Un prix pour la délégation sherbrookoise
à la Simulation des Nations Unies
Stéphanie Raymond
Jouer au diplomate pendant cinq jours au siège des Nations Unies à New
York : une expérience que 20 étudiantes et étudiants de sciences politiques
appliquées et deux étudiants de droit n'oublieront jamais. Surtout que leur
performance a été couronnée par une prestigieuse mention d'honneur.
La Simulation des travaux des Nations Unies a eu lieu du 22 au 26 mars.
Ce concours international réunissait pas moins de 3300 étudiantes et
étudiants provenant de 300 universités des États-Unis (plus de la moitié) et
d'ailleurs dans le monde. Les prix ont été remis à l'assemblée générale de
l'ONU.
Les Sherbrookois devaient défendre les intérêts de l'Afrique du Sud.
Séparés en comités de deux, ils devaient traiter de différents points :
armes nucléaires, sida, développement économique, relations internationales,
corruption, etc.
Motivation et constance
Le prix remporté récompense l'ensemble de la performance des étudiantes
et étudiants de Sherbrooke. Environ 10 % des universités présentes gagnent
un prix. «Cette semaine est très intensive, et beaucoup d'étudiants sont
fatigués et démotivés vers la fin de semaine», explique Isabelle Lacroix,
conseillère pédagogique au Département d'histoire et de sciences politiques
et coordonnatrice de l'événement. «Mais ce ne fut pas notre cas. Les
étudiants avaient travaillé tellement fort avant qu'ils se sont donné
d'autant plus de peine à New York. Ils ont été constants dans leur
motivation.»
«L'excellente formation a fait une grosse différence, ajoute l'étudiant
Robert Séguin. Ce prix est significatif pour l'Université de Sherbrooke et
le bac en études politiques appliquées.»
Les travaux simulés prennent deux formes : discours officiels et
négociations de coulisses avec 500 participants, et négociations en comités
de 40 personnes représentant 20 pays. «Les étudiants font exactement le
travail d'un diplomate : ils négocient dans le but d'écrire une résolution
pour régler un problème donné», poursuit Isabelle Lacroix.
Une formation exigeante mais extrêmement profitable
Tout étudiant de l'Université peut s'inscrire à la Simulation. Les
participants sont retenus en septembre après présentation d'un dossier de
candidature. Les heureux élus se préparent en suivant quatre heures de cours
hebdomadaires durant deux sessions. «Les cours portent d'abord sur le
fonctionnement de l'ONU, indique Isabelle Lacroix. Puis vers fin novembre,
lorsqu'on sait quel pays on aura à défendre, on forme les comités et on
travaille davantage sur le pays.» Tout se déroule en anglais : les cours, la
rédaction des travaux, les échanges…
La participation à la Simulation implique aussi de mener des activités de
financement pour amasser une partie des 24 000 $ nécessaires. Le ministère
des Affaires étrangères, le ministère des Relations internationales du
Québec ainsi que le Fonds institutionnel et le Réseau de l'Université de
Sherbrooke finançaient une partie du projet.
«Cette formation regorge d'acquis. On a appris énormément sur l'ONU et
ses filières, la rédaction de résolutions, la négociation, le langage et
l'attitude du diplomate, etc.», explique Olivier Noiseux. «La formation nous
a aussi permis d'en apprendre énormément sur nous-mêmes, et de développer
notre potentiel, notre sens de l'initiative et notre capacité de
communiquer», ajoute Louis-Philippe Thibault.
Des 22 étudiantes et étudiants, plus de la moitié désirent participer à
nouveau l'an prochain, et environ le quart rêvent d'être diplomates. C'est
le cas de Philippe Robert, qui en était à sa troisième participation : «La
moindre contribution a un grand impact sur le pays; les enjeux sont
tellement intéressants. Il y a aussi la passion de la négociation, et
l'enrichissement grâce au vécu des autres.»
En 13 ans de participation à la Simulation des travaux des Nations Unies,
c'est la deuxième fois que la délégation de Sherbrooke gagne un prix, le
premier ayant été remporté en 2000.
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