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Liaison, 12 janvier 2006
Le Maroc, terre d'accueil pour
une stagiaire sherbrookoise
CHANTAL NORMANDIN
Les plus simples initiatives peuvent parfois donner lieu aux plus
imposants des défis. Pascale Beaudoin en sait quelque chose, elle qui s'est
envolée pour le Maroc à la fin octobre. Lorsque son contrat de travail à la
Faculté des sciences s'est terminé, le printemps dernier, elle a décidé
d'évaluer les possibilités qui s'offraient à elle. Un coup d'œil sur le site
Internet d'Oxfam-Québec lui a fait découvrir la perle rare : un stage, non
seulement international, mais dans son domaine, les communications et le
graphisme!
Une opportunité en or
Le travail consistait à développer les habiletés en informatique des
bénévoles d'une organisation non gouvernementale et à s'occuper des
communications et du graphisme. La stagiaire devait également pallier tous
les besoins en publicité ou en information. Une opportunité en or!
À sa grande surprise, le processus de sélection s'est avéré très rapide,
à peine une semaine. Avant son départ, Pascale Beaudoin a dû se soumettre à
quelques formations. Tous les aspects du séjour ont été considérés : les
facultés d'adaptation, les habiletés techniques, les difficultés
langagières, rien n'a été négligé.
Des ennuis ont cependant entravé sa route. Au départ, elle devait se
rendre en Bolivie. La situation politique instable a rendu la destination
trop dangereuse. Finalement, le Maroc est devenu sa terre d'accueil.
Effrayée, pas moi!
Pascale travaillera pour Chourouk, une organisation non gouvernementale
affiliée à Oxfam-Québec. L'ONG emploie une soixantaine de femmes bénévoles
et lutte pour les droits féminins au Maroc. Il s'agit d'un sujet encore
tabou dans cette région et Pascale se dit fière de contribuer à faire
avancer cette cause : «La lutte pour les droits des femmes est un sujet qui
m'a toujours allumée. Évidemment, si je peux y contribuer tout en acquérant
de l'expérience, je vais considérer ce stage comme une réussite.»
Bien sûr, la décision de partir ne se prend pas à la légère. Cinq mois
dans un pays étranger et cultivant d'autres traditions pourrait effrayer
n'importe qui. Pas Pascale. Elle est emballée à l'idée de découvrir une
nouvelle culture et d'apporter son aide à un pays dans le besoin. Son désir
de voyage et d'enrichissement surpasse sa crainte du choc des cultures.
Pour elle, l'adaptation doit se faire à deux niveaux. Elle s'en va aider
la cause des femmes, mais elle est tout de même prête à se plier à quelques
exigences traditionnelles : vêtements, coutumes, expressions. «Il faut
comprendre que les changements doivent s'opérer lentement pour être digérés
par les gens. Je ne vais pas là pour choquer, mais pour apprendre.»
Un rêve en suspens
La jeune femme, originaire de Gatineau, compte déjà derrière elle
plusieurs années d'études en graphisme, en arts visuels et en communication.
Depuis l'âge de 16 ans, l'envie de voyager la tenaillait, mais le destin
semblait toujours se mettre en travers de son chemin. Ainsi, alors qu'elle
planifiait un séjour en Colombie-Britannique à la fin de son baccalauréat en
communication, rédaction et multimédia, la Faculté des sciences lui propose
un poste de coordonnatrice au sein du consortium de recherche en image
CORIMEDIA.
L'expérience acquise lui sera indispensable au Maroc. Pascale est
consciente du manque de ressources matérielles auquel elle devra s'adapter.
Sa motivation est pourtant décuplée à l'idée de travailler dans un contexte
complètement différent de ce qu'elle a connu jusqu'à aujourd'hui.
Décidément, Pascale Beaudoin se situe à un point tournant de sa vie. Ce
stage ne représente qu'un début : elle envisage déjà d'autres contrées à
explorer. «L'immersion parmi plusieurs cultures différentes est un bagage de
vie inestimable!» s'exclame-t-elle. Un trésor que la jeune femme veut
partager le plus possible d'ailleurs, étant donné qu'elle souhaite faire
carrière dans l'enseignement. Le Maroc semble donc le point de départ de la
réalisation, non pas de son rêve, mais de son plan de vie.
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Pascale Beaudoin travaillera pour Chourouk, une organisation non
gouvernementale affiliée à Oxfam-Québec.
Photo : Roger Lafontaine |