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Liaison, 9 décembre 2004
Guy Lefebvre reçoit le grand prix
de la Société canadienne de géotechnique
STÉPHANIE RAYMOND
Il a déjà passé 32 ans comme professeur au Département de génie civil, a
dirigé les recherches de quelque 80 étudiants des cycles supérieurs, écrit
plus de 135 publications scientifiques, obtenu trois brevets d'invention… Un
meilleur candidat que Guy Lefebvre pour l'obtention de la médaille R. F.
Legget 2004? Il ne s'en est pas trouvé dans tout le Canada.
La médaille R. F. Legget constitue le prix le plus ancien et le plus
prestigieux de la Société canadienne de géotechnique (SCG). Il rend hommage
à un particulier qui a apporté une contribution exceptionnelle au
développement de la géotechnique. Ce prix, qui représente le couronnement
d'une carrière particulièrement riche, a été remis à Guy Lefebvre lors du
congrès de la SCG le 25 octobre à Québec. «C'est une grande satisfaction que
de recevoir ce prix à la veille de sa retraite, a-t-il indiqué dans un
sourire. Mais en fait, je considère que ce fut un privilège d'avoir pu faire
ce que j'ai fait au sein de l'Université, qui m'a laissé une grande liberté
d'action.» Heureux hasard, c'est Guy Lefebvre qui avait été mandaté pour
prononcer la fameuse Hardy Address, la conférence d'ouverture du
congrès.
Après des études en génie civil à l'Université Laval de 1965 à 1970, puis
une formation postdoctorale à l'Université de la Californie à Berkeley,
c'est à Sherbrooke que Guy Lefebvre a décidé de s'installer, attiré par la
jeunesse et le dynamisme de l'Université. Il y est professeur titulaire
depuis 1977.
«Je prévoyais rester à l'Université 10 ans, pour ensuite travailler dans
le domaine de la construction. Mais j'ai tellement aimé mon travail comme
professeur que j'y suis finalement resté toute ma vie», raconte celui qui
entrevoit la retraite pour décembre 2005. Aucun doute sur son amour du
métier lorsqu'on aperçoit les 80 thèses ou mémoires reliés trônant dans la
bibliothèque de son bureau, résultats des 65 maîtrises et 14 doctorats qu'il
a supervisés jusqu'à maintenant. «J'ai beaucoup de plaisir à travailler avec
des étudiants brillants et intéressés. C'est l'une des choses qui m'ont
apporté le plus de satisfaction dans ma carrière», affirme-t-il.
Guy Lefebvre s'est surtout illustré par les travaux suivants :
méthodologie d'analyse de la stabilité des sols argileux, qui est maintenant
utilisée par l'ensemble des praticiens de l'Est du Canada, travaux
fondamentaux sur la mécanique des argiles, travaux sur la modélisation par
éléments finis des barrages et projet de valorisation des résidus de
l'industrie papetière.
Le professeur a de plus conçu plusieurs technologies innovatrices telles
que l'Échantillonneur Sherbrooke (échantillonneur spécial pour sols mous),
qui est considéré comme le meilleur au monde et est utilisé dans plusieurs
pays. Il a également obtenu trois brevets d'invention, pour des équipements
mesurant les vitesses des ondes de cisaillement des sols jusqu'à 75 m de
profondeur, et deux méthodes d'utilisation de l'électricité pour le
traitement des argiles molles. «C'est passionnant de faire de la recherche
pour découvrir des choses jusqu'alors inconnues, et de conduire nos
découvertes jusqu'à l'application en industrie», affirme le chercheur.
Sur le plan professionnel, Guy Lefebvre a présidé la SCG en 1999 et 2000,
siégé au sein de nombreux comités d'experts et participé à des projets
spéciaux sur trois continents. Il a également agi comme consultant pour
plusieurs organismes et sociétés au Canada et à l'étranger. Il travaille
d'ailleurs présentement à la négociation d'obtention de licences auprès
d'industries françaises.
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Guy Lefebvre est professeur
à la Faculté de génie.
Photo SSF : Roger Lafontaine |