierre Blackburn, de la ministre des Relations internationales du
Québec et ministre responsable de la région de l'Estrie, Monique
Gagnon-Tremblay, du ministre du Développement économique, de l'Innovation et
de l'Exportation, Raymond Bachand, ainsi que du maire de Sherbrooke, Jean
Perrault.
Bruno-Marie Béchard
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Jean-Pierre Blackburn
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José Boisjoli
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Jean Charest
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