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Liaison, 25 novembre 2004
La culture au cœur du campus
Robin Renaud
Dans les années soixante, plusieurs Sherbrookois ont eu leur premier
contact avec le campus de l'Université en assistant à un spectacle à la
Grande Salle. Des centaines de performances sur scène ainsi que de
nombreuses expositions d'arts visuels ont été présentées depuis une
quarantaine d'années dans l'enceinte de ce qui allait devenir le Centre
culturel.
Face aux besoins croissants de l'Université, ses administrateurs
avaient annoncé la construction du Pavillon central au début des
années 1960, afin de réunir les bureaux administratifs, ainsi que la
bibliothèque principale. Le recteur Irénée Pinard souhaitait aussi ériger
une vaste salle, mais il la destinait simplement à des usages académiques
ainsi qu'à la tenue de cérémonies protocolaires comme les collations des
grades.
Les gestionnaires ont vite pris conscience du bien-fondé de donner une
vocation culturelle à la future Grande Salle, selon Antoine Sirois, qui
était à l'époque secrétaire général de l'Université : «Depuis 1929, le
Théâtre Granada était la plus importante salle de spectacle à Sherbrooke.
L'acoustique y était bonne, mais la scène était restreinte et ne pouvait
pas accueillir de performances à grand déploiement comme des ballets. On a
donc donné le mandat à l'architecte du Pavillon central de consulter des
impresarios et des artistes, dont le directeur de l'École nationale de
théâtre Jean Gascon, pour que la salle convienne aux besoins des arts de
la scène.»
L'Université se dotait donc d'une salle de concert parmi les plus
modernes de la province. Toutefois, elle laissait à un promoteur privé –
l'optométriste Joachim Bachand – le soin d'organiser la présentation de la
plupart des spectacles. En novembre 1968, Joachim Bachand annonçait la
venue prochaine du chanteur français Gilbert Bécaud. Les billets étaient
aussitôt mis en vente au commerce du promoteur, et allaient s'envoler en
quelques heures. Pris de court, plusieurs étudiants n'ont pas pu obtenir
de billets. L'événement donna lieu à une bruyante manifestation lors du
spectacle, les étudiantes et étudiants accusant le promoteur d'avoir
favorisé ses amis dans la vente des billets. Juste avant le spectacle,
quelque 600 étudiants gonflés à bloc investissaient la Grande Salle, déjà
à pleine capacité.
«Les étudiants s'étaient assis dans les allées et juste au bord de la
scène. Dans la salle, tout le monde se tenait les genoux un peu serrés,
raconte Antoine Sirois. Bécaud est entré sur scène d'un pas assuré – je ne
sais pas s'il était aussi sûr de lui intérieurement – et en commençant son
tour de chant, le chanteur s'est adressé aux manifestants en leur
demandant : «Ça va les gars?» Les étudiants l'ont acclamé en levant le
poing en l'air.»
L'événement allait contribuer à une révision complète de la gestion de
la location de la salle, puis à la création en 1969 du Centre culturel. À
partir de 1970, l'Université devenait responsable de la promotion de la
majorité des spectacles présentés en ses murs. Dès lors, des formules de
vente de billets et d'abonnements ont permis à la fois aux communautés
universitaire et régionale de profiter de l'offre culturelle. Nommée Salle
Maurice-O'Bready en 1973 en l'honneur du premier secrétaire trésorier de
l'Université, la Grande Salle a connu des rénovations en 1985, puis
en 1998.
Une place aussi pour les arts visuels
En 1964, l'Université devenait la première université francophone à se
doter d'une galerie d'art. D'abord installée à la Faculté des arts, elle
sera déménagée à la Faculté d'éducation en 1966, puis au Pavillon central
en 1968. C'est aussi dans les années 1960 que l'Université a commencé à
constituer une collection d'œuvres d'art. Quant à la Galerie d'art, elle a
su attirer des expositions internationales de haut niveau. Elle a
également stimulé la création chez des artistes de la région, avant de se
spécialiser en art contemporain dans les années quatre-vingt.
Le chanteur québécois Raoul Duguay en
pleine gloire, le 17 octobre 1975 au Centre culturel.
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La Grande Salle est nommée Salle Maurice-O'Bready en 1973.
Originalement, elle pouvait accueillir 1568 spectateurs. Ses
équipements techniques ont été modernisés en 1985 et la salle a été
reconfigurée en 1998. Elle compte maintenant plus de 1700 places.
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L'humour a trouvé sa place sur les planches du
Centre culturel. S'y sont produits Yvon Deschamps, Paul et Paul, Le
Groupe Sanguin,
tout comme Sol, en mars 1975.
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Une semaine avant que l'affaire Bécaud ne vienne ébranler la
communauté universitaire et régionale, Renée Claude chante «Le début
d'un temps nouveau» le 16 novembre 1968.
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Francis Cabrel est un habitué du Centre culturel
qu'il a animé à plusieurs reprises dans les années
quatre-vingt et quatre-vingt-dix.
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Dans les années 1960, de grands noms
de la chanson française s'amènent à Sherbrooke
à la Grande Salle. Parmi ceux-ci, Jacques Brel,
Hugues Aufray, Juliette Gréco et Charles Aznavour,
en spectacle le 5 novembre 1967.
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Avant l'aménagement du Carrefour de l'information au Pavillon central,
le vaste hall adjacent à la bibliothèque générale permettait la
présentation
d'expositions en arts visuels. Le Pavillon central compte aussi une
galerie d'art depuis 1968. |
La Grande Salle est devenue un outil précieux
pour la diffusion de la culture en Estrie. L'Orchestre symphonique de
Sherbrooke en a grandement bénéficié, comme lors de ce concert en
1988.
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Le rocker Michel Pagliaro brûle
les planches le 2 mai 1976.
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