L'UdeS leader mondial pour ses bâtiments intelligents
Le leadership international de l'UdeS en matière de gestion efficace
des bâtiments a été souligné à New York le mois dernier. L'Université s'est
classée 2e au monde dans sa catégorie lors de la remise des
Intelligent Building of the Year Awards 2006.
ROBIN RENAUD
Cette distinction reconnaît l'efficacité de ses systèmes intégrés de
gestion d'énergie, de climatisation, de chauffage et de sécurité de ses
campus de Sherbrooke. Le concours annuel est organisé par le réseau
Intelligent Community Forum, créé il y a 10 ans. Les différentes catégories
de ce concours réunissaient des participants de pays tels que Taïwan, le
Japon, l'Australie et les États-Unis notamment. «Le réseau intégré que nous
avons mis en place est à l'avant-garde parmi les universités canadiennes et
peut se comparer à celui qui a été implanté à l'Université de Californie (UCLA).
Cette reconnaissance est très importante pour nous parce qu'elle confirme
que nous avons fait les bons choix lorsqu'est venu le temps d'optimiser nos
systèmes de gestion des bâtiments il y a quelques années», indique René
Alarie, directeur du Service des immeubles.
La technologie au service des gens
Depuis environ cinq ans, différents systèmes ont été implantés autour
d'un noyau informatique central qui coordonne l'opération de plusieurs
composantes dans les 63 bâtiments du Campus principal et du Campus de la
santé. Grâce à un réseau à large bande à fibre optique, l'information peut
circuler en temps réel entre la centrale de coordination et les usagers. «Un
serveur centralisé contrôle des serveurs décentralisés dans les différents
pavillons, explique le directeur. Ce système unique permet de gérer la
climatisation et le chauffage, le réseau électrique, mais aussi un réseau de
caméras de surveillance, et des systèmes d'accès par cartes.» Dans ces deux
derniers cas, l'infrastructure est fournie par le Service des immeubles aux
Services auxiliaires, qui voient à la sécurité des campus.
Pour illustrer le fonctionnement du réseau, René Alarie donne l'exemple
des animaleries présentes dans certains pavillons : «La gestion de la
température ambiante des animaleries est primordiale parce que des bêtes
peuvent mourir en cas de choc thermique. La température est donc évaluée
régulièrement et transmise à la centrale. En cas d'anomalie, une alarme
avertit la centrale sur-le-champ et nous permet d'intervenir aussitôt pour
régler le problème, que ce soit à distance ou en nous rendant sur place.»
La gestion du chauffage et de la climatisation de l'ensemble des locaux
est gérée de la même façon. Ultimement, la détection d'une surchauffe
pourrait par exemple permettre de prévenir un incendie. Pour le directeur du
Service des immeubles, la notion de bâtiment intelligent fait référence à la
capacité «de se rapprocher de notre clientèle grâce à la centralisation
informatique. De fait, le but qu'on s'est donné est de répondre aux alarmes
avant que les gens ne s'en rendent compte».
Puisque l'infrastructure repose sur un réseau numérique à haute vitesse,
son implantation permet de simplifier l'ajout de certains équipements. Ce
fut le cas avec un nouveau réseau de caméras de sécurité. «Nous avons
installé des caméras numériques et un système d'enregistrement d'images sur
disque dur en utilisant le réseau LAN de l'Université. On a évité du fait
même de devoir installer un nouveau réseau câblé. De plus, ces équipements
sont beaucoup plus efficaces que les anciennes caméras analogiques et les
magnétoscopes à cassettes», résume-t-il.
Un autre avantage non négligeable de ce réseau «serveur-usager» consiste
à optimiser la consommation d'énergie.
Économies d'énergie
La facture totale d'énergie de l'Université est d'environ 5,5 M$
annuellement. La centralisation des contrôles permet de colliger toute
l'information sur l'ensemble des réseaux de chauffage, de climatisation et
d'alimentation électrique. Cela permet de mieux gérer la consommation
d'énergie (Voir notre autre texte ci-dessous). Toutefois, les économies
totales n'ont pas toutes été estimées. Mais pour René Alarie,
l'investissement en vaut le prix. «Si par différentes mesures on parvient à
économiser 10 % de nos dépenses pour l'énergie, l'Université récupérera un
demi-million de dollars qui seront fort utiles pour répondre à ses autres
besoins de fonctionnement. L'énergie employée inutilement, c'est autant
d'argent qui dort», résume le directeur du Service des immeubles. Et c'est
sans compter les économies reliées par l'optimisation du temps de travail et
l'élimination de certains coûts. Depuis cinq ans, l'implantation des
différentes composantes du réseau centralisé de gestion des immeubles a
commandé, bon an, mal an, des investissements de 100 000 $ par année.
Un chef de file format géant
René Alarie n'est pas peu fier du succès remporté au concours Intelligent
Building : «La 1re place est allée au MaRS Discovery District de
Toronto. Il faut certainement reconnaître l'excellence de ses
infrastructures centralisées, mais ce site ne comporte que 8000 m2
de locaux. Pour notre part, notre technologie dessert un
ensemble de bâtiments de 258 000 m2.
On n'a donc pas à rougir de notre classement. Les organisateurs du concours
ont par ailleurs souligné que les trois finalistes devaient tous être
considérés comme des modèles à suivre.» René Alarie insiste aussi pour dire
que ce succès est le fruit du travail constant et des initiatives
audacieuses de la centaine d'employés du Service des immeubles. L'ensemble
des membres de l'équipe a été appelé à collaborer à différents projets,
mettant à profit leurs expertises. L'équipe s'est approprié le dossier et le
travail a été entièrement piloté à l'interne.
Le succès de l'UdeS a aussi été garanti par le respect d'un plan de match
établi voilà quelques années. «Auparavant, nos interventions se faisaient
bâtiment par bâtiment. En optant pour un réseau client-serveur centralisé,
l'opérateur de la salle de contrôle peut intervenir du bout des doigts, du
Campus principal jusqu'à Fleurimont, et éventuellement jusqu'à Longueuil.»
Le serveur central recourt principalement à des technologies fournies par
la compagnie Honeywell. Cependant, l'infrastructure choisie prévoit un
protocole ouvert, qui permet de raccorder plusieurs types de technologies au
réseau systèmes. «Nous ne sommes donc pas contraints de traiter avec un seul
et même fournisseur, une flexibilité qui constitue un autre avantage majeur
et qui nous permettra de continuer de déployer nos services au cours des
prochaines années.»
Cette photo montre la salle de contrôle de la division des Services de
sécurité. Le Service des immeubles dispose d'une salle semblable située à la centrale thermique. L'opérateur peut détecter des
anomalies et intervenir à distance.
Photo : Roger Lafontaine
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